Live report : ABINAYA live (Paris, le Scopitone, le 17 mars 2011) avec BIG BEN ( BIG BEN , ABINAYA )
Il me tardait, depuis leur prestation sur une péniche parisienne, de revoir ABINAYA en concert. Et comme en plus, ce soir, ils sont accompagnés de BIG BEN, dont j'ai entendu beaucoup de bien, il serait dommage de rater cette opportunité, qui me donne, en plus, l'occasion de découvrir une nouvelle salle dont je n'ai jamais entendu parler: le Scopitone.

Après avoir découvert ABINAYA live sur une péniche, le groupe retrouve la terre ferme et nous invite cette fois à une petite fête dans les beaux quartiers parisiens. Le Scopitone – lieu du concert de ce soir – se situe dans la superbe avenue de l’Opéra. Anciennement nommé Paris Paris, le club, qui fait office de boite de nuit et salle de concert, a ouvert sous cette forme fin 2009 et peut accueillir jusqu’à 280 personnes, dans sa configuration maximale. L’agencement convivial (tables basses entourées de canapés et fauteuils confortables) ne correspond pas totalement à ce qu’on attend d’un lieu recevant des groupe de Hard Rock, mais l’ambiance n’en est que plus chaleureuse, cosy, même, donnant envie de partager ce moment avec ses voisins. Matt, le patron, a choisi pour symbole Ludwig Van B. car, dit-il, « le rock est né avec les années 60. Si Beethoven était né à cette même période, il aurait joué du rock ». Tout comme Mozart ou Wagner, direz-vous. Aucun des deux, pourtant, ne symbolise le film de Kubrick, Orange Mécanique, autre référence du maître des lieux.

BIG BEN est invité ce soir pour ouvrir ce concert intimiste. Les Parisiens, auteurs d’un premier album paru en 2009 (Sur Invitation, chez Bernett) entrent sur scène vers 21h15 et proposent un set de pur Hard Rock’N’Roll pendant une bonne quarantaine de joyeuses minutes. BIG BEN entame son concert à la manière d’un MOTORHEAD franchouillard, Daniel (chant) scandant un direct « Bonsoir ! on s’appelle BIG BEN et on joue du Rock’N’Roll ! ». Le concert débute avec un Harley Davidson sous amphèts que suit un Courir, nouveau morceau très Heavy Blues. Daniel n’a pas besoin de pousser les connaisseurs du quintette (aujourd’hui exceptionellement quartette) à l’accompagner sur le refrain du très Rock Plus Haut, et continue de l’entrainer avec lui sur le tout aussi Rock mais empreint d’un esprit pop Emmenez-Moi et ses imparables « Na na nana nana… ». BIG BEN continue avec un discours un peu politisé développé sur Salariés De L’Etat, chanson qui s’en prend à tous les partis actuels. Mais on ne change pas ses premières amours, et le Blues reprend le dessus avec le très « romantique » Tu M’Colles Le Blues aux paroles à prendre très sérieusement au troisième degré. Le groupe présente un nouveau titre en anglais, In My Dreams, avant de conclure, comme toujours, avec un Antisocial (TRUST… enfin, je crois…) haut en couleurs.
BIG BEN, que je découvre ce soir, a délivré un set simple et sans autre prétention que celle de se faire plaisir en donnant du plaisir au public présent ce soir.

Setlist BIG BEN : Harley Davidson (Serge GAINSBOURG pour Brigitte BARDOT), Courir, Plus Haut, Emmenez-Moi, Salariés De l’Etat, Tu M’Colles Le Blues, In My Dreams, Antisocial (TRUST)

Un peu plus à l’étroit sur cet espace exigu que ses prédécesseurs, notamment du fait de la place que prennent les percussions de Nicolas HERAUT, la troupe démarre pied au plancher avec un Corps qui donne une idée de la pêche d’ABINAYA. Le quatuor a décidé de ne pas faire de quartier ce soir et continue avec le très engagé Les Chars De Police au cours duquel Andreas SANTO, coiffé, tel un Slash de la basse, d’un haut de forme improbable, harangue le public et l’invite à bouger. De son côté, le percussionniste investi totalement les lieux frappant djembé autres percussions, mimant des rituels variés tout au long du concert, assurant un bonne partie du show. Sans temps morts, à peine celui pour Igor ACHARD (chant et guitare) de dédier L’Homme Libre aux motards présents ce soir et à ceux rencontrés lors du dernier Freewheels (où ABINAYA et BIG BEN ont partagé l’affiche et ainsi fait connaissance) que déboule l’ode – ou plus justement l’invitation - à la paresse qu’est Regarder Le Ciel. Qui n’a pas rêvé de pouvoir, enfin, ne rien faire et profiter de la vie sans pour autant être considéré comme un assisté ? Igor invite le public à se rapprocher de la scène, tandis que, sur le très heavy et chaud Enfant D’Orient, qu’apparemment les Tunisiens apprécient, Nicolas VIEILHOMME martèle ses fûts comme s’il pleuvait des bombes. Mais Résiste semble souffrir d’un coup de malchance, le son grésillant plus que de raison et revenant à la normale pour le dernier titre, un nouveau morceau à l’esprit résolument, Thrash, Beauté Païenne qui sera sur le prochain album. Ce dernier, toutefois, n’est pas pour demain, ABINAYA ayant d’autres projets afin de grandir encore.
Une chose reste cependant certaine : le quatuor parisien développe sur scène une dynamique à la fois explosive et bienveillante, due, notamment, à la communication entre Igor, toujours souriant, et le public. Voici encore un groupe qui mérite une plus grande scène pour pouvoir totalement s’exprimer.

Setlist ABINAYA : Corps, Les Chars De Police, L’Homme Libre, Regarder Le Ciel, Enfant D’Orient, Résiste, Beauté Païenne
metalmp
Date de publication : jeudi 24 mars 2011