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21/12/2023
Diviners & dividers
HOLY GIANT
 
Formé à Bologne en 2021, le jeune trio HOLY GIANT a sorti une série de singles en aval de ce premier album Diviners & Dividers. Le groupe ne brouille pas les pistes et déroule avec habileté et conviction un hybride de stoner et de doom. La guitare est parfaite pour les amateurs de fuzz et de crépitement électrique. La rythmique martèle un groove hypnotique qui se situe le plus souvent entre un largo et un adagio. Le chant est clair et musclé, parsemé de quelques chœurs ethniques. En effet, ici et là, un chant de gorge diphonique ajoute une dimension shamanique à l’affaire, comme sur le fameux doom des steppes revendiqué par Marc URSELLI. À noter que chez HOLY GIANT il n’est pas question de faire appel à des maîtres mongols ou sibériens du genre, c’est Marco qui pratique la technique et sait transformer son propre corps en didgeridoo.

Tout l’intérêt de cet album réside dans son ambiance sur le fil du rasoir, en perpétuel équilibre entre sombre et extatique. Au final, tu réalises que ton cerveau peut s’abandonner avec plaisir à de sinistres divagations. Pour parvenir à façonner ton état de conscience, la machine fonctionne sur des morceaux relativement longs, entre cinq et dix minutes, sans pour autant recourir à des constructions alambiquées. Les morceaux sont lisibles, coulent de source, privilégient les évolutions progressives aux transitions brutales, aux stop and go ou aux virages rythmiques ou mélodiques brutaux.

La qualité de la production rend audible la moindre vibration, la plus petite respiration ou la plus délicate percussion. C’est l’habillage sonore parfait pour mettre en valeur ces variations. Par ces termes, ne comprenez pas que la musique de HOLY GIANT vous dorlote dans une subtile douceur ouatée. Au contraire, c’est une collection de riffs massifs et de rythmiques puissantes même s’il y a des passages plus calmes, voire introspectifs, comme le cœur d’Asteroid Blues, par exemple. Une chose est sûre, le trio n’a pas le psychédélisme morne.

Diviners & Dividers est parsemé de titres brillants, à commencer par le morceau éponyme et ses envolées épiques. Le titre d’ouverture lui-même, Cosmic Pilgrim, fait partie des chansons-phares avec sa délicieuse intro ethnique et puis ce riff énorme qui s’abat sur votre tête – simple et efficace ! J’ai déjà évoqué le ventre d’Asteroid Blues qui est un des plus magnifique moment de l’album à partir de 2’50, assez doux mais avec une grande tension interne et beaucoup de relief dans le son – je kiffe ! Enfin, je tiens à mettre en exergue le titre de clôture, Liberation pour son parfait dosage entre psychédélisme mélodique et gros doom qui tache. Un final à la hauteur de l’album. Je ne citerai que ces quatre titres mais n’imaginez pas que vous allez vous embêter sur le reste, il n'en est pas question !

Premier album pour HOLY GIANT et première réussite qui place la barre très haut. Je comprends mieux pourquoi le trio a partagé la scène avec ACID MAMMOTH, 1782 ou BLACK LUNG. Il y a un potentiel énorme et déjà de sacrées pépites sur ce disque. Prenez soin de ne pas passer à côté !

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HOLY GIANT est composé de :
- Marco DI PIETRO, basse et chant ;
- Francesco SORANA, guitare ;
- Massimiliano RUBINI, batterie.

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Extrait de Diviners & Dividers :
- Cosmic Pilgrim : Cliquez ici !
- Diviners & Dividers : Cliquez ici !
- Asteroid Blues : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : jeudi 21 décembre 2023