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09/12/2023
The morbidious one
COLUMBARIUM
 
Le projet belge COLUMBARIUM a connu deux périodes plus ou moins distinctes (pour peu que nous puissions en juger). Il semblerait qu’autour d’un duo essentiel, le nom COLUMBARIUM ait été plus ou moins actif entre 1994 et 1998, avec pour principale – et très officieuse – production un enregistrement live, logiquement et laconiquement intitulé Columbarium Live (soit un CD autoproduit, riche de huit pistes).

Enfin, en cette fin 2023, le désormais quartette d’outre-Quiévrin livre son premier album studio, riche de sept compositions. Un album dominé par quatre pistes aux durées et à l’aura écrasantes, puisqu’affrichant des gabarits pour le moins conséquents. Si Redemption se contente de frôler le cap symbolique des huit minutes, Eyes Bleed Black (8’18), The Morbidious One (9’23) et A Cure For Everything – Get Back Alive (9’44) affichent insolemment leurs proportions très conséquentes. COLUMBARIUM se fait fort de mettre à profit ces étendues disponibles pour asséner des rythmiques massives, plaquées sur des tempos ostensiblement lents. Un schéma fort heureusement ponctuellement brisé par des breaks ravageurs, typique d’un Death Metal lent et lourd, néanmoins capable de s’ébrouer. Avec à la clé, quelques accélérations relatives, mais surtout une animation rythmique, si primitive soit-elle. Sans compter quelques arrangements quasi-épiques, à bases de claviers et de samples. Pour moments, quelques plans de guitare solo, simples mais accrocheurs, contribuent à renforcer ce contraste entre des velléités épiques, à tout le moins gothiques, et une propension généralisée à la pesanteur et à l’âpreté.

Au final, COLUMBARIUM délivre un exercice, parfois classique, mais souvent personnalisé, du Doom Death Metal, tel qu’il rampa hors d’un charnier dans les années 90. A mi-chemin entre MY DYING BRIDE première période, les rythmiques les plus pesantes de CANDLEMASS et les débuts de PARADISE LOST, le répertoire délivré par le groupe offre cependant un visage plus moderne, ne serait-ce de par la qualité du son. Il n’y a certes pas de révolution à attendre, mais on n’a pas pour autant la sensation d’assister à un exercice votif, obnubilé par un strict respect fétichiste des origines du Doom Death. Un album solide, dont on espère qu’il connaîtra des suites sans trop tarder.

Vidéo de Eyes Bleed Black : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 9 décembre 2023