Non, vous ne rêvez pas, je m'apprête bien à chroniquer un groupe portugais, ALLAMEDAH, qui nous pond un format court (EP), que dis-je, un format ultra-court de 3 titres, affichant une durée d'écoute phénoménale de....9 minutes et 42 secondes ! Étonnant, non ? Comme on dit, ce n'est pas la quantité qui compte, mais la qualité, et ce groupe n'en manque pas ! ALLAMEDAH est en fait un duo composé de David BITTON au chant et à la guitare et Joao FARIA derrière les fûts. Ils se sont adjoints les services de Hugo CAPELO à la basse et Joao CORCEIRO à la guitare. Il y a également un invité surprise, mais j'en parlerai plus tard. Le groupe a été fondé en 2016, et a sorti depuis, plusieurs singles. Alma est en fait le premier exercice qui sort de ce cadre. De ce que j'ai pu lire, ils rencontrent un certain succès dans leur pays. Les morceaux sont chantés soit en portugais, soit en anglais, soit encore, en partie, en yiddish. Enfin, le style du groupe est catalogué Métal, mais je trouve cela bien trop réducteur. Le point commun entre les trois morceaux, c'est une recherche constante de la mélodie, ce qui n'est pas incompatible, du moins pour moi, avec une musique bien musclée. Alors, comment offrir autant de musicalité en si peu de temps ? La réponse est dans ce qui suit !

On commence avec Alma, le morceau titre. Tout de suite, je suis sous le charme de la voix de David BITTON, qui officie dans un registre médium/aigu. Les choeurs sont instantanément présents pour mon plus grand plaisir et la prise de son est d'une grande clarté. La mélodie se développe sur un tapis de guitares bien grasses. De tout façon, j'adore quand les voix viennent fusionner avec les riffs de guitare. Nous sommes en présence d'un bel exemple du métal alternatif, avec des harmonies vocales incroyablement riches. Et puis vers la fin du morceau, à la surprise générale, un break arrive à base de guitare hispanisante. C'est complètement inattendu et totalement frais. J'ai lu qu'une des références du groupe était les danois de VOLA. Pour ma part, je dirai que ALLAMEDAH fait une musique plus directe, plus assimilable, avec un côté pop sous-jacent qui rend l'ensemble extrêmement addictif. Desvanescente débute avec un chant en portugais qui passe comme une lettre à la poste. C'est du métal certes, mais du métal aéré, bourré de mélodies, un ravissement en somme. Vers la fin du morceau le solo arrive et là, c'est du très haut niveau. Cette petite merveille est signée Roberto BARROS, le guitariste brésilien de Edu FALASCHI et ça vaut son pesant de cacahuètes.

Le dernier morceau, The Great Unknow, est un titre de métal alternatif de toute beauté, qui commence tout en douceur, avec encore une fois un chant plus que délicieux et suave de David BITTON. C'est bien simple, je peux comparer sa voix à celle de Ray ALDER, le chanteur de FATES WARNING, et ce n'est pas un mince compliment, tant je suis en admiration devant le talent de ce dernier ! Le chant est soutenu par une rythmique toute ronde (quel son de basse !), bien enveloppante. Bien sûr, le refrain repose sur un mur de guitares, par moments syncopées. Pour tout dire, je me régale, car c'est le parfait alliage de la puissance du métal et de lignes de chant hyper mélodiques. Voici donc ce que j'appelle du métal moderne. Et que dire des vocalises qui accompagnent la fin du morceau ! Les australiens de CIRCLES savent aussi produire ce type de métal (private joke pour Pumpkin-T), avec peut-être un peu moins de finesse.

ALLAMEDAH est une révélation pour moi. Ils m'ont touché en plein cœur et rien que pour ça, je les en remercie. Vous avez un avenir radieux car je pense que vous avez trouvé le créneau parfait. En tout cas, moi, j'adhère à 100 %. Continuez à nous faire du bien, avec un format long, cette fois-ci, c'est un ordre ! Pour finir, je note une superbe pochette.

L'EP sort le 8 septembre.


The Great Unknow : cliquez ici

Desvanescente : cliquez ici

JMM213
Date de publication : vendredi 1 septembre 2023