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19/11/2023
Realms
ORPHANS OF DOOM
 
C’est comme ça quand je me lève avec une idée en tête. Aujourd’hui, je suis bien résolu à contenter les amateurs de sludge, ce genre qui tire le doom metal vers les territoires du metal extrême, de par le son « boueux » des guitares et le cri guttural des vocaux. Pour cela, j’ai paluchée ma pile de nouveautés jusqu’à trouver la pépite à mettre en exergue. Franchement, Realms, le troisième album d’ORPHANS OF DOOM me paraît le candidat idéal du moment.

L’attaque de Dawn accroche directement l’oreille avec ses deux guitares acidulées, après quoi le lourd tempo lento et la voix de gorge roulent sur un lit de gravier. Je me sens comme pris dans un mixer qui tournerait au ralenti. Je dois être maso car j’aime ça.
Il y a vraiment un élément malsain qui se dégage de la musique des Missouriens et de ce point de vue, Cycles, le second titre est particulièrement inquiétant. Une fois encore j’admire le petit jeu cruel qui se trame entre les deux guitares, au nez et à la barbe d’un chanteur démoniaque.
Ce n’est pas Badlands (les Mauvaises Terres) qui risquerait de laisser poindre la moindre ambiance bucolique. L’album reste dans cette zone mélodique sombre et dépressive. Pourrais-je m’en échapper grâce à Escape ? Bien au contraire, je suis figé dans un cauchemar immersif même si le solo des guitares fait miroiter une sorte d’éclaircie loin au-dessus de ma tête.
Les cordes résonnent seules, fort et clair, en introduction de Bloodlines bien vite submergées par une rythmique à nouveau poisseuse qui plaque le curseur de mon baromètre interne sur la plus profonde dépression.
La bien-nommée poussière, The Dust, m’empêche de voir le soleil bien que je garde le sentiment qu’il brille toujours quelque part. Que le riff est lourd ! Là encore malgré tous ses efforts mélodiques le solo de guitare ne parvient pas à dissiper l’obscurité.
La légèreté est un concept qui a été balayé de mon esprit par les six morceaux précédents et avec Trapped le piège se referme définitivement sur moi, broyant tout espoir de m’en sortir. La voix filtrée, déchiquetée, alterne avec les cris rauques sur une rythmique plombée que peinent à compenser les guitares finalement assez douces et mélodieuses.
Je sens l’étau qui m’enserrait le cœur se relâcher un petit peu grâce à The Awakening mais la douleur reste présente, sourde, irrépressible. Je me demande si Realms (le morceau) fera un pas de plus pour m’offrir le salut. Son intro chaotique me fait déchanter, son riff pachydermique m’achève. Pourtant à 2’40 la rythmique s’évapore et les guitares font mine de me libérer l’âme avant de me la recroqueviller dans un final constricteur.

Realms me laisse l’impression d’un féroce combat entre le Bien et le Mal perdu d’avance. Paradoxalement, me restent en mémoire ces interventions de guitares mélodiques qui luttent sans relâche pour apporter de l’oxygène. Un album que je recommande aux âmes endurcies.

***


ORPHANS OF DOOM est composé de :
- Bryan SEDEY, guitares ;
- Jeremy ISAACSON, guitares et chant ;
- Justin MANTOOTH, basse ;
- Brett SOUTHARD, batterie.

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Extrait de Realms :
- Dawn : Cliquez ici !
- Realms : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : dimanche 19 novembre 2023