Live report : THRASH METAL ATTACK 2 - Paris, Le KLUB, 3 févier 2011 ( RED FRONT , EVIL ONE , HEADBANGER )
Depuis le départ de Fred, le chanteur pile électrique d’EVIL ONE , il me tardait de voir sur scène le résultat de l'association du groupe avec Alexis, le hurleur au trémolo sans pareil de HURLEMENT. L’organisation du Thrash Metal Attack 2 dans la petite salle du centre de Paris, Le Klub, d'une capacité d'accueil de 120 personnes, m’en apportait l’opportunité en ce 3 février 2011. Le concert étant prévu à 18h30, j’arrive tôt pour ne rien rater et découvre qu’une soirée galères a débutée: un groupe d’ouverture, les Brésiliens de RED FRONT, qui disparait dans Paris, perdu avec le van dans lequel se trouve l’argent et le papiers des Polonnais de HEADBANGER qui, de fait, ne peuvent sortir le van de matos du parking… Un guitariste qui a oublié son rack d’effet chez lui, obligé de faire l’aller retour aussi vite que possible (deux heures, quand même !), un autre qui a oublié sa tête d’ampli… Bref, à 18h30, il n’y a que deux (2, oui !) musiciens présents à l'heure à laquelle le concert est censé débuter ! Pas grave, tout rentrant dans l’ordre une heure plus tard, chacun s’activant pour monter au plus vite le kit de batterie et installer la sono afin que RED FRONT puisse démarrer au plus vite. C'est ça aussi, la réalité du Rock'n'Roll !

Lorsque les Brésiliens montent sur scène (« monter » est un bien grand mot, la dite scène se trouvant au niveau du sol), c’est pour se décharger de la frustration accumulée à cause du retard. Leur Metal Hardcore, teinté de Punk et de SEPULTURA (dont ils proposeront la reprise de Territory), fait mouche, le public, bien que peu nombreux, s’adonnant avec un plaisir non feint à une séance de headbanging rapidement suivie d’un pogo salvateur qui ne cessera que lorsque le quintette mettra un terme à son set. Une prestation rentre dedans, introduction d’un groupe puissant, communicatif et souriant, tous, le chanteur Léo et le bassiste Marq en tête, marquant leur satisfaction d’être là par un large sourire qu’ils affichent du début à la fin. Pourtant, au bout du troisième titre, une dernière galère se produit lorsque, à force de sauter derrière ses futs, Bradock (le batteur, donc) se lève demandant de quoi s’asseoir : un des pieds de son tabouret a lâché ! A la fin du set, pourtant, toutes les galères du début sont oubliées.

Setlist RED FRONT : Disaster, Institution Down, Just A Game, Territory (SEPULTURA), Killer, Circle Of Hate

Sans perdre une seconde, EVIL ONE installe son matériel, et démarre son concert par le morceau titre de son excellent nouvel album, Militia Of Death. Le public réagit immédiatement, levant le poing et headbangant en cadence. Seul Straight To Hell convient sans doute moins à ce genre de salle, les personnes présentes semblant moins réceptives aux divers tempi du morceau. Mais la suite ne laisse personne indifférent, chaque morceau voyant ce même public de plus en plus actif, développant une monstrueuse énergie. Et Alexis, dans tout ça ? Vocalement, il s’impose comme un des chanteurs les plus originaux qui soit en France (Léo, le hurleur de RED FRONT est même venu le prendre à la gorge en lui demandant "my friend, what is THIS ?" en parlant de la voix d’Alexis). Même s’il est moins exubérant que son prédécesseur, la salle exigüe du Klub n’est pas le meilleur endroit pour juger de la performance du nouveau venu, que l’on sent cependant à l’aise et heureux, précisant même que « ce que j’aime avec ce genre d’endroit, c’est que même s’il n’y a que 30 personne on a l’impression de jouer devant 200 ». Le groupe a cependant besoin de plus d'espace pour réellement pouvoir prendre son envol. Une bonne excuse donc pour revoir EVIL ONE live sur une scène plus grande. Mais même ici, le public est réceptif, et sait soutenir ce groupe espoir. Les Franciliens, notons-le, font partie de ces groupes qui ne rechignent jamais à jouer, quelles que puissent être les conditions. Leur année est chargée, les occasions de les voir (en France ou ailleurs) seront nombreuses.

Setlist EVIL ONE : Militia Of Death, Straight To Hell, Wounds Of War, Thrashback, Feel The Pain, Baptized By Fire, Suicide Fanatics, Perverse Morality, Evil Never Dies

Allez visiter la page myspace de HEADBANGER, vous aurez une idée assez précise de ce que donne leur musique : du Thrash old school qui rappelle immédiatement le METALLLICA des débuts. Des guitares hurlantes accompagnent la voix hargneuse d’un James HETFIELD encore sous l’emprise des boutons de puberté… Tout y est, même le look et le logo, sauf que HEADBANGER apporte sa personnalité et sa vision moderne des choses. Agressif s’il en est, le trio se montre également parfaitement en place, ne se laissant nullement perturber par le pogo qui fait valdinguer à plus d’une reprise le micro de Junior, le guitariste. Martin (basse et chant) communique plus que souvent avec le public, hurlant dans son micro son envie de le voir bouger. Une chose est certaine : HEADBANGER n’usurpe pas son nom, proposant des morceaux variés, alternant efficacement lourdeur et rapidité, allant du Heavy le plus lourd au Thrash le plus agressif. Vivement que sorte le premier album que le groupe souhaite pouvoir enregistrer dans de bonnes conditions avec un guitariste supplémentaire.

Setlist HEADBANGER: Ready To Strike, Headbanger, Live Challenge, Brutal Revenge, Evil Forces, Faster You Bastard, Nuclear Mosher, Hit The Lights (METALLICA), Ace Of Spades (MOTORHEAD)
metalmp
Date de publication : mardi 8 février 2011