Live report : ADX, EVIL ONE, SYRENS CALL, SOLID STATE, SACRUM live au TRABENDO le 2 octobre 2010 ( EVIL ONE , SYRENS CALL , SOLID STATE , ADX , SACRUM )
J'avais entouré et surligné ce samedi 2 octobre dans mon agenda. J'allais enfin avoir ma dose annuelle d'ADX live. Et quand les auteurs de Exécution et La Terreur convient l'un des groupes que je considère comme faisant partie des gros espoirs de la scène française, EVIL ONE, il m'était impossible de ne pas faire le déplacement. J'ai donc rapidement acheté ma place car j'imaginais, sot que je suis!, qu'une telle affiche allait attirer du monde.

Quatre des groupes à l’affiche viennent y célébrer la sortie de leur dernier né. ADX, tête d’affiche, vient offrir l’intégralité de son « nouvel » album, Terreurs, sorti au mois de mai dernier (chroniqué en ces colonnes), réenregistrement du mythique La Terreur (1986), tandis que EVIL ONE, le challenger qui monte (tout le monde n’a pas le bonheur d’avoir le soutien de Jeff WATERS (ANNIHILATOR) ou de Herman FRANK (ACCEPT), qui ont respectivement offert un solo sur l’avant dernier album et mixé le petit dernier, Militia Of Death, dont la sortie, initialement prévue en septembre, a été repoussée au début du mois de novembre, que le groupe vient également présenter ce soir.
L’affiche s’est complétée des niçois de SOLID STATE au Hard largement influencé par le big rock US à la EXTREME ou BON JOVI des débuts (au moment où j’écris ces lignes, j’espère vivement que le groupe jouera le plus que festif Party Tonight), dont le dernier né So Solid, est sorti au printemps dernier (également chroniqué sur Metal Intégral), et enfin SYRENS CALL au Heavy symphonique, dont le nouveau méfait – Raging Waters – doit arriver sous peu. Enfin, seule formation étrangère, SACRUM a la lourde tâche d’ouvrir les hostilités.

Ceux qui lisent mes live reports connaissent mon cheval de bataille. Comment ne pas être en colère quand, un samedi soir, à Paris, pour, une nouvelle fois, un tarif des plus raisonnables pour voir cinq groupes (et pas des moindres) le public ne vient pas en nombre ? Cette désaffection explique sans doute, en partie, tout du moins, le manque général de pêche que je ressens tout au long de la soirée. Ce soir, toutefois, le petit nombre de spectateurs est incontestablement dû au manque de communication autour de ce concert. Comment, dès lors, blâmer un public qui n’est pas informé ?

Devant un public épars, les Argentins de SACRUM ouvrent les hostilités avec leur metal électro intrigant. Trois des musiciens montent sur scène avec un collier lumineux du plus bel effet. Le chanteur porte des lunettes genre « mouche ». Des artifices scéniques qui ne sont pas sans rappeler RAMSTEIN, incontestable inspiration du groupe dont le set se voit amputé de deux titres à cause du retard pris dans les balances. SACRUM parvient à démontrer en quatre petits morceaux, malgré le jeune âge de ses membres, l’étendue de sa maitrise musicale : allant de sons électro indus à du thrash vielle garde en passant par quelques harmonies symphoniques, le quatuor ne bénéficie malheureusement pas de suffisament de temps pour convaincre.
Setlist SACRUM : Quarantine, The Dream Prisoner, In Memory, Keeping Me Alive

Rapidement, SOLID STATE prend la suite pour une prestation sobre et joyeuse, également écourtée d’un morceau. Les Niçois orientent naturellement leur show vers leur dernier né, So Solid, ne proposant qu’une chanson du premier album. Leur choix s’est porté vers… eh non, dommage ! C’est Living In Space , qui fut retenu. La musique festive de SOLID STATE est en elle-même une invitation à se lever et à bouger. Pourtant, la faible affluence n’est pas aussi réceptive qu’on pourrait l’imaginer jusqu’à cette petite merveille de salsa électrique qui ne laisse personne indifférent. Carré et bien en place, je ne suis, au final, déçu que par le chant qui me semble parfois un peu manquer de justesse.
Setlist SOLID STATE : Curtain Raiser, For All Mankind, Living In Space, A Place In Your Life, Sweet, Solid

Vient alors la formation qui fut ma grosse surprise de la soirée : les Lillois de SYRENS CALL, après l’installation de backdrop et panneaux latéraux au nom du groupe, montent sur scène après une longue intro. Avant de s’installer derrière son kit, Seb, le batteur vient au devant du public, l’invitant à s’approcher de la scène. La formation propose un métal mélodique des plus efficaces, alliant simplicité apparente des compos à l’efficacité de riffs soutenus, puisant tant chez maître SATRIANI que STRATOVARIUS, parmi d’autres influences parfaitement assumées et assimilées. Le public réceptif ne se fait pas prier lorsque Soraya l’incite à l’accompagner au chant, avec des « paroles simples et facilement mémorisables » : Stop now, Come around, Come on… Et faciles à comprendre, en plus ! Les membres de SYRENS CALL prennent visiblement énormément de plaisir à jouer, ensemble et sur scène. Si le futur album, Raging Waters (bientôt en bacs, une chro devrait suivre rapidement ici même) sonne comme ce que j’ai découvert ce soir, il se pourrait que SYRENS CALL soit un des gros coups de cette fin d’année.
Setlist SYRENS CALL : Hang On To Life, I’m Your Only One, Ashes Of Destiny, Legasea, Perfidious Paradise, Desecrated Life, Run & Fall

EVIL ONE a retardé la sortie de son album pour cause d’une rentrée discographique assez chargée en nouveautés. Un choix stratégique qui permettra à Militia Of Death (également bientôt chroniqué en sur Métal Intégral, bien évidemment) de mieux s’imposer auprès des fans. Et d’après les extraits joués ce soir, l’album risque de faire parler de lui dans les chaumières. Après un titre introductif rapide (Evil Invasion), EVIL ONE entre dans le vif du sujet avec le morceau titre de son album, un morceau aux forts relents de METALLICA grande période. Miltia Of Death me fait penser à Metal Militia. Le quintette est de plus en plus à l’aise sur scène : Kriss joue avec sa crinière devant le public – sur des brûlots comme Suicide Fanatics ou Straight To Hell, deux morceaux taillés pour la scène, que le groupe a d’ailleurs déjà présentés, l’effet est garanti – Fred harangue le public, et n’hésite pas à aller le chercher si nécessaire… Le set se termine sur deux « anciens » titres, l’inquiétant Feel The Pain et l’incontournable Evil Never Dies. Concert après concert, EVIL ONE s’impose comme une des valeurs sûres de la nouvelle scène hexagonale.
Setlist EVIL ONE: Evil Invasion, Militia Of Death, In The Dead Of The Night, Baptized By Fire, Suicide Fanatics, Straight To Hell, Fell The Pain, Evil Never Dies

Ce qui est bien avec un concert d’ADX, c’est que l’on sait qu’on va passer un bon moment. Certains leur reprochent de trop délirer sur scène ? C’est pourtant une sorte de marque de fabrique du groupe. Ce n’est que du rock n roll , il y a des choses qui méritent plus de sérieux, après tout, non ?
Dès qu’ADX monte sur scène, on constate que le son est fort. Très fort, même. Bah, c’est aussi ça le Rock ! Les cinq ont annoncé jouer La Terreur dans son intégralité. On n’aura pourtant pas droit à l’instrumental Alésia, superbe et complexe pièce. En revanche, on a droit ce soir au retour live de Marquis Du Mal, pas joué depuis ??? Trop longtemps, à mon goût. Pour ce concert d’environ une heure quinze, ADX puise dans l’ensemble de sa discographie francophone, proposant un set efficace et puissant. Cependant, quelque chose manque ce soir… Le groupe déconne moins qu’à son habitude, et, si l’envie est là, la machine coince… Phil ne laisse rien paraître de la crève qui le plombe. Klod est toujours aussi « Jannick Gersien » occupant la scène dans ses moindres recoins. B-Y et Betov piliers inébranlables soutenant la machine de guerre rythmique qu’est Dog. Le peu d’éclairage dont furent victimes tous les groupes ce soir y est pour beaucoup, sans aucun doute, tout comme le public trop peu nombreux. Mais, comme le précisait Phil, ceux qui sont là sont des fidèles. Ces fidèles seront récompensés dès l’année prochaine puisqu’ADX m’a annoncé ce soir la sortie en 2011 du successeur attendu de Division Blindée. Notons également que les cinq vont proposer un autre lifting attendu, celui de Suprématie qui sera également proposé en versions d’époque et nouvelle. Il ne manquera plus alors qu'une réédition du premier live, Exécution Publique... Même si le concert de ce soir n’est pas le meilleur qu’ADX ait pu donner, ces promesses futures font chaud au cœur.
Setlist ADX: Les Enfants De L’Ombre, Marquis Du Mal, Mémoire De L’Eternel, Livide, Déesse Du Crime, La Terreur, Division Blindée, L’Etranger, Caligula, Notre Dame De Paris, Résistance, Tourmente Et Passion, Suprématie

L’affiche alléchante n’aura pas suffit à attirer le public. La faible affluence aura affecté l’ensemble des groupes qui ont pourtant joué le jeu, de façon très professionnelle, malgré quelques ratés techniques, dont le manque d’éclairage. Si SYRENS CALL et EVIL ONE sont les deux groupes qui m’auront ce soir le plus marqué, la prestation intrigante de SACRUM et celles, festives, de SOLID STATE et de ADX démontrent encore une fois le courage d’organisateurs qui osent faire. Nous verrons si la promotion attire plus de monde lors de mon prochain déplacement au Trabendo – en novembre – pour un autre grand nom historique de la scène française.

metalmp
Date de publication : vendredi 8 octobre 2010