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Fraîcheur et sincérité pour un thrash français de haut niveau
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Ça devient une habitude chez moi de commencer l’année en donnant un coup de rétroviseur sur celle écoulée. Eh oui, c’est bien en 2023 qu’ANTAGONISM a sorti son troisième skeud : First In, First Out. Si je reprends la chaîne des événements : ANTAGONISM décroche la première partie de CRISIX et mon ami Jon Von Thrash (The Riff) assiste à une date en avril, s’en prend plein la tête et n’arrête plus, depuis, d’en parler partout. Forcément, il a bien fallu que je jette une oreille et alors, même résultat sur moi, je me laisse directement embarquer par le thrash old school des Toulonnais.
Je trouve l’écoute de cet album tout à fait excitante. En effet, de manière très sincère, le groupe joue un pur thrash qui me ramène au milieu des eighties. Le tempo rapide ne faiblit (presque) jamais, les deux guitares sont tranchantes, les solos sont au niveau, les riffs sont bien syncopés, les morceaux sont globalement courts et rentre-dedans, la voix tendance hetfieldienne est plutôt médium, possède une bonne hargne et s’accorde parfaitement au genre, les chœurs sont guerriers. En quatre mots : les standards sont respectés. Et le tout est servi par un mixage très honnête que ne possédaient pas forcément les premiers albums de leurs aînés. Un élément important pour moi, le batteur n’est pas en surjeu et sait parfaitement gérer l’économie, notamment il passe en double grosse caisse quand c’est nécessaire et n’abuse pas des murs de son qui écraseraient la puissance des morceaux.
Questions influences je retrouve du METALLICA des débuts, une pointe d’EXODUS mais aussi des saveurs très NUCLEAR ASSAULT. Voilà qui situe grossièrement leur répertoire.
Ceci étant dit, ANTAGONISM a quelques marges de progrès. Par exemple, je pense qu’en termes de composition le groupe pourrait gagner en subtilité peut-être en jouant sur une polyphonie plus complexe. Et puis surtout, je reste très dubitatif sur les deux titres de clôtures. En effet, l’intro de L’Oracle m’a foutu les jetons, j’ai cru que le groupe se noyait dans un potage de jolis arpèges, heureusement le thrash puissant reprend vite ses droits… malheureusement le refrain épique façon pirate metal à la RUNNING WILD, je n’ai pas compris et je n’adhère pas. Certes, je salue la tentative d’originalité que certains apprécieront mais pour moi la construction est trop bâtarde. Quant à Dysphobia, je me retrouve au cœur de cette problématique de la mélodie qui ne sait pas vers où aller, se perd et laisse un goût d’inachevé à la compo. Je n’ai pas de conseils à donner mais clôturer un album par un morceau fort, voire par une péroraison, laisse l’auditeur avec la banane et c’est presque aussi important que de le cueillir par le titre d’ouverture.
Revenons aux points forts qui sont très nettement majoritaires ! Les deux premiers titres, A Life For A Dollar et First In, First Out, sont des bombes. J’adore le refrain en demi-teinte de Whoever Sows Injustice…. Je kiffe cette énergie rock-de-ouf à la RAVEN que dégage l’intro de …Harvests Misfortune, le riffage impitoyable qui s’ensuit et les apports mélodiques de la seconde moitié du titre et du solo – voici une solide construction ! Le plus long morceau de l’album Biohazard (5’36) est étrange, le curseur sort du speed, les stop and go sont parfaits, le break aux accords déglingués passe crème, la reprise plus lourde est à sa place, puis retour au thème, puis des notes cristallines égrenées sur le final. Le titre est le moins monolithique de l'album mais je ne me sens pas largué pour autant. City Of Love n’est pas la chanson la plus brillante de l’album mais le côté NUCLEAR ASSAULT du refrain me plait beaucoup, de même que l’accélération finale hyper bien menée. 215 est pure folie délivrée à cent à l’heure et totalement jouissive. Valley Of The Monolith, sans en avoir l’air, te balance un refrain qui s’imprime de manière indélébile dans ton cerveau, et puis le titre comporte une excellente tension dramatique.
Avec First In, First Out, ANTAGONISM nous jette en pâture un skeud qui vaut carrément le détour et qui, je l’espère, promet au groupe un avenir lumineux. Contrairement au précédent album, il n’y a pas de crise sanitaire qui empêcherait la promo sur scène, alors allez les voir car c’est une formation qui mérite d’être suivie de près !
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ANTAGONISM est composé (sur l’album) de :
- Dylan, guitare et chant ;
- Félix, guitare ;
- Ulcer, basse ;
- Raphaël batterie.
En août 2023, Félix a privilégié une autre voie et a quitté le groupe. Il est aujourd’hui remplacé par Loïc.
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Discographie
2018 – Thrashocalypse (EP 6 titres)
2020 – World on Disease (LP)
2023 – First In, First Out (LP)
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Extraits de First In, First Out :
- A Life For A Dollar : Cliquez ici !
- First In, First Out : Cliquez ici !
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