Reportage : Visitez Paris avec IRON MAIDEN ! ( IRON MAIDEN )
Ainsi donc, IRON MAIDEN revient avec un nouvel album studio, son quinzième, plus précisément. Intitulé The Final Frontier, ce nouveau Lp doit-il être considéré comme The Final Album ? Et la tournée qui s’annonce, sera-t-elle The Final Tour ?
Car si Steve HARRIS, son leader, a déclaré il y a deux ans qu’il avait toujours su que son groupe pouvait enregistrer autant d’albums, sous entendant, d’une certaine manière, que désormais – au-delà de 15 Lp – on s’approche de la fin, une chose est certaine, c’est que IRON MAIDEN n’aura jamais été un groupe comme les autres. C’est d’ailleurs une des raisons de son succès incontesté et incontestable. Et si chaque nouvel album représente pour de nombreux journalistes et autres amateurs de la plume une bonne excuse pour réécrire la biographie du groupe de Steve HARRIS, j’ai bien ici l’intention de faire les choses différemment, de vous conter l’histoire de IRON MAIDEN sous un angle nouveau.

IRON MAIDEN fait partie de ces (très) rares formations à avoir joué en France – et dans sa capitale – pour soutenir chacun de ses nouveaux albums, et même plus. Combien d’autres groupes aujourd’hui peuvent-ils se vanter d’avoir systématiquement, depuis leur premier album, joué en nos terres ? Et parmi ces prétendants, combien peuvent prétendre avoir visité autant de sites qu’IRON MAIDEN ? De l’hippodrome de Pantin au Parc des Princes, de salles d’une capacité de 1000 personnes environ à des stades de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, la vierge de fer a « pratiqué » Paris sous tous ses aspects.

Ça vous tente de m’accompagner dans les déplacements d’IRON MAIDEN au cœur de la capitale ? Ensemble, nous allons, en suivant pas à pas, étape par étape, la bande de Steve HARRIS, redécouvrir l’histoire des salles parisiennes ayant accueilli, depuis sa première venue en septembre 1980, the mighty IRON MAIDEN. Une petite dizaine de lieux désormais hantés par l’esprit d’Eddie The Ead.
(Note : avant d’entamer ce voyage à travers le temps, je dois signaler au lecteur que nous quitterons Paris un court instant afin d’effectuer une nécessaire halte en proche banlieue.)

Up the Irons !

HIPPODROME DE PANTIN
Métro : ligne 5, station Porte de Pantin

1980. Un visage monstrueux fait son apparition dans les bacs. Eddie the Ead illustre la pochette de l’album Iron Maiden, rondelle éponyme d’une formation très en vue en Angleterre et qui va venir défendre son œuvre en Europe en ouverture des légendaires KISS.
La tournée européenne fait une halte à Paris le 27 septembre 1980. Les deux groupes se produisent sous le chapiteau de l’Hippodrome de Pantin, également connu sous le nom de Pavillon de Paris.
Situé à l’emplacement des anciens – nom fort approprié pour les débuts d’Eddie… – abattoirs de la Villette, cet Hippodrome fut créé, afin de pallier au manque de salles de spectacles, et donc à la difficulté récurrente de pouvoir accueillir des artistes et groupes populaires, à l’initiative de l’organisateur de spectacles Koski-Cauchoix Productions (KCP pour les intimes). KCP décide, au début des années 1970, d’aménager ce terrain situé à la limite du 19ème arrondissement, le long du périphérique, à la porte de Pantin, afin de pouvoir accueillir quelques 10.000 personnes. Ce lieu – une vaste toile de chapiteau de cirque, dotée de gradins dont la sécurité quelque peu « légère » aujourd’hui en ferait pâlir plus d’un – accueillera de nombreuses formations (dont QUEEN, STATUS QUO, Bruce SPRINGSTEEN, Pat BENATAR, JUDAS PRIEST, Johnny HALLIDAY, TELEPHONE, TRUST ou ACDC qui y tournera le mythique film Let There Be Rock en 1979) jusqu’au début de l’année 1983, année qui verra le chapiteau remplacé par un autre, carré, d’un nouveau concept : le Zénith. Nous y reviendrons.
- Lorsque KISS vient assurer la promotion de son dernier né – Unmasked – c’est avec tout son cirque. Plateformes élévatrices et filins d’envol sont donc installés sous cette gigantesque tente, ne laissant qu’une place restreinte aux « chauffeurs de salle » qui, ce soir, 27 septembre 1980, démontrent avec brio, face à 10.000 personnes, n’avoir pas usurpé ce sobriquet. Car non seulement IRON MAIDEN chauffe ce nouveau public, mais parvient – cela se répètera plusieurs fois au cours de la tournée – à voler la vedette à KISS, dont la carrière semble alors sur le déclin. Steve HARRIS et sa bande en tirent incontestablement un profit durable, et sont parvenus à séduire ce difficile public de la capitale grâce à leur musique et une attitude « brut de décoffrage », vraie, nature et spontanée.
IRON MAIDEN est venu et a convaincu. Ce premier pari gagné lui permet de prendre un engagement parisien pour l’avenir.

BATACLAN
Métro : lignes 5 et 9, station Oberkampf

Forte du succès rencontré par son premier album à travers l’Europe, la vierge bat le fer tant qu’il est chaud. 1981 voit donc débouler Killers, et le public découvre que « l’ancien » Dennis STRATTON a cédé sa place à Adrian SMITH pour ce second album. Confiant, IRON MAIDEN se produit cette fois en tête d’affiche. Réaliste, le quintette s’engage dans une tournée de salles de moyenne capacité et s’arrête cette fois en plein cœur de la capitale, au Bataclan.
Situé au 50, boulevard Voltaire, dans le 11ème arrondissement, cette salle fut édifiée par l’architecte Charles DUVAL en 1864. Elle révèle ses secrets lors de son inauguration, le 3 février 1865. Ce café-concert – dont l’architecture chinoise (et son célèbre toit en pagode) justifie pleinement son nom (directement emprunté à l’opérette d’OFFENBACH Ba-Ta-Clan, définie comme une « chinoiserie » musicale) comporte deux niveaux : au rez-de-chaussée se trouve la salle de théâtre « caf’conc » tandis que le premier étage abrite un dancing. Mais ces fonctions seront rapidement détournées, puisque le niveau rue sera utilisé comme salle de soins, comme ambulance, au cours de la guerre de 1870. Il faudra attendre 1883 pour que le Bataclan accueille sa première revue, et 1885 pour qu’y soit chantée la première opérette… Le succès de la salle alterne avec les propriétaires, variés, et les artistes qui s’y produisent. Aristide BRUANT ou Buffalo Bill assurent la réputation du Bataclan à la fin du XIXème siècle, et Maurice Chevalier y rencontre ses premiers succès vers 1910. Forte de sa notoriété, confiante en ses capacités, la troupe du Bataclan, décide de partir tourner en Amérique du Sud. Cette aventure se révèlera rapidement catastrophique financièrement. La salle est revendue en 1926 et transformée en cinéma. L’année suivante, elle devient théâtre pour se reconvertir, de nouveau, en cinéma en 1932. Un incendie détruit en partie les balcons en 1933. En 1950, le Bataclan, devant se conformer aux nouvelles normes de sécurité, est partiellement détruit, afin de continuer d’exploiter son cinéma jusqu’en 1969, année qui voit la salle fermer ses portes. Ce n’est qu’au début des années 1980 que le Bataclan retrouve sa vocation musicale, accueillant nombres d’artistes d’horizons divers.
- IRON MAIDEN y fait halte les 21 et 22 mars 1981 avec, en première partie, d'abord MORE, dont le chanteur, Paul Mario DAY n'est rien moins que l'ex vocaliste d'IRON MAIDEN, et, le lendemain, OCEAN, le désormais mythique groupe français au Hard Rock explosif. Les quelques 1.000 personnes présentes ce soir (sur les deux niveaux de la salle) assistent, sans le savoir encore, à la dernière représentation parisienne du groupe avec son chanteur Paul DI’ANNO, évincé à l’issue de la tournée à cause, raison parmi d'autres, de son comportement.
D’autres formations y ont au fil des ans laissé une empreinte, comme celles de SAXON ou de ALICE IN CHAINS, récemment, notre Bernie BONVOISIN après la séparation de TRUST (pour l’album …En Avoir Ou Pas), JUDAS PRIEST ou encore le passage plus destructeur – au sens propre du terme, malheureusement pour les lieux - de MOTORHEAD, période Another Perfect Day. Le Bataclan fut classé Monument historique en 1991 ; il a perdu sa coiffe en forme de pagode mais sa façade a retrouvé ses couleurs.

PAVILLON BALTARD
RER : A2 station Nogent sur Marne

IRON MAIDEN connut par la suite le plus important bouleversement de sa carrière. Paul DI’ANNO fut remplacé au micro par Bruce DICKINSON, qui, jusque-là, officiait sous le nom de Bruce BRUCE au sein de SAMSON. IRON MAIDEN enregistra son troisième album, le plus que légendaire The Number Of The Beast, qui apporta gloire et fortune à chacun de ses membres. Mais, toujours dans un esprit de conquête durable, IRON MAIDEN choisit de gagner chacun de ses fans par la proximité. C’est ainsi que sa nouvelle venue parisienne se fera – ce cas sera une exception – en proche banlieue, à Nogent sur Marne, au Pavillon Baltard.
L’histoire du Pavillon Baltard est une aventure: afin de faciliter le commerce, et sur ordre de Napoléon III, l’architecte Victor BALTARD imagine des Halles en plein cœur de Paris. Douze pavillons seront ainsi construits de 1850 à 1870 dans des matériaux à la mode : verre et métal (fer et fonte). Les activités commerciales continueront de s’y dérouler jusqu’à ce que l’Etat décide de transférer ces activités à Rungis en 1972. Onze des pavillons seront alors détruits, le dernier – plus précisément le pavillon numéro 8 (qui abritait un marché de volailles) – sera démonté et acheté par la ville de Nogent sur Marne. Le maire de la ville, Roland NUNGESSER, le fait remonter et classer monument historique en 1976. Le parterre et la mezzanine du pavillon pouvant accueillir, sur une superficie totale de 2.700m², un maximum de 2.500 personnes, le monument de verre et de métal fut, un certain temps, pressenti pour accueillir des spectacles pour public de moyenne capacité. Si l’endroit est plus connu aujourd’hui pour y accueillir des émissions de télévision, il a vu passer, au début des années 80 les deux grands concurrents que furent SAXON et IRON MAIDEN, ainsi que l'un des pères fondateurs du Metal, JUDAS PRIEST sur la tournée Point Of Entry de 1981 (avec DEF LEPPARD en ouverture).
- La tournée The Beast On The Road – avec BLACKFOOT en première partie – s’arrêta le 24 mars 1982 au Pavillon Baltard et la vierge de fer convainquit tant et si bien le public présent que l’histoire d’amour entre IRON MAIDEN et Paris en devint – et demeure à ce jour – passionnelle. Cette passion eut une fin surprenante et quelque peu dramatique puisqu’à l’issue du concert, une partie du public, emballé par le spectacle et positivement excité, s’engouffre dans le RER, change à Nation et emprunte le métro, scandant des « Maiden ! Maiden ! ». Un conducteur de rame, trop zellé ou surpris, prit peur en voyant cette meute chevelue et décida de ne laisser qu’un wagon disponible, wagon dans lequel les fans prirent innocemment place. Puis, le chauffeur annonça qu’une bande de jeunes risquant de semer le trouble se situait dans ce dernier wagon et qu’il avait appelé la police… Le résultat fut simple : ces jeunes se mirent à saccager la rame, furent arrêtés et embarqués au poste de police et durent rembourser les dégâts que jamais ils n’auraient commis si ce chauffeur avait correctement fait son travail…

ESPACE BALARD
Métro : Ligne 8, station Balard

Lorsque Jack LANG fut nommé, en 1981, ministre de la culture, il opéra une petite révolution, logique et nécessaire, puisqu’il plaça la jeunesse en acteur majeur du développement culturel. Ainsi le rock ne fut-il plus accusé de tous les maux. Ainsi l’Etat accorda-t-il du crédit aux intérêts culturels de la jeunesse française. Ainsi fut-il envisagé d’accueillir cette même jeunesse dans des lieux conçus pour abriter des foules en liesse, des lieux pensés pour que puissent s’y dérouler des grand messes extra dominicales. Ainsi fut fermé l’Hippodrome de Paris, remplacé par une structure temporaire, le Zénith. Mais entre la fermeture de l’un et l’ouverture de l’autre, il y avait du temps, celui de la construction. Les groupes de rock furent donc accueillis sous un nouveau chapiteau, l’espace Balard, installé à quelques pas de la sortie du métro Balard, dans le XVème arrondissement de Paris, près du quai d’Issy, à l’exact opposé de l’Hippodrome de Pantin. Prévu pour accueillir quelques 8.000 spectateurs, la tente vit se produire de nombreux artistes qui ne souhaitaient qu’une chose – en dehors de faire profiter de leur musique à tout le voisinage : qu’une vraie structure puisse les accueillir. L’espace Balard vit ainsi passer des formations aussi variées que VENOM (avec en première partie les jeunes boutonneux de METALLICA qui y reviendront en novembre 1984), JUDAS PRIEST, KISS, Ozzy OSBOURNE ou les Français de SORTILEGE.
IRON MAIDEN s’y arrêta deux fois :
- Le groupe vint y défendre Piece Of Mind – et présenter son nouveau batteur, Nicko McBRAIN – le 17 novembre 1983 dans le cadre de ce qui fut décrit comme « le duel de l’année ». En effet, l’affiche mettait sur un même niveau le Michael Schenker Group (MSG) et IRON MAIDEN. Dans les faits, si les 8.000 spectateurs souhaitaient assister à un duel sonore et musical, IRON MAIDEN tenait bel et bien la tête d’affiche, tant dans la durée de son set que dans les conditions techniques d’éclairage et d’effet.
- Son second passage sous cette tente entra dans la légende à plus d’un titre. Lorsque IRON MAIDEN y débarque, le 29 octobre 1984, c’est accompagné des scandaleux et très en vue MOTLEY CRUE. Mais c’est surtout accompagné de nombreux camions de matériel scénique. Le groupe de Steve HARRIS redéfinit avec le World Slavery Tour, plus encore que sur la tournée précédente, la notion de concert. On ne vient plus assister à un simple concert mais à un véritable spectacle dont l’intensité monte d’autant que le concert approche de sa fin. Les décors pharaoniques, les éclairages, la pyrotechnie, un Eddie plus démesuré que jamais recalent la grandiloquence de KISS à – presque – de l’amateurisme. Plus de 10.000 spectateurs sont présents dans cette tente, soit largement plus que la sécurité ne l’y autorisait, et la chaleur est telle en cette fin d’automne que la toile ruisselle de condensation. Oui, il pleut à l’intérieur de cette tente, comme le fera remarquer Bruce DICKINSON en français. IRON MAIDEN est désormais un groupe à l’image de ce spectacle : colossal. Son avenir se déroulera dans des structures qui lui sont désormais adaptées.

PALAIS OMNISPORTS DE PARIS BERCY - POPB
Métro : lignes 6 et 14, station Bercy ou Métro : ligne 1, RER : Lignes A et D station Gare de Lyon

Lorsque le quintette, enfin stabilisé, revient à Paris, il investit le tout récent Palais Omnisports de Paris Bercy. Le POPB deviendra bientôt le terrain de jeu favori d’IRON MAIDEN.
Situé à une encablure du cœur de Paris, sur le boulevard de Bercy (12ème arrondissement), le projet du POPB remonte au début des années 1970 lorsque la ville de Paris émit le souhait de construire le quartier de Bercy et d’y aménager un nouveau palais des sports. Le quartier fut choisi grâce, notamment, à sa desserte : le métro est à ses pieds, la gare de Lyon se situe à 5 minutes à pieds (celle d’Austerlitz, de l’autre côté de la Seine n’est qu’à un petit quart d’heure de marche) et le périphérique est tout proche. En 1979, les architectes candidats furent consultés et le 23 octobre de cette année le lauréat fut annoncé : le cabinet Andrault-Parat, Guvan, Prouvé eut la charge de construire cette immense salle. Le chantier débuta le 30 mars 1981, les travaux prirent fin en décembre 1983 et Jacques CHIRAC, alors maire de Paris, inaugura le Palais Omnisport de Bercy le 3 février 1984.
Le POPB est vaste de 55.000 m², sa charpente métallique de 6.400m² est située à une hauteur de 24m du sol. Il a été pensé dès le départ pour accueillir de multiples manifestations sportives, tout en offrant à l’ensemble de ses spectateurs une vue parfaite. En effet, la structure du POPB ne comporte aucun poteau pouvant gêner la visibilité des événements. Modulable à souhait, le POPB peut accueillir, selon sa configuration, de 3.500 à 18.000 spectateurs. Cette modulabilité est facilitée par l’invention de Jean PROUVE qui imagine un système de rails au plafond sur lequel circulent 4 convoyeurs pouvant porter de lourdes charges. La salle peut ainsi rapidement changer de configuration (jusqu’à devenir bassin aquatique) et il est aisé d’installer et de monter la sonorisation et les éclairages sans gêner les spectateurs. Au moment de son inauguration, ce système était unique au monde ; il a depuis été adopté par de nombreux lieux de spectacles.
Rapidement, la salle offre son espace à d’autres types de happening, et flirte avec les groupes et artistes musicaux les plus en vue. Ainsi, les Allemands de SCORPIONS, forts du succès de leur album Love At First Sting (1984) seront-ils les premiers à y jouer devant 16.000 personnes en février 1985. Petit à petit, l’acoustique est améliorée, faisant du POPB une des salles actuelles les plus agréables visuellement et auditivement. Par la suite, tous les plus grands groupes y feront halte : METALLICA, BON JOVI, AEROSMITH, DEEP PURPLE, ACDC, DEF LEPPARD, ZZ TOP, KISS, MARYLIN MANSON, RAMMSTEIN pour n’en citer que quelques-uns dans le Metal.
A partir de 1986, IRON MAIDEN y a quelque peu, en dehors des années 1990, élu domicile. (Attention : à partir d’ici, les choses se compliquent, les Anglais ayant fait des allers-retours entre différentes salles. L’idée est bien de raconter l’histoire de ces salles ; à vous donc de faire un peu de gymnastique cérébrale afin de rétablir la chronologie des concerts…)
- 18.000 personnes s’y sont pressées le 29 novembre 1986, accueillies par un Eddie futuriste placé bien en évidence au pied des escaliers de Bercy, dans le cadre du Somewhere On Tour ; en ouverture, le quatuor de VULCAIN eu l’honneur d’être le premier groupe français à fouler les planches du POPB, suivi des teigneux de WASP.
- Le POPB affiche complet deux années plus tard pour deux soirées exceptionnelles. IRON MAIDEN déplace en Europe le festival Monsters Of Rock, et présente son Seventh Tour en compagnie de HELLOWEEN, ANTHRAX et TRUST (reformé pour l'occasion) face à une salle comble le 24 septembre, et remplie aux trois quarts le lendemain, 25 septembre 1988.
- Après une période de «vaches maigres », Bruce DICKINSON revient au sein de IRON MAIDEN. Le groupe, à la pointe de la technologie (sic) a publié un jeu vidéo pour PC, Ed Hunter. Le jeu est complété d’une bande son composée de titres de IRON MAIDEN que les fans ont sélectionnés. Si le groupe vient présenter ce jeu, c’est véritablement le retour au bercail du chanteur qui rameute les 18.000 spectateurs en ce 9 septembre 1999, IRON MAIDEN étant cette fois accompagné de MEGADETH.
- L’année suivante, l’album Brave New World replace IRON MAIDEN parmi les gros vendeurs. Bercy se rempli de nouveau le 14 juin 2000 et le public acclame ses idoles accompagnées de THE ALMIGHTY et SLAYER.
- La sortie d’un DVD récapitulant la carrière « vidéo » de la vierge de fer (Visions Of The Beast), ainsi qu'un nouveau best-of (Edward The Great) est un prétexte suffisant pour réinvestir les loges et la scène du POPB le 25 juin 2003. De nouveau, IRON MAIDEN joue à guichets fermés, cette fois-ci accompagné des terribles ARCH ENNEMY (si ma mémoire est bonne...)
- Bien qu’accueilli avec un peu moins d’enthousiasme que son prédécesseur, Dance Of Death fait se déplacer le 22 novembre 2003 plus de 16.000 personnes pour retrouver Eddie déguisé comme la dame en noir. IRON MAIDEN est cette fois accompagné de ses vieux amis de HELLOWEEN. Deux passages pour deux motifs différents à Paris en moins de 6 mois ne semblent pas effrayer Steve HARRIS
- Trois ans plus tard, le 28 novembre 2006, le char IRON MAIDEN repart à l’assaut de Paris et présente l’intégralité des morceaux de A Matter Of Life And Death aux quelques 18.000 personnes qui, si elles apprécient la présence de Lauren HARRIS et de TRIVIUM ainsi que la prestation d’IRON MAIDEN dans son ensemble (le groupe a décidé de jouer l'intégralité de son dernier album, dans l'ordre, sacrifiant quelques classiques indémodables), réagissent comme un seul homme lorsque retentissent les premières mesures d’anciens titres (Fear Of The Dark pour plus de précision).
- Internet étant devenu un outil incontournable, le concert d’IRON MAIDEN prévu le 1er juillet 2008 est rapidement annoncé "sold-out". Une seconde date est alors conclue, le lendemain. Une nouvelle fois, IRON MAIDEN rempli le POPB deux soirs d’affilée pour un spectacle gigantesque. La tournée baptisée Somewhere Back On Tour a pour objectif de présenter les morceaux de la première période de IRON MAIDEN, avec l’ajout de l’incontournable Fear Of The Dark. La scène reprend le décor de la mythique tournée World Slavery Tour de 1984/85. L’accueil que le public réserve au groupe confirme le statut de légende vivante qu’est désormais IRON MAIDEN. Si Lauren HARRIS (qui cette fois revient avec un album) et AVENGED SEVENFOLD sont de la partie, cette dernière n’est pas gagnée d’avance pour eux…

ZENITH
Métro : ligne 5, station Porte de Pantin

Revenons maintenant un peu en arrière. Car si aujourd’hui IRON MAIDEN reste le maitre du monde metallique, les années 1990 furent un cauchemar. Pour tous les groupes de metal « traditionnel ». En ce sens, MAIDEN restait maitre du monde aussi (ouais). De plus, malgré ces heures sombres, le public français, bien que moins important, continua de soutenir pleinement la troupe de Steve HARRIS.
Avant que NIRVANA et la vague Grunge ne veuillent tout rafler (comme ce fut le cas avec le Punk au milieu des 70’s), IRON MAIDEN connu son premier semi échec avec No Prayer For The Dying. Cet album, sorti en 1990, fut le premier sans Adrian SMITH, remplacé par Jannick GERS. Le trouble se sent, la réputation du groupe s’affaiblit et c’est au Zénith que se rend IRON MAIDEN. Soit un public presque trois fois moins important que deux ans auparavant.
D’une capacité de 6.500 places, le Zénith de Paris est situé sur le parc de la Villette au bord du canal de l’Ourcq, dans le 19ème arrondissement. La structure imaginée par Philippe CHAIX et Jean-Paul MOREL fut montée en 1983 à l’initiative de Jack LANG, ministre de la culture. Le Zénith fut édifié afin de remplacer l’Hippodrome de Pantin/Pavillon de Paris devenu désuet. A l’origine, cette salle devait servir de lieu de spectacle populaire le temps qu’un nouveau lieu puisse accueillir le public en proche banlieue. Le Zénith avait donc une espérance de vie de 3 ans à l’issue desquels il devait être démonté. Mais son succès en a décidé autrement. Après son inauguration en 1984 par Renaud, de nombreuses formations s’y produisent : SAXON est le premier groupe de Metal à y jouer, et suivront, en vrac, ACCEPT, DIO, EXTREME, Yngwie J. MALMSTEEN, KISS, MOTORHEAD, RUSH, VAN HALEN, STATUS QUO, METALLICA, David Lee ROTH, JUDAS PRIEST, MEGADETH, SLAYER, TRUST
A trois reprises IRON MAIDEN y posera ses flight cases pour un total de quatre représentations :
- Malgré la baisse relative de son succès, la formation décide de jouer deux soirs d’affilée au Zénith, les 29 et 30 octobre 1990. Ce sont, une nouvelle fois, les moshers d’ANTHRAX qui ouvrent sur ces deux dates. IRON MAIDEN joue devant un public qui découvre son nouveau guitariste, bien plus mobile qu’Adrian, trop même, selon certains. Mais c’est surtout Bruce DICKINSON qui semble moins à son aise, plus statique. Personne n’imagine alors que ses cordes vocales soient atteintes d’une affection l’empêchant d’être au mieux de sa forme.
- IRON MAIDEN revient au Zénith avec celui qui eut la très lourde tâche de remplacer Bruce DICKINSON, Blaze BAILEY après le départ de celui qui fut jadis surnommé "Air Red Siren". Difficile, très difficile, de prétendre remplacer son prédécesseur au pied levé. Pourtant, accompagné de MY DYING BRIDE et THE ALMIGHTY, IRON MAIDEN débute son X Factour a Paris. Pour cette première, c’est un Zénith ultra blindé qui accueille les Anglais. Bien que les plus de 6.000 fans donnent au groupe toute l’énergie dont ils disposent, c’est un sentiment mitigé qui demeure en ce qui concerne Blaze.
- Le 12 mai 1998, IRON MAIDEN effectue ce qui sera sa dernière tournée avec Blaze BAILEY. Virtual XI, son nouvel album, a été mieux accueilli que X Factor, et le public répond une nouvelle fois présent. Le Zénith est plein à craquer, et le chanteur semble plus à l’aise – heureusement – que trois ans auparavant. IRON MAIDEN a ressorti pour cette tournée de grands moyens, décors et autres effets. Mais les tensions sont là, et Steve HARRIS a muri et pris sa décision : il faut à nouveau changer de vocaliste. La suite, vous la connaissez, Bruce et Adrian rentrant, avec le succès que l’on sait, au bercail.

GRANDE HALLE DE LA VILLETTE
Métro : ligne 5, station Porte de Pantin

Nouveau retour en arrière… Avant le départ de Bruce DICKINSON en 1993, IRON MAIDEN retrouve la capitale pour y défendre son nouvel album, Fear Of The Dark. Je ne sais pour quelle raison, mais si la troupe se retrouve Porte de Pantin, elle s’installe dans cette grande structure de verre et de metal qu’est la grande Halle de la Villette.
Cette halle fut construite entre 1865 et 1867 par Jules de MERINDOL qui suivit l’enseignement de… Victor BALTARD. La grande Halle reste le seul vestige des marchés des abattoirs de la Villette qui y occupèrent 40.000m² (en remplacement des abattoirs de Paris). Les abattoirs de la Villette fermèrent définitivement en 1974. Le bâtiment conservé – et rénové – est l’ancien numéro 3, également désigné comme « halle aux bœufs ». Depuis la fermeture de l’ancien Hippodrome de Pantin, c’est tout le secteur qui a été rénové, offrant un panorama unique composé d’un canal paisible, de la Géode et de la cité des sciences, d'un côté et d'un grand parvis et de la cité de la musique de l'autre, l'ensemble du secteur Porte de Pantin/porte de la Villette bénéficiant de nombreux espaces verts où les promeneurs peuvent se délasser à loisir.
- Lorsque IRON MAIDEN y fait halte, accompagné des Américains de WARRANT, le 5 septembre 1992, ce sont plus de 10.000 spectateurs qui s’engouffrent au cœur de cette structure métallique. Les ovations que réservent les fans seront immortalisées sur une chanson du prochain album, Waisting Love, sur le live A Real Live One.
A l’issue de cette tournée, Bruce DICKINSON officialise son départ. Une rapide tournée d’adieu sera alors mise en place dans des salles plus intimistes en Europe.

ELYSEE MONTMARTRE
Métro : ligne 2, station Anvers

A l’origine salle de bal, l’Elysée Montmartre fut ouverte en 1807. Située sur le boulevard Rochechouart au pied de la butte Montmartre, à deux pas du métro Anvers, on rejoint la salle de spectacle, située à l'étage, en empruntant un large escalier. Son haut plafond est orné d’une charpente métallique (conçue par Gustave EIFFEL) et de nombreuses moulures qui accentuent la particularité des lieux. C’est dans cette salle qu’une nouvelle danse, le mondialement célèbre french cancan (ou quadrilles), rencontre un tel succès que Joseph OLLER et Charles ZIDIER viendront y recruter nombre de danseuses pour leur nouveau cabaret, le Moulin Rouge.
La salle abritera de nombreux spectacles jusqu’en 1900, date à laquelle elle est victime d’un incendie. Sa rénovation permettra de lui donner un nouvel aspect plus rococo. A partir de 1949 s’y tiennent des combats de boxe ainsi que des spectacles de strip tease.
Les années 1970 voient la salle accueillir de nombreux spectacles musicaux et retrouver ainsi sa vocation première de music-hall : Jacques HIGELIN, Alain SOUCHON, Patti SMITH, Diane DUFRESNE parmi d’autres y font halte.
En 1988, l’Elysée Montmartre est classé Monument Historique. La société organisatrice de concerts Garance Productions rachète la salle en 1989 et y produit de nombreux concerts rock et metal. La scène fut ainsi foulée par, en vrac, WHITE LION, MEGADETH, ANGRA, JUDAS PRIEST, SEPULTURA, ANTHRAX, DEF LEPPARD, etc…
- Quelques 1.200 privilégiés parisiens auront la possibilité de saluer le grand Bruce le 10 avril 1993 à l’Elysée Montmartre (avec les Lillois de LOUDBLAST en première partie). Les places furent mises en ventes à l’Elysée Montmartre même, et seules les personnes vêtues d’un T-shirt IRON MAIDEN purent acheter le fameux sésame…

PARC DES PRINCES
Métro : ligne 9, station Porte de Saint Cloud

Si IRON MAIDEN a depuis retrouvé les planches de Bercy, le quintette a effectué en 2005 une tournée exceptionnelle à l’occasion de la sortie du DVD The Early Days, retraçant la première partie de l’histoire du groupe de sa création jusqu’à la tournée World Piece Tour de 1983. A tournée exceptionnelle, salle exceptionnelle. IRON MAIDEN joua, au cours de l’été une vingtaine de concerts en Europe et fit halte à Paris au Parc des Princes.
Situé dans le 16ème arrondissement, porte d’Auteuil, à la limite du boulevard périphérique, le Parc des Princes est une œuvre de l’architecte Roger TALIBERT et fut érigé en 1972 en lieu et place de l’ancien Stade vélodrome du Parc des Princes, datant de 1897.
Le Parc abrite depuis 1974 l’équipe de foot Paris Saint Germain (PSG), et ses activités principales tournent autour de ce sport. Il a ainsi accueilli des matches lors de deux coupes du monde, deux coupes d’Europe, trois finales de la coupe des clubs champions… et a également accueilli les arrivées de 54 tours de France, des matches des tournois des cinq nations, etc…
La Parc peut accueillir 49.700 spectateurs lors des matches de foot ou de rugby. Il présente toutefois un (plusieurs, selon certains) gros inconvénient : il n’y a pas de parking. Les spectateurs doivent chercher une place, parfois éloignée, pour leur voiture ou venir en métro.
A partir des années 1980, le stade accueille également des concerts. Sa capacité peut alors monter à 60.000 spectateurs puisque le public peut accéder à la pelouse. Sont ainsi attirés des artistes et groupes d’horizons variés : Michael JACKSON, Johnny HALLIDAY, PRINCE, RED HOT CHILI PEPPERS, Bruce SPRINGSTEEN, COLDPLAY ou encore METALLICA firent « stade comble ».
- C’est le 25 juin 2005 qu’IRON MAIDEN donna son plus important concert français, accompagné de WITHIN TEMPTATION et de DREAM THEATER, face à quelques 55.000 spectateurs déchaînés. Le spectacle promettait d’être digne de ses plus gros shows, IRON MAIDEN voulant offrir à ses plus jeunes fans un tour d’horizon de ce qu’il savait faire sur scène de 1980 à 1983 avec des décors reprenant les visuels de chacun des premiers albums… IRON MAIDEN a définitivement reconquis le cœur des Français, mais ne reviendra pas au Parc. Bien qu’il envisageât que s’y tienne le Somewhere Back On Tour de 2008, c’est finalement le POPB que la vierge de fer choisira.

IRON MAIDEN aura ainsi donné, depuis ses débuts en France en 1980 et son fabuleux bond dans le temps de 2008, un total de 22 concerts à Paris (inclus celui du Pavillon Baltard). Ce sont 9 salles qui auront accueilli près de 300.000 spectateurs en tout. Voici un récapitulatif chronologique des passages de la bande de Steve HARRIS dans la capitale :
- 27 septembre 1980 : première partie de KISS à l’Hippodrome de Pantin
- 21 et 22 mars 1981 : Bataclan
- 24 mars 1981 : Pavillon Baltard (Nogent sur Marne)
- 17 novembre 1983 : Espace Balard
- 29 octobre 1984 : Espace Balard
- 29 novembre 1986 : POPB
- 24 et 25 septembre 1988 : POPB
- 29 et 30 octobre 1990 : Zénith
- 5 septembre 1992 : Grande Halle de la Villette
- 10 avril 1993 : Elysée Montmartre
- 16 novembre 1995 : Zénith
- 12 mai 1998 : Zénith
- 19 septembre 1999 : POPB
- 14 juin 2000 : POPB
- 25 juin 2003 : POPB
- 22 novembre 2003 : POPB
- 25 juin 2005 : Parc des Princes
- 28 novembre 2006 : POPB
- 1er et 2 juillet 2008 : POPB
- 27 juin 2011: POPB
- 5 juin 2013: POPB

Palmarès des salles :
- POPB : 10 passages
- Zénith : 3 passages
- Balard : 2 passages
- Hippodrome de Pantin, Pavillon Baltard, Grande Halle de la Villette, Bataclan, Elysée Montmartre, Parc des Princes : 1 passage

Marpa

SOURCES:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_de_Paris
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pavillon_Baltard
http://www.pavillonbaltard.fr/
http://www.bercy.fr/
http://www.zenith-paris.com/
http://paris1900.lartnouveau.com/paris19/lieux/les_abattoirs_de_la_villette.htm
http://www.elyseemontmartre.com/

metalmp
Date de publication : vendredi 18 juin 2010