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Oldies but goldies : john sykes et blue murder, une injustice à corriger !
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Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou re découvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré. Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.)...Une chronique qui se veut 100% « passionnée » et « nostalgique » et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! …... Bon voyage !
Cette chronique est dédiée à John SYKES chanteur, guitariste, compositeur au génie immense décédé à 65 ans, le 20 janvier 2025. Son décès est passé pratiquement inaperçu. Il a toujours été sous-estimé, même ignoré. Et pourtant il a été un des principaux acteurs du multi-platine de WHITESNAKE 1987 (N°2 USA, N° 8 Grande Bretagne... 25 millions de ventes, dont dix aux USA). Il a joué presque toutes les parties de guitares (et quel jeu et solos diaboliques). Il a même coécrit tous les titres avec David COVERDALE (sauf Here I Go Again et Crying In The Rain). Le Britannique lui doit énormément et malgré cela, il se fait évincer par David ainsi que tous les autres musiciens juste avant la sortie de l'album en mars 1987.
C'est Adrian VANDENBERG (VANDENBERG) et Vivian CAMPBELL (DIO, SHADOW KING, RIVERDOGS, DEF LEPPARD) qui sont choisi à sa place. Le prodige Britannique de Reading a toujours laissé sa signature talentueuse dès TYGERS OF PAN TANG en 1981, puis avec THIN LIZZY en 1983. Alors l'opportunité d'intégrer WHITESNAKE devait lui permettre d'être enfin reconnu comme l'extraordinaire guitariste et musicien qu'il était. Mais sa mise à l'écart, la malchance, une certaine malédiction l'obligent à se débrouiller seul. Ce Blue Murder contrarié, par pas mal d'épreuves, a du mal à "éclore". Le britannique se retranche en 1987 à Blackpool pour composer du nouveau matériel. Il contacte des musiciens reconnus comme Tony FRANKLIN , basse (THE FIRM, LOU GRAMM), puis Carmine APPICE, batterie (Rod STEWART, KING KOBRA) qui acceptent de le rejoindre.
Une démo est envoyée à Geffen. Cependant, John KALODNER directeur du label, (AEROSMITH, ASIA, DAMN YANKEES) n'apprécie pas les vocaux de Ray GILLEN (BLACK SABBATH), pressenti pour insérer le groupe. En 1988, Tony MARTIN (BLACK SABBATH, PHENOMENA) puis David Glenn EISLEY (GIUFFRIA) et Derek St HOLMES (Ted NUGENT) sont auditionnés sans convaincre. Alors Le groupe et John KALODNER poussent John SYKES à prendre le chant. Après tout il avait été à la bonne école avec David COVERDALE et Phil LYNOTT ! En 1988 tout ce beau monde rentre dans les Little Mountain Sound Studios à Vancouver sous la houlette de Bob ROCK (METALLICA, MOTLEY CRUE, THE CULT, BON JOVI pour New Jersey…)
Riot qui ouvre l'album a un son nettement plus heavy et hard rock pur que 1987. Le break et le solo monstrueux de John SYKES bien évidemment fait penser à celui de Still Of The Night. C'est du WHITESNAKE plus costaud, plus rageur. La voix de John SYKES convient à la perfection à ce hard rock solide. En plus c'est un feu d'artifice de solos ! John SYKES est vraiment un prodige de la six cordes ! Le hard rock bluesy, entre LED ZEPPELIN et THIN LIZZY influence grandement Sex Child. Gros break aérien puis solo dantesque de John. Ce guitariste, honnêtement, est de la lignée des Eddie VAN HALEN, Reb BEACH, Joe SATRIANI, Steve VAI, Jimmy PAGE et de tous ses "guitar heroes" qui ont marqué notre musique. Il avait tout pour se mêler à toutes ses légendes ! Valley Of The Kings, (clip de la semaine en 1989 sur MTV) met plus l'accent sur la mélodie (quelques chœurs se font entendre). Tout est cohérent malgré une rythmique pesante, une mélodie écrasante et un refrain puissant. Il y a pas mal de sonorités à la WHITESNAKE, le solo majestueux est plus dépouillé. La voix de John confirme que le bon choix a été fait.
Jelly Roll, est le deuxième single sélectionné. Un hard rock plus US et abordable dont le clip passait malheureusement que de temps en temps sur MTV. Un bon morceau, une mélodie bien pensée, un solo typique de notre surdoué. Hard rock "bodybuildé", rythmique diabolique, Blue Murder est du "British" Rock qui ne fait pas dans la dentelle ! Solo hallucinant de John Sykes dont je reconnais le phrasé de quelques morceaux de 1987. Je suis époustouflé par le son massif et colossal. Pas de compromis, pas de concessions avec BLUE MURDER, la musique va droit au but ! Le romanesque, l'émotivité, la mélodie et le refrain qui dressent les poils se retrouvent sur la splendide "power" ballade Out Of Love. Le solo est dans la même veine que celui de Is This Love. John chante avec son coeur et toute son âme. Nostalgique de THIN LIZZY ? Billy devrait vous satisfaire. Je retrouve l'atmosphère du groupe Irlandais. La mélodie est délicate et je la verrai bien dans un Thunder And Lightning ou John SYKES y tenait la guitare.
Les riffs sont tranchants, le légendaire Carmine APPICE et sa frappe reconnaissable mène la danse sur un Ptolemy qui penche vers le "Classic Hard Rock". Ce titre se rapproche de LED ZEPPELIN et de BAD COMPANY. La guitare en furie et survoltée de John dicte sa loi ! La puissance, le hard rock carré sont la ligne directrice de cette imposante composition. L'énergique Black-Hearted Woman est un titre "destructeur", ravageur. Le son donne le tournis, du Heavy à la DIO qui pulvérise tout sur son passage. John SYKES y fait un travail sans pareil, rythmique, solos, c'est le festival !
Un album brûlant, incandescent à ne pas mettre entre toutes les mains ! L'échec commercial est incompréhensible. A peine 500 000 ventes (N°69 USA, N°45 Grande Bretagne). Pourtant ceux qui comme moi avaient craqué sur 1987, ont fait de même sur Blue Murder (réalisé que deux ans plus tard !). Ils ont misé sur la spontanéité, la franchise, l'authenticité. Sans calcul en tête, ils n'ont pas cherché le hit à tous pris. Pour preuve, la moyenne des neufs chansons est à presque six minutes. Attention je ne critique pas WHITESNAKE, je cherche des explications...John SYKES a écrit, joué ce qu'il avait envie avec passion et un talent extraordinaire. Il explique cet échec surtout par le manque de moyens, voir une promotion inexistante de l'album par Geffen. Alors redécouvrez BLUE MURDER qui méritait beaucoup, beaucoup mieux. Je vous assure 52 minutes de hard rock mélodique, puissant et sincère. Nota : En 1989 les britanniques ont tourné avec BON JOVI et Billy SQUIER. Deux autres et excellents albums sortiront que je vous recommande : Nothing But Trouble 1993 ( N°6 au Japon) Screamin Blue Murder : Dedicated To Phil LYNOTT 1994 (N°7 Japon). Ce live enregistré à Tokyo fin 1993, contient des compositions de BLUE MURDER et des reprises écrites avec Phil LYNOTT Cold Sweat, Please Don't Leave Me et une avec David COVERDALE Still of The Night. BLUE MURDER (1989) : John SYKES : chant, chœurs, guitare, Tony FRANKLIN : basse, chœurs, Carmine APPICE : batterie, chœurs, Invités : Nick GREEN : claviers, John WEBSTER : claviers, programming additionnels, Marc LaFRANCE et David STEELE : chœurs. Bob ROCK : production, Mike FRASER (AEROSMITH, BAD ENGLISH, AC/DC, THUNDER, Bryan ADAMS…) : ingénieur du son, mixage
Valley Of The Kings : cliquez ici
Jelly Roll : cliquez ici
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