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09/09/2023
Planting gallows
KING FATHER BABOON
 
Une avalanche de guitares cristallines et de parfaites harmonies vocales ouvrent Planting Gallows en toute beauté avant que The River ne se muscle très sérieusement et finissent par un solo brillantissime que n’aurait pas renié Jimmy PAGE. Ce mélange de blues, de hard rock et de stoner ne fera qu’évoluer et s’enrichir au fil de l’album avec une rare subtilité.

Le quatuor KING FATHER BABOON, né fin 2015 à Nuremberg, a déjà publié Voodoo, un EP 3 titres en 2017, puis un 6 titres Salvation en 2018 qui reprend deux morceaux du précédent EP. Ces deux productions laissaient présager le meilleur, et le meilleur arrive aujourd’hui.

Bien que de précédentes compositions telles que Salvation ou Begging ouvraient la porte à de très bonnes mélodies, il faut attendre le nouvel album pour que ce talent devienne un élément central de leur esthétique. En effet, aucun morceau de Planting Gallows n’est une chanson passe-partout permettant de gratter inutilement des minutes. Au contraire, chaque compo est aboutie et importante. Chacune a sa raison d’être et son originalité. Oui, j’ai été frappé par la qualité mélodique de l’ensemble, ainsi que par de délicieux passages d’un blues doux et chaloupé, tels que sur Canyon, Sleep Valley, ou encore Planting Gallows. Toutefois, KFB ne perd rien de son énergie, soit que les morceaux calmes montent en puissance à l’instar de The River dont je parlais en intro, soit qu’il s’agisse de titres purement stoner comme l’excellent Three Legged Dog. Mélodiquement, je comparerais cet opus au rock alternatif de SPARKLEHORSE avec toutefois une volonté d’ouvrir les vannes de puissance beaucoup plus fréquemment.

Je serais mal avisé de chroniquer cette œuvre sans attirer votre attention sur le côté psychédélique du groupe qui se manifeste ostensiblement à deux reprises : sur le très pink-floydien From Source To Sea (j’adore ce morceau), ainsi que sur l’interlude instrumental The Seeding qui constitue une belle mais étrange introduction à Planting Gallows.

Autre point fort de l’album, sa qualité de production. KING FATHER BABOON ne nous a jamais livré d’album au son bâclé, mais je dirais que sur ce disque, l’identité musicale du groupe s’étant affinée, le mixage a pu mettre en valeur avec plus d’à-propos une esthétique mieux circonscrite. Le son concocté par Philipp FLEISCHMANN des studios Schwarzkopf (Nuremberg) et masterisé par Carl Saff Mastering est parfait.

Le heavy-psych stoner de Planting Gallows est une des plus belles synthèse entre mélodie et énergie de l’année – un indispensable.

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KING FATHER BABOON est composé de :
- Kris KARLA, chant, piano électrique, harmonica, banjo ;
- Jonas SCHMIDT, batterie et chant ;
- Maximilian WENGERT, guitare ;
- Tobias RIESINGER, basse.

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Extrait de Planting Gallows :
- Three Legged Dog : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : samedi 9 septembre 2023