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Reportage :  METALLICA: trente ans d'apocalypse (1ère partie) ( METALLICA )
Date de publication : 27/03/2012
Auteur : metalmp
METALLICA

Evoquer METALLICA, c’est (presque comme) passer en revue trois décennies de souvenirs. De la découverte de Kill ‘Em All grâce à mon ami Cyril qui le programmait en guise de réveil matin les lendemains de concerts parisiens à Lulu que je n’ai toujours pas écouté (je ne sais même pas s’il m’attire, alors…), les Four Horsemen ont rythmé une grande partie de mon quotidien, en tout cas, jusqu’au milieu des années 90, sans que jamais, toutefois, je ne les perde complètement de vue. Et même si je conserve des souvenirs par dizaines (avoir vu Cliff live par deux fois, avoir presque pu les rencontrer et les photographier en février 1987 au Zénith de Paris alors que je collaborais au fanzine Mercenaire – non, Denis, je ne te remercie pas pour ce raté ! Mais je ne t’en veux pas. Ou plus… - avoir attendu la sortie de Load alors que je me trouvais aux USA…), ils ne sont toutefois pas assez nombreux pour évoquer une saga longue de trente ans. Alors je m’en tiendrais aux faits. Rien qu’aux faits pour que justice soit ici rendue à ces cavaliers de l’apocalypse.

Pas forcément toujours exemplaire, METALLICA est toutefois parvenu à se hisser plus haut que le panthéon du Metal : devenu une véritable institution mondiale, le groupe fondé en 1982 par Lars ULRICH et James HETFIELD peut aujourd’hui (presque) tout se permettre. Ce privilège, c’est celui réservé à ces élus qui ont su braver les années, les décennies et, bien que devenus multimillionnaires, le commerce à outrance. Car METALLICA, dans son exubérance, a su rester proche de ses fans. Autant que possible, en tout cas, comme il l'a encore récemment prouvé. Mais avant, repartons dans le passé, celui qui a construit cette légende moderne, ce monstre vivant...


On pourrait dater les origines de METALLICA au 26 décembre 1963, date de la naissance de Lars ULRICH près de Copenhague au Danemark.
Ou plus tôt, même, au 3 août 1963, date du premier cri de James HETFIELD dans la banlieue de Los Angeles
Mais un groupe nait plus tard, lorsque la passion commune fait se rencontrer ceux qui en deviendront les têtes pensantes.

A l’âge de 10 ans, Lars accompagne son père, tennisman professionnel, à un concert de DEEP PURPLE. Ce soir là, une véritable passion nait. Le jeune Lars, entre deux cours de tennis, s’enquiert des dernières sorties Rock, et Hard Rock. Sa grand-mère lui offre même, en 1977, son premier kit de batterie. Mais, afin de lui donner toutes ses chances et lui permettre de progresser au tennis, sa famille au grand complet émigre en 1979 aux USA et s’installe à Newport Beach, en Californie, afin que Lars se professionnalise, comme son père, dans le tennis. Mais rien ne semble pouvoir entamer sa passion pour le Metal

Alors que James HETFIELD joue avec LEATHER CHARMS, Lars ULRICH se voit débouté du poste de batteur pour lequel il a auditionné en avril 1981. "Pas assez bon", voire "trop mauvais" est l'impression qu'il laisse après sa prestation... Il pourtant reviendra à la charge après avoir pris des cours et, surtout, après avoir passé l’été en Angleterre où il suit DIAMOND HEAD et se lie d’amitié avec eux. Lars revient de ce séjour les valises pleines de découvertes locales. Du bon gros Metal qu'on ne trouve que difficilement aux USA. Trop direct, trop crade, trop... punk.

A Los Angeles, son ami Brian SLAGEL vient de monter son label, Metal Blade Records. Il envisage de publier une compilation et propose à Lars d’y figurer à la seule condition que ce dernier lui propose un groupe. Le jeune et déterminé batteur contacte alors de nouveau James HETFIELD et lui propose de se lancer avec lui dans l’aventure. Le guitariste, alléché par l’opportunité décide qu’il est temps de lancer sa carrière. Ils recrutent le guitariste Lloyd GRANT qui fait des allées et venues au sein de la formation et finalise Hit The Lights, la chanson qui figurera sur ladite compilation.

Parallèlement, Ron QUINTINA, un ami animé de la même passion, demande conseil à Lars pour trouver un nom pour le fanzine qu’il a décidé de créer. Un fanzine consacré au Metal florissant. Quelques idées retiennent l’attention du batteur qui convainc Ron de conserver Metal Mania plutôt que Metallica, que Lars « subtilise » pour son profit. Son groupe se nommera donc METALLICA. Un autre Ron, McGOVNEY, compagnon de James HETFIELD au sein de LEATHER CHARM, rejoint METALLICA en décembre 1981 au poste de bassiste. Le groupe ainsi formé peut donc être présenté à Brian SLAGEL, qui retient Hit The Lights pour sa compilation.

Dave MUSTAINE répond à une annonce et intègre, après auditions, METALLICA début 1982. La sortie repoussée de la compilation Metal Massacre permet à MUSTAINE d’ajouter quelques soli au titre. Le 14 mars, le quatuor donne son premier concert au Radio City d’Anaheim, en banlieue de Los Angeles puis enregistre une démo (qui comprend la version de Hit The Lights qui paraitra sur la compilation) afin de décrocher la première partie des Anglais de SAXON qui viennent défendre Denim And Leather au mythique Whisky A GoGo les 27 et 28 mars. La chance s’en mèle, METALLICA n’étant pas le premier choix de SAXON. Mais le groupe retenu ne pouvant jouer, c’est le quatuor qui est appelé à la rescousse.

Après avoir tenté – une semaine durant – la formule à 5, James se concentrant sur le chant, et donné sous une forme ou une autre plusieurs concerts, METALLICA voit enfin ses efforts récompensés avec la sortie, en juin 82, de Metal Massacre, compilation réunissant, avec METALLICA, d'autres jeunes formations énervées et prometteuses comme BLACK'N'BLUE, BITCH ou MALICE.

Au mois de juillet, le groupe enregistre sa troisième démo. No Life ‘Til Leather contient 7 des titres qui figureront sur le premier album du groupe et fera l’objet de nombreux échanges sur le marché du « tape trading ».

La fin de l’année est remplie de tensions, et MUSTAINE se voit même évincé du groupe pendant une semaine . A la fin du mois d’octobre, alors qu’il assiste au concert donné au Troubadour, autre club de L.A., par le groupe de San Francisco TRAUMA, Brian SLAGEL remarque le bassiste et envisage de faire figurer cette formation sur un futur « volume 2 » de sa compilation. Lorsque Lars ULRICH fait part de ses doutes au sujet de l’implication de McGOVNEY au sein de METALLICA, SLAGEL lui parle de Cliff BURTON. Les deux hommes se rencontrent après un concert de TRAUMA au Whisky, mais le bassiste refuse catégoriquement de quitter son groupe. Tant pis…

METALLICA se rend à San Francisco afin d’y donner son premier concert en tête d’affiche, le 29 novembre 1982, au Old Waldorf. La première partie est EXODUS, dont l’un des guitaristes se nomme Kirk HAMMETT. Mais pour l'heure, Lars ULRICH en est convaincu, il faut changer de bassiste… A force de le harceler, Cliff BURTON fini par céder aux demandes de HETFIELD et ULRICH. Mais il pose ses conditions pour rejoindre METALLICA, la plus importante étant que METALLICA quitte Los Angeles, ville de poseurs, pour rejoindre San Francisco. Le bassiste obtient gain de cause et intègre officiellement METALLICA après un concert donné le 28 décembre 1982. Le style de BURTON dénote en effet complètement de ce que l'on trouve à L.A. : le gaillard est autant fasciné par la musique classique que par l'insolence des MISFITS, adore les films d'horreur et la littérature de H.P. LOVECRAFT, et il semble être sorti des années hippies avec ses pantalons à pattes d'éléphant...

METALLICA pose officiellement ses valises et flight cases à SF le 12 février 1983. Alors que le groupe vit ensemble, Dave MUSTAINE décide de s’installer chez la grand-mère du road manager. En mars, METALLLICA enregistre une nouvelle démo deux titres. Whiplash et No Remorse sont les premiers enregistrements avec Cliff BURTON… et les derniers avec Dave MUSTAINE.

Ron QUINTINA, pas rancunier pour un rond que Lars lui ait piqué le nom de Metallica, met le quatuor en relation avec un correspondant new-yorkais, Johnny Z (John ZAZULA), disquaire underground, qui s’avère intéressé par la musique du groupe et souhaite les voir jouer sur NYC. METALLICA n’ayant pas l’argent nécessaire pour faire le voyage, ledit Johnny Z leur envoie 1500 dollars pour que les quatre puissent faire le déplacement de SF à NYC en avril. Le voyage en camionnette ne se passe pas bien. Chacun se relaye au volant mais Dave MUSTAINE est constamment saoul, même lorsqu’il doit conduire.

Arrivés à New York, les quatre sont hébergés par les ZAZULA et vendent leur démo No Life ‘Til Leather pour financer les frais d’hébergement. Un concert est donné en compagnie de VANDENBERG et de VENOM le 9 avril au L’amour's, un club réputé du quartier de Brooklyn. Ce même soir, James, Lars et Cliff décident que l’aventure avec Dave doit cesser. Ils contactent Kirk HAMMETT, guitariste d’EXODUS, afin qu’il les rejoigne et, alors que ce dernier arrive sur New York, le 11, James annonce à Dave son renvoi et lui donne un billet de retour à San Francisco en car.

Kirk travaille d’arrache pied pour intégrer le répertoire de METALLICA avec qui il donne son premier concert le 16 avril, en ouverture de THE RODS, au Showplace de New York. Puis, le quatuor enregistre son premier album, financé par les ZAZULA qui investissent quelques 15.000 dollars dans cette petite affaire. METALLICA veut intituler son album Metal Up Your Ass, mais Johnny Z. les en dissuade arguant que l’album ne sera, avec un titre pareil, jamais distribué. Lars, déjà lassé parle business musical, propose alors Kill ‘Em All , et l'album parait sous ce titre au mois de juillet 1983 aux USA.

Kill ‘Em All deviendra bientôt une pierre angulaire du Heavy Metal. Brutal de bout en bout, METALLICA propose une musique radicalement différente de ce à quoi les jeunes Américains sont habitués. Que ce soit au niveau de leur apparence – quatre jeunes boutonneux en jeans troués et crades – ou de leur musique – directe, violente, saturée et sans concession – METALLICA pose les base d’un genre nouveau. Et effrayant. Des morceaux comme Seek And Destroy, Hit The Lights, Jump In The Fire, The Four Horsemen, Whiplash ou encore le solo de basse Anesthesia-(Pulling Teeth), s’ils deviendront de véritables classiques qui vont révolutionner le genre, intriguent (au mieux, et effraient, au pire) une jeunesse assoiffée de décibels. Puisant son inspiration au cœur du mouvement désigné comme la NWOBHM, grande passion de Lars ULRICH, METALLICA a l’intelligence d’associer à la vitesse et la violence de VENOM ou MOTORHEAD son approche mélodique, puisée chez DIAMOND HEAD, SAXON ou IRON MAIDEN, un ensemble qui mêle une remarquable précision d’exécution à un bordel punkisant totalement contrôlé. Une musique radicale et à l’opposé de ce que propose MTV avec des clips de hardos permanentés et de strass habillés… Tout ce qu’exècrent Lars & Co.

Le groupe s’embarque alors dans une tournée américaine en compagnie des furieux Anglais de RAVEN qui viennent de sortir All For One. Le Kill ‘Em All For One Tour débute le 27 juillet à New Brunswick (New Jersey) et se terminera le 18 décembre, à Cleveland, dans l'Ohio.

1984 est l’année de tous les défis. METALLICA doit venir fouler quelques planches européennes en compagnie, entre autres, de VENOM. Le public du vieux continent est plus réceptif, son attitude plus en accord et son oreille déjà plus habituée au style musical que propose METALLICA. Mais tout son matériel est volé juste avant que le quatuor ne décolle pour cette aventure. Lars réussit à négocier la location du matériel à Londres, autorisant de fait la tenue de cette tournée qui démarre à Zurich (Suisse) le 3 Février et prend fin le 12 au festival belge de Poperinge. Les quatre se rendent dès le lendemain au Danemark, afin de prendre la température du studio Sweet Silence de Copenhague et y préparer leur second album. La localisation géographique est importante, symbolique même, pour Lars qui renoue ainsi avec ses origines, d’une part, mais peut enregistrer sur le continent dont nombre de groupes ont fait et font encore vibrer lui et ses compagnons.

L’enregistrement démarre au mois de mars 84 sous la houlette du producteur Flemming RASMUSSEN. Au cours du mois, le groupe se rendra à Londres pour jouer au Marquee à deux reprises, les 14 et 27 mars. Mais une personne fait part de ses inquiétudes : John ZAZULAqui voit l’enregistrement durer… et son budget passer de 20.000 à 30.000 dollars. Les sessions d’enregistrement prennent fin au mois de mai, puis le groupe investit de nouveau les scènes européennes, dont 5 dates allemandes et hollandaises avec TWISTED SISTER que suivra le Heavy Sound festival de Poperinge qui se tient le 10 juin devant 15.000 spectateurs venus applaudir MOTORHEAD, MERCIFUL FATE, BARON ROJO ou encore H-BOMB.

Après avoir été approchés par diverses organisations, METALLICA signe un contrat de management avec Q Prime . Les enfants terribles seront désormais pris en charge par Peter MENSCH et Cliff BURNSTEIN, juste avant que ne sorte, en juillet, Ride The Lightning. Le duo se charge déjà des affaires de groupes de l'ampleur de ACDC, DEF LEPPARD, Ted NUGENT

Ce second album voit METALLICA faire un pas de géant. Si la brutalité demeure l’idée directrice, le son concocté par RASMUSSEN met en avant toutes les qualités techniques de ce groupe à part. C’est simple : la précision est chirurgicale. Cependant, et contrairement à ce que l’on serait tentés de croire, le feeling domine. Le résultat se traduit par des morceaux puissants et épiques, des épopées d’un genre nouveau qui se nomment Creeping Death, For Whom The Bell Tolls, les plus violents Fight Fire With Fire, Ride The Lightning, ou le long et majestueux instrumental The Call Of Ktulu. Le groupe est, de plus, parvenu à affiner des textes qui traitent gravement de thèmes aussi variés que la peine de mort (Ride The Lightning) ou la religion (l'histoire de Pharaon et Moïse et les sept plaies d'Egypte sur Creeping Death) ou, tout simplement, la bêtise vengeresse humaine (Fight Fire With Fire). L’ensemble est si compact et séduisant que l’album restera une année presque entière (50 semaines) dans le Billboard américain !

Après avoir marqué les esprits lors de son passage au Breaking Sound Festival de Paris – au Bourget, plus précisément (duex jours pendant lesquels défilent pas moins que Ozzy OSBOURNE, DIO, BLUE OYSTER CULT, SORTILEGE, HIGH POWER, DAYTONA, HEAVY PETTIN'...) le 29 août, METALLICA retourne en ses terres assister à son triomphe. La signature chez Elektra records lui ouvre certainement des portes… En tout cas, le label est déjà alléché par les 75.000 exemplaires de Ride The Lightning qui se sont écoulés en à peine deux mois sur le territoire américain…

METALLICA sait cependant qu’il a tout pour rapidement faire tomber le public européen, plus naturellement disposé à accepter ce genre de musique extrême qu’outre-Atlantique. Le groupe revient pour une série de concerts sur le vieux continent, dont une belle tournée française de huit dates, avant de se rendre en Allemagne, en Scandinavie et en Angleterre.

A peine l’année 1985 démarre-t-elle que METALLICA repart réchauffer le bitume pour une durée de trois mois (la tournée se terminera à Portland, Oregon, le 19 mars). Dès le 10, le groupe joue en compagnie de W.A.S.P (qui quittera la tournée courant février à causes de relations… difficiles) et d’ARMOURED SAINT (qui restera grâce à des relations.. chaleureuses).

Après quelques semaines de repos, METALLICA traverse de nouveau l’Atlantique afin de participer à l’incontournable festival anglais Monters Of Rock de Castle Donington. Il y figure comme une sorte d’ovni. Seul groupe de sa catégorie à l’affiche, METALLICA joue avec RATT, MAGNUM, MARILLION, BON JOVI et ZZ TOP et remporte un franc et vif succès. Après le carton plein, le quatuor participe à plusieurs festivals dont, de retour à la maison, le Day On The Green d’Oakland avec RATT, VICTORY, Y&T, Yngwie MALMSTEEN et SCORPIONS. Là encore, les styles se mélangent étonamment et METALLICA, avec sa brutalité naturelle, se démarque, parvenant ainsi à attirer de nouveaux fans.

Afin de donner naissance au successeur de Ride The Lightning, METALLICA retourne en septembre 85 au Sweet Silence de Copenhague et enregistre une nouvelle fois sous la direction de Flemming RASMUSSEN. L’enregistrement prend fin mi décembre, les quatre s’accordant quelques jours de repos pour la période des fêtes.

La nouvelle année démarre (le 1er janvier, donc, de 1986 cette fois… Merci de suivre ! ) avec un concert donné à San Francisco en compagnie d’EXODUS et METAL CHURCH, concert auquel participe également Dave MUSTAINE avant que Lars ne s’envole pour l’Europe afin d’y assurer la promotion de Master Of Puppets qui y sera commercialisé le 7 mars, cependant que Michael WAGENER finalise le mastering de l’album.

Dès sa sortir, ce nouveau méfait marque par une maturité et un professionnalisme qui n’entament en rien l’esprit Thrash des débuts. Utilisant la même organisation dans l’agencement des morceaux que sur Ride The Ligntining (un titre court et violent ouvre l'album totalisant huit titres dont un instrumental), Master Of Puppets se révèle bien vite un monstre d’efficacité. Démarrant sur les chapeaux de roues (Battery), METALLICA propose de longs morceaux rentre dedans qui alternent vitesse d’exécution, mélodie et brutalité, le tout bénéficiant d’un son offrant à chaque instrument sa juste place. Les thèmes abordés continuent d’être sérieux (l’emprise des narcotiques – Master Of Puppets – l’imbécillité de la guerre – Disposable Heroes – ou de la religion – Leper Messiah…). En quelques mois, Master Of Puppets devient disque d’or aux USA en dépassant les 500.000 ventes.

Une nouvelle tournée démarre, en ouverture du mythe vivant Ozzy OSBOURNE, dans le Kansas, à Wichita, le 27 mars. Le périple américain continue jusqu’en juin 1986. En tout cas, la première partie de cette tournée. Car le groupe va faire une courte escapade en Europe afin d’y asseoir son statut.

La tournée européenne démarre en Finlande le 5 juillet et METALLICA rentre (déjà!) aux USA après le concert danois du 6, y tourne pendant deux semaines avant que James, grand fan de planche à roulettes, ne heurte un mur et se brise la poignet le 26 juillet… Le concert prévu à Evansville (Indiana) le soir même est annulé, mais la tournée continue. James est remplacé à la guitare par John MARSHALL, roadie et ami de Kirk HAMMETT de longue date, et, accessoirement, guitariste de METAL CHRURCH, tandis qu'il se "contente" de chanter. La tournée américaine se termine le 3 août en Virginie et METALLICA se prépare pour ses concerts sur le vieux continent. Le tour y débute, à Cardiff, Angleterre, le 10 septembre, toujours sous forme de quintette et avec les moshers new yorkais d’ANTHRAX en ouverture.

Le Royaume-Uni cède sous les coups de boutoirs d’un groupe au meilleur de sa forme qui, après 10 dates se rend en Scandinavie. METALLICA joue à Lund le 24, le lendemain à Oslo et James HETFIELD reprend la guitare le 26 à Stockholm. Après le concert, le groupe repart sur la route en tour bus. Le matin du 27, près de la ville danoise de Ljungby, le bus glisse sur une plaque de verglas (semble-t-il), dérape et se retourne, éjectant ses passagers qui, choqués par ce réveil brutal, tentent de retrouver leurs esprits. Ils se rendent comptent, alors, qu’un des leurs est resté coincé sous le car. Le corps sans vie de Cliff BURTON est retrouvé écrasé. Le reste de la tournée est dès lors naturellement annulé, et METALLICA envisage sérieusement d’arrêter. Pourtant, c’est avec la conviction de rendre hommage à son défunt bassiste que le groupe continue et se remet rapidement au travail encouragé tant par son management que par les parents de Cliff.

La recherche d’un nouveau membre débute et METALLICA annonce fin octobre avoir fait son choix, et intégre le bassiste de FLOTSAM & JETSAM, Jason NEWSTED, dans l’équipe. Dès lors, le quatuor douloureusement recomposé s’engage dans la suite de sa tournée en commençant par le Japon, et continue, en décembre, par les Etats-Unis et le Canada.

L’Europe est de nouveau investie, avec METAL CHURCH (et ANTHRAX sur certaines dates), dès janvier 87. METALLICA jouera, jusqu’au 13 février, en France, Espagne, Allemagne, Italie, Belgique, Danemark, Suède… et s’impose comme un groupe irréprochable sur scène. Jason passe haut la main, auprès du public en tous les cas, le test de la scène.

Sale gosse s’il en est, James HETFIELD, de retour à la maison, a un nouvel accident de skateboard. Cette fois, c’est le bras qu’il se casse. Il est obligé de porter une broche afin de consolider ce membre trop sollicité. James HETFIELD devra à l’avenir faire un choix : le skate ou sa carrière musicale… On connait la suite.

Pendant la convalescence de son frontman, METALLICA monte son propre studio de répétitions. La rééducation de James se termine en juin et le groupe enregistre en l’espace d’à peine une semaine The $5.98 Ep - Garage Days, composé de reprises. Mais plus que de sortir un produit pour son label, cet Ep est une sorte de test vinylique pour Jason NEWSTED.

Les cavalier de l’apocalypse sont une nouvelle fois invités à jouer aux Monsters Of Rock le 22 août. L’affiche est tout aussi surprenante puisque le nom de METALLICA y côtoie ceux de CINDERELLA, W.A.S.P, DIO ou BON JOVI. Heureusement, un autre représentant de la scène extrême est présent, les potes moshers new-yorkais d'ANTHRAX. De plus, les Monsters se déclinent désormais dans différents pays européens, et METALLICA est à l’affiche à chaque fois.

En octobre, METALLICA annonce la sortie prochaine d’un documentaire vidéo et trahit ainsi son engagement de longue date de ne pas utiliser ce moyen de communication à la solde de MTV. Car des leurs débuts, Lars ULRICH et James HETFIELD ont préféré encourager leurs fans à pirater, enregistrer, photographier ou filmer leurs prestations, prétextant que le succès, un groupe doit l'acquérir live, face à son public. Arguant aussi, surtout, que l'utilsation de la vidéo commerciale diffusée en boucle sur MTV ne garanti rien d'autre qu'une belle augmentation des ventes d'un album. Et là, METALLICA annonce commercialiser une vidéo? ! ? Sauf que Cliff ‘Em All a seulement pour objectif de rendre hommage à Cliff BURTON par le biais des enregistrements vidéos pirates que les fans ont pu tourner au fil des ans. Le document parait en novembre 1987 et si la qualité (sonore ou visuelle) n’a rien de professionnel, l’hommage est unanimement salué tant par la critique que par les fans qui font de ce document un immense succès commercial.

Armé de nouvelles compositions, METALLICA entre en studio, non pas à Copenhague mais à Los Angeles. Cette fois, RASMUSSEN est trop occupé pour pouvoir se libérer avant le mois de janvier 88 et METALLICA engage Mike CLINCK, qui vient récemment de finir de travailler sur un certain Appetite For Destruction, pour superviser la production. L’année se termine, et, comme prévu, Flemming RASMUSSEN rejoint l’équipe pour finaliser, quelques mois durant, le travail sur ce nouvel opus.

METALLICA se lance dans une nouvelle tournée qui débute les 27, 28 et 29 mai par trois Monsters Of Rock américains. Cette édition réunit VAN HALEN, DOKKEN, SCORPIONS et KINGDOM COME. Puis, la tournée continue alors que la sortie de l’album, prévue en juillet, est repoussée.

… And Justice For All parait enfin en septembre 1988, précédé, le 23 août, d’un premier extrait : Harvester Of Sorrow. Le 17 septembre, soit neuf jours à peine après sa sortie, Justice trouve une belle 4ème position dans les charts anglais. L’album profite des nouvelles technologies que propose l'époque, et parait dans tous les supports imaginables: double vinyle, cassette et CD. L’œuvre est longue (plus d’une heure) et surprend par son côté froid, voire glacial. La basse de Jason NESWTEDest étonnamment absente, comme effacée, alors que les morceaux, épiques et presque progressifs – dont tous sauf deux dépassent les 6’ - exigent la présence de cette partie rythmique. Ce n’est là qu’un des aspects du « nouveau » METALLICA qui explore subtilement de nouvelles possibilités musicales, souvent moins axées sur la vitesse. Ce nouveau départ du quatuor est également marqué par la diffusion, dès septembre, de la toute première vidéo commerciale illustrant One, chanson inspirée par le film Johnny got his gun – Johnny s’en va-t-en guerre.

Sans surprise, désormais c’est la routine, METALLICA repart une nouvelle fois sillonner l’Europe et lance sa tournée par un concert à Budapest le 11 septembre, avant de retourner aux USA en décembre où il reçoit sont tout premier disque de platine récompensant plus d’un million d’exemplaires vendus de … And Justice For All qui atteint la 24ème place du Billboard. METALLICA, dès lors, commence à prendre conscience de l'impact que peut avoir la diffusion sur MTV d'une simple vidéo. Le mnde change, les gens aussi.

Surfant sur son succès, METALLICA, toujours en tournée aux USA, est nominé aux Grammy Awards dans la catégorie « meilleur groupe de Metal ». Le quatuor commence à fréquenter les notables mais voit, le 22 février1989 la récompense lui échapper au profit de JETHRO TULL.

La tournée continue, entraînant METALLICA plus loin que jamais : les nouveaux maitres du Metal mondial découvrent ainsi la Nouvelle Zélande, l’Australie, le Japon avant de revenir aux USA pour y assurer une tournée estivale, puis se rendent au Brésil et en Argentine après avoir annulé leur venue européenne. Mais le groupe promet d’y revenir. Pour l’heure, il est temps de songer à alimenter la faim des fans, de plus en plus nombreux, avec un nouvel album. A concevoir, et à enregistrer…

Cependant, avant de retourner en studio, METALLICA annonce les dates d’une mini tournée européenne. Le vieux continent est donc investi au cours du mois de mai 1990. L’Angleterre, l’Allemagne, la Hollande, la France auront les honneurs de quelques rares concerts avant que METALLICA ne s’envole de nouveau pour les USA et le Canada.

En moins d'une décennie, Lars ULRICH et James HETFIELD sont parvenus à imposer METALLICA, un groupe immature composé de sales momes irresponsables, hargneux bruyants et loin d'être des sex symbols, aux côtés de JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN , BLACK SABBATH ou MOTORHEAD, comme une formation majeure du monde du Heavy Metal. Les années 80, pourtant, ne furent qu'un début... METALLICA n'aura de cesse, au cours des années à venir, de s'imposer comme Le groupe de Metal, LA référence mondiale.

Retrouvez bientôt, uniquement sur www.metal-integral.com, la seconde et dernière partie de cette aventure exceptionnelle, des années 90 à nos jours
COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur le dossier
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MAIDEN26 Le samedi 28 avril 2012

Ville : Montélimar
vraiment du bon boulot !!!
Commentaire de metalmp : Merci. Je viens de libérer la suite !
Chouman Le samedi 7 avril 2012

Ville : SAINT-JEAN DE MAURIENNE
Un dossier passionnant et très instructif : merci Marpa !
Commentaire de metalmp : Merci à toi. La suite est pour bientôt !
Ewen Le mardi 3 avril 2012

Ville : Bretagne
En Thrash, je suis uniquement branché ANTHRAX, et encore!, de manière épisodique ! :) Ce n'est pas que je déteste, simplement qu'en tant qu'acouphénien, mes oreilles prennent cher à force d'écoutes prolongées de musiques très acérées ! :'( Je suis un peu déçu de l'absence de réactions, sur ton essai ... A croire que commenter un excellent travail en ligne est devenu une épreuve pour les internautes. Et paradoxalement, dépenser autant de temps pour un réseau social célèbre ne les dérange guère ! :( Sache que je te soutiens et, ceci, par des commentaires ! Un commentaire, c'est autre chose qu'un simple "nombre de visites", pour ma part :) Vivement la suite !!! :) :)
Commentaire de metalmp : Le temps, tout est une question de temps. L'important reste quand même le plaisir de rédiger ces dossiers. N'empêche, tes commentaires font toujours plaisir !
Ewen Le vendredi 30 mars 2012

Ville : Bretagne
Je dois reconnaitre que tu as réalisé un travail de titan, même si je n'aime pas ce groupe ... Continue !
Commentaire de metalmp : Hello Ewen! Quel plaisir de te lire ! Merci pour ce commentaire. La suite arrive d'ici peu (courant avril). Comme d'autres, j'ai craqué sur cette première période, plus brute et directe. La suite de l'aventure a attiré plus de monde, METALLICA devenant plus mainstream. Cependant, je comprends, connaissant tes goûts, que ce ne soit pas ton verre de Chouchen.
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