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22/12/2023
Temple of the serpent
SOLITARY SABRED
 
Dès son premier album studio (cliquez ici), le groupe chypriote SOLITARY SABRED a reçu un franc soutien de la part de ce site. L’absence de relais promotionnel sur l’album suivant – Redemption Through Force (2014) – nous renvoie donc en 2020, à la parution de By Fire & Brimstone, extrêmement bien accueilli (cliquez ici). Après un doublé critique aussi prometteur, nous attendions avec une ferveur notoire ce quatrième album studio.

Après une introduction rampante, menaçante et grandiose, le groupe attaque bille en tête avec The Skeleton King, modèle de Power Metal épique plutôt rapide, avec riffs tranchants, section rythmique en pleine galopade et chant nerveux, ponctué de quelques poussées ponctuelles vers les hauteurs. Nous voilà d’emblée rassurés quant aux fondamentaux. Par la suite, le groupe va logiquement lever le pied en termes de tempo, sans rien perdre en mordant, rythmiquement parlant, surtout sans jamais oublier la nécessité de ne pas tomber dans le vulgaire Power Metal bas du front, bêtement orienté vers la percussion frontale.

Il s’agit d’entretenir un souffle épique et théâtral, tel qu’il fut insufflé au Heavy Metal au cours des années 80 par des formations comme IRON MAIDEN, MANOWAR, MERCYFUL FATE, VIRGIN STEELE, SAVATAGE, CIRITH UNGOL, GRIFFIN, WARLORD… Le tout combiné avec le Heavy Metal plus direct et plus directement impactant de JUDAS PRIEST et ACCEPT, bientôt augmenté en musculature via le Power Metal naissant (RUNNING WILD, JAG PANZER, SAVAGE GRACE, OMEN…). Le fait est que, tant sur le plan instrumental que vocal, SOLITARY SABRED n’accole pas ces références nombreuses et prestigieuses ; il les met au service de sa propre version, certes traditionnelle, mais pas servile, de ce Heavy-Power Metal, si splendidement animé.

L’essentiel de Temple Of The Serpent se trouve constitué de morceaux brefs, incisifs, bien que n’excluant aucunement des changements de tempo, de rythme et d’ambiance. Cela dit, en clôture d’album, SOLITARY SABRED a disposé deux compositions, Reaper Of Kur et Gates Of Namtar, dont les durées tournent autour des six minutes. Et, comme par hasard, il s’agit des deux pistes les plus aventureuses (dans le registre classique défini ci-dessus). Lenteur et pesanteur quasi-Doom pour le premier morceau ; après une introduction majestueuse, le second emprunte une piste plus dynamique, plus mid-tempo, mais tout aussi hypnotique et puissante.

Outre la capacité développée par SOLITARY SABRED à fusionner ses influences au sein de compositions impeccablement agencées et interprétées avec précision et passion, il faut souligner les qualités particulières des solos de guitare, étincelants de technicité et sens de la mélodie, d’une part, du chant versatile mais cohérent de Petros LEPTOS. Concernant les capacités splendides de ce dernier, vous pouvez vous référez au lien la chronique du précédent album, By Fire & Brimstone, dont le lien figure en tête de cette chronique. A ce stade, contentons-nous de réaffirmer que le bonhomme se montre capable d’égaler la hargne teigneuse d’un Rob HALFORD, l’ampleur dramatique d’un Bruce DICKINSON (de même que ses nuances dans les parties plus apaisées), ainsi que la force tellurique d’un Eric ADAMS (MANOWAR). Un grand bonhomme dans son domaine, inconstestablement.

De fait, loin d’être un événement secondaire, la parution de cet album permet à SOLITARY SABRED d’inscrire son nom dans la liste, étonnamment nombreuse et fertile des albums de Metal épique parus en 2023, et ce, aux côtés de noms forts comme SORCERER, VIRGIN STEELE, ON THE LOOSE, BLOOD CEREMONY, WYTCH HAZEL, CRIMSON DAWN, BLAZON RITE, GATEKEEPER, CIRITH UNGOL, THE ABBEY, ACID BLADE, AQUILLA et d’autres encore. Un bien prestigieux voisinage, il faut l’admettre.

Vidéo de Spectral Domain : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 22 décembre 2023