Live report : Concert EILERA & ARKERONN, Jeudi 17 décembre 2009, L’Astrée, Lyon, par Maud ( ARKERONN , EILERA )
« La musique réchauffe les cœurs » comme dit le proverbe !
Eh bien ce soir à Lyon, sous la neige qui tombe à gros flocons et par -2° de température, je n’en demande pas moins à ARKERONN et EILERA !
Et c’est dans l’amphithéâtre de l’Astrée, sur le campus Universitaire de la Doua, que les deux groupes se produiront gratuitement.
L’ambiance sur les lieux à l’arrivée est tout à fait étrange puisque la cinquantaine de personnes déjà présente est sagement assise dans ce grand amphi, dans un silence religieux et sans musique aucune…
Enfin du son se fait entendre !
L’introduction d’ARKERONN lancée, le concert peut commencer.
Malgré l’accueil discret dont fait preuve le public, les cinq membres ont l’air décidés de nous convaincre par une énergie présente dès le tout premier morceau, où le refrain accrocheur et les premiers solos d’Anathema donnent clairement le ton du concert : ce sera mélodieux, technique et énergique, bref ce sera "prog prog prog" !
Ce soir ARKERONN est motivé comme jamais : les quatre musiciens en avant balaient la grande scène de l’amphi sur sa toute sa largeur, et il faudra plus qu’un petit problème technique au niveau du son de la guitare rythmique pour les refroidir.
Un petite improvisation d’Alexandre aux claviers et Romain à la batterie plus tard (et notamment une reprise fort agréable du thème de Pirates des Caraïbes), le set reprend de plus belle avec toujours cette même énergie, tant dans leurs compositions que dans leur jeu scénique.
Certains pourraient même dire qu’ils en font trop, mais ils prennent tous un réel plaisir à jouer tous les cinq.
Je ressens une vraie complicité entre ces cinq gars et c’est bien là tout ce qui compte !
Le set touche à sa fin.
Bien que (trop) calme, le public en veut encore, et c’est une reprise de KAMELOT, Center Of The Universe que le groupe nous livrera, avec la bonne surprise de retrouver Stéphanie du groupe NAOS pour un duo avec Fabien, ce chanteur, guitariste impressionnant qui se donne à fond depuis près d’une heure.
Les deux voix se marient à merveille, et là encore c’est agréable de voir tout ce petit monde prendre autant de plaisir !
Je prends dès à présent rendez-vous pour leurs prochaines dates à Lyon, avec cette fois-ci je leur souhaite, un public debout et complètement déchaîné sur ces morceaux qui ne manquent pas de donner envie de remuer la tête !
L’amphi est de nouveau plongé dans ce silence déroutant.
Dans cette atmosphère si calme, si silencieuse, le changement de plateau entre les deux groupes semble durer une éternité !
En plus de l'impatience de voir EILERA s’emparer de la scène, j'ai vraiment hâte de sortir de cette ambiance… pesante.
Enfin, l’introduction se fait entendre et les musiciens d’EILERA entrent en scène, accueillis là encore bien timidement.
Dès les premières notes, une nouvelle atmosphère s’impose.
Pas de claviers chez EILERA, le tout sera accompagné par des samples gérés par leur batteur Yoann assurant sons orchestraux, électroniques et chœurs.
Les rythmiques sont moins techniques mais Loïc le guitariste se livrera également à de jolis soli tout au long du set (saluons également son professionnalisme lorsqu’au deuxième morceau, il casse une corde et change de guitare en un temps record, ne perturbant en rien le morceau en cours et faisant ainsi passer l’incident carrément inaperçu).
La voix chaleureuse de la chanteuse (dont le prénom n’est autre qu’Eilera) donne une dimension absolument envoutante aux morceaux du groupe.
Au-delà d’une apparente fragilité, elle se donne à de jolies envolées et quelques aigus qui flirtent parfois avec la limite de l’éraillement.
Là encore, c’est un groupe doué d’une vraie énergie qui évolue sous nos yeux.
Chacun est comme possédé…
Serait-ce par cette ambiance envoutante qui se dégage des morceaux, ou tout simplement par le plaisir de se retrouver tous les quatre sur scène ?
En effet, j’apprends à la fin du concert que leur bassiste Jan est finlandais, et vit toujours à Helsinki.
C’est donc une occasion tout à fait spéciale que de les voir ce soir sur scène ensemble, et le plaisir qu’ils prennent nous est communiqué à merveille.
Le public semble désormais un peu plus réceptif et accompagne plus volontiers le groupe lorsque Eilera nous invite à chanter avec elle sur le refrain de Fly.
Cette chanteuse m’impressionne par sa voix bien sûr, mais surtout par sa simplicité et son attitude.
C’est en effet avec une petite tresse dans les cheveux, une tunique verte et le sourire aux lèvres qu’elle se donnera à fond du début du premier morceau jusqu’à la fin de Back To The Essentials, le morceau supplémentaire que le public leur réclame après environ une heure et demie de set.
Une fois de plus, je suis conquise.
Vivement de les revoir avec les morceaux de leur nouvel album (sorti ce jour-même sur internet) et qui sait, peut-être un jour avec claviers et/ou violon dans leur line up ?
Je serai au rendez-vous dans tous les cas.
ARKERONN et EILERA ont donc rempli leur mission.
Visiblement le public est conquit, même s’il est regrettable que ces deux groupes qui possèdent un talent incroyable aussi bien sur scène que sur cd aient été accueillis de façon si timide.
Mais il est vrai qu’il n’est jamais bien facile pour le public de se lâcher à 100% dans une salle de la configuration d’un amphi.
Guettez donc les prochaines dates de ces deux groupes, le rendez-vous vaut la peine d’être pris.
Maud
Date de publication : dimanche 20 décembre 2009