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16/07/2023
Evilution
TAMBOURS DU BRONX
 
En 2018, nous terminions notre chronique de l’album Weapons Of Mass Destruction de l’ensemble LES TAMBOURS DU BRONX, premier album ostensiblement associé au Metal (relire ici : cliquez ici), en nous demandant s’il aurait une quelconque pérennité.

A l’identique, la cohabitation entre les percussions sur des fûts de métal, base fondamentale du projet artistique des TAMBOURS DU BRONX, et des plans rythmiques, relevant plus fondamentalement du Metal moderne, constitue l’enjeu majeur de cet album. Déjà à l’œuvre en 2018 avec l’album Weapons Of Mass Percussion, l’alchimie brutale opère à nouveau sur Evilution. Il faut dire que les intentions, les ingrédients et les interprètes demeurent peu ou prou identiques.

D’un point de vue rythmique, l’impressionnant dispositif percussif à base de bidons métalliques – constitutif essentiel de l’identité du projet - produit immanquablement un rendu rugueux et épais, obsessionnel et impérieux. Impact démultiplié par le truchement du jeu puissant et mobile du batteur Franky COSTANZA (ex-DAGOBA, BLAZING WAR MACHINE), lequel imprime sa marque impérieuse sur cet album. Reposant sur une telle assise rythmique, il n’est guère possible que les douze pistes ne constituent autre chose que des parpaings lâchés en pleine gueule, de dix mètres de haut. Certains morceaux évoluent dans un contexte malsain et menaçant, typique d’un certain Metal industriel. Sinon, l’essentiel opère en mode carré, brutal, parfois groovy, souvent sévère : LES TAMBOURS DU BRONX en mode Metal cognent très fort, ultra-carré, méga-menaçant. Outre un trio perçus-batterie-basse absolument infranchissable, le collectif se plaît à privilégier les riffs tranchants et arides, aptes à débiter de la barbaque de mammouth en fines tranches.

Afin de parfaire l’approche barbare de l’ensemble de l’album, précisons que trois vocalistes, et pas des moindres, ont été enrôlés dans l’affaire. A savoir Stéphane BURIEZ (LOUDBLAST), alias le Parrain-, Reuno (LOFOFORA) et Renato (FLAYED), assurent à tour de rôle des prestations gutturales, efficaces et évocatrices en diable : de la rage et encore toujours plus de rage ! Mais avec la manière, technicité et modulation à l’appui !!!

Gens intelligents que vous êtes, vous aurez compris que LES TAMBOURS DU BRONX déplacent du lourd, l’unité de mesure étant a minima la tonne. Pareillement, vous aurez pigé que, même dans un contexte aussi massif et autoritaire, le but du jeu consiste à instaurer un groove addictif, même si heurté, et à créer des motifs rythmiques servant de balises fortement ancrées. Ajoutons pour la bonne bouche des ambiances logiquement industrielles (les fameuses cadences infernales !) et vous obtenez une intensité globale plus palpable. Les vocaux se calent à l’identique du versant instrumental, ménageant des rendus vivaces dans l’animosité, mais totalement crantés dans les mâchoires de l’infernale machinerie rythmique. Chauds, les marrons, chauds !

Globalement, on ne va pas se mérite en prétendant que la finesse se trouve ici mise sur un piédestal, mais le répertoire ne manque pas de décliner la rugosité avec un sens certain de la diversité. Metal, tribal et tripal.

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Alain
Date de publication : dimanche 16 juillet 2023