Live report : MOTLEY CRUE live à Paris !!! Le Zénith, 18 juin 2012 ( KORITNI , MÖTLEY CRÜE )
Depuis le temps qu'on attendait ça ! 23 ans que MOTLEY CRUE n'a pas joué sur une scène parisienne. Pensez donc: la tournée Girls Girls Girls n'avait pas fait halte en France, et le show alors proposé fut reporté sur la tournée Dr. Feelgood en 1989. Ce fameux show au désormais légendaire solo d'une batterie montée sur un kit rotatif à 360° en tous sens. Et qui tomba en panne face à quelques 6.000 spectateurs (seul hic, dans mon souvenir, à Paris, la batterie ne tournait qu'au sol, horizontalement. Je n'ai aucun souvenir de Tommy LEE s'élevant dans les airs comme je l'ai vu faire aux USA en 1987...) Ce soir, un tel accident n'est même pas envisageable.

Alors que l'on aurait pu s'attendre à la foule des grands soirs, c'est un Zénith en configuration restreinte qui accueille le public. 4.500 personnes environ répondent à l'appel des plus barjots des glammers. Le fait que MOTLEY CRUE ait joué l'avant veille au Hellfest explique-t-il le peu de monde présent? Sans doute, mais ce n'est toutefois pas une raison suffisante. Est-ce alors que le groupe n'ait rien de neuf à proposer? Certes non, une venue aussi rare ne nécessite pas un nouvel album. Mais peu importe. Les CRUE sont là, et le show est prometteur, donc, on fonce !

Annoncé comme première partie, BLACK VEIL BRIDES a dû annuler sa venue parisienne à cause d'un drame familial. C'est donc au pied levé que les Australiens de KORITNI sont choisis pour ouvrir ce show. Et ce n'est que justice tant le groupe semble vouloir séduire en écran large le public français. Quelle que soit la scène qu'on lui propose (club, festival ou autre), les cinq sont désormais parfaitement rôdés à l'exercice. Il ne manquait à KORITNI qu'un étape, qui vient de lui être offerte: une grande scène parisienne. Autant dire que Lex et consort ne peuvent - ni n'envisagent - se permettre de rater ce rendez-vous.

KORITNI propose une setlist un brin raccourcie par rapport à celle jouée sur le reste de la tournée. Normal, ce soir ce n'est que la première partie (mais de quelle tête d'affiche !), et le temps de jeu est naturellement revu à la baisse. Mais pas son dynamisme, ni sa détermination. Les cinq semblent même ce soir plus souriants et à l'aise que lors de leur concert à Orléans du 1er juin dernier (chroniqué ici même). Sans doute est-ce dû à cette scène dix fois plus spacieuse permettant à chacun d'avoir les coudées franches, de se déplacer à loisir afin de séduire le plus grand nombre de spectateurs. Et ça marche, Eddy SANTACREU (guitare) et Matt HUNTER (basse) occupant sans relâche, tout comme Manu LIVERTOUT, guitariste remplaçant que l'on croirait membre de la famille depuis toujours, la scène dans ses moindres recoins. Pas un instant de répit n'est accordé au public, exception faite de la balade Lost For Words qui aurait sans doute gagné, au regard du temps imparti, à être remplacée par un titre plus rock. Le public, quant à lui, est séduit, réceptif à ce rock dur et entrainant. KORITNI passe à la vitesse supérieure. Gageons que l'avenir lui sera rapidement encore plus souriant.

Setlist KORITNI: Sometimes, Heart Donation, 155, Red Light Joint, Better Of Dead, Lost For Words, TV's Just A Medium, Highway Dream, Down At The Crossroads, Sweet Home Chicago

Un gigantesque voile noire masque cette scène que tous savent déjà occupée par le "personnal rollercoaster", les montagnes russes personnelles de Tommy LEE. Lorsque les lumières s'éteigent à 21h15, le rideau tombe et une explosion de lumières annonce l'arrivée des quatre de Los Angeles. Dès Wild Side, ils sont accompagnés de deux charmantes danseuses choristes qui reviendront régulièrement tauqinner le public tout au long des 95 minutes qui vont suivre. Une bonne heure et demie pendant laquelle MOTLEY CRUE nous livre une setlist presque parfaite (presque car trop courte et que quelques "raretés" - au bout de 23 ans tout est rareté... - eurent constitué une bonne surprise) sur fond de lights impeccables.

Vince NEIL est en forme et heureux, tout comme Nikki SIXX, d'être là. Aucun des deux ne ménage ses effort pour plaire au public, contrairement à Mick MARS qui, de plus en plus affecté par sa maladie, ne peut plus - même s'il a toujours été plus en retrait que ses camarades de jeu - se mouvoir comme avant. Ses pas semblent hésitants, et son maquillage cache vraisemblablement une paleur à faire peur.

Si la setlist a tout pour faire rêver, si le lightshow est impressionnant, si les gars veulent démontrer qu'ils en ont encore, quelques détails me chiffonnent, rendant ce concert moins magique qu'il aurait dû l'être. Alors, permettez moi, s'il vous plaît, de me décharger dès à présent de ces commentaires négatifs: le son, tout d'abord. Alors que les hits défilent, les basses plus que de raison tonnent et créent des vibrations bien trop désagréables à mon goût (et à celui d'autres spectateurs d'après les commentaires recueillis par la suite). Cela durera une bonne partie du concert, mais à ce niveau de professionalisme, on est en droit de s'attendre à un son impeccable. Ensuite, le spectacle doit parler de lui-même. Mais à partir de Shout At The Devil, la partie intérieure du rollercoaster sert d'écran sur lequel sont projetés images et effets. Il y en a parfois un peu trop, ce qui peu avoir pour conséquence de distraire l'attention des spectateurs (et offrir un peu de répit au groupe), mais ils restent d'un haut niveau. Une troisième (petite) déception viendra plus tard.

Après un mini solo (ouf!) de Mick MARS, le groupe attaque un Same Old Situation (SOS) dont le refrain est repris en choeur par le public qui semble vouloir se déchainer mais que la suite (Piece Of Your Action), ne parvient à libérer totalement. Puis, Nikki SIXX, profite d'un moment seul sur scène pour s'adresser au public, lui demandant si dans la salle se trouve quelqu'un qui parle français et anglais. Les bras se dressent, nombreux, desquels une jeune fille grimmée tel Nikki en 83 est invitée à monter sur scène et traduire le message du bassite: "Can you tel them I love 'em and I love Paris". Mais, impressionnée ou ne parvenant pas à stabiliser le micro, le public n'entend rien. Nikki, d'un geste nonchalant du bras, la repousse alors, l'invitant gentiment à aller s'asseoir devant la batterie avant de demander une autre volontaire, qui se révèle plus charmante et délicieuse encore. "You speak English? Can you translate?" Elle lui répond "a litteul bit", lui répond-elle avant de se voir invitée à rejoindre sa "collègue" du moment. "OK, we got new dancers! "annonce alors le bassiste sur un ton de joyeuse victoire en attaquant avec Tommy LEE les premières mesures de Primal Scream sur lequel les deux filles, sans se démonter un instant, se relèvent commencent à danser, se dandiner et se trémousser, sautent au cou de Vince NEIL à son retour sur scène, dansent encore jusqu'à ce qu'un roadie, à la fin du titre, ne les raccompagne vers la sortie. Puis, après Smokin'In The Boys' Room, la reprise de BROWNSVILLE STATION que MOTLEY CRUE a su s'approprier avec majesté, le Zénith est plongé dans le noir.

D'étrange bruits de foule sortent alors des enceintes lorsque commencent à retentir des "Clic, clic, clic, clic, clic", et les lumières reviennent, flashy, stromboscopiques, festives, chaudes et variées alors que Tommy LEE s'élève dans les airs le long des rails, accroché à son kit et attaque son "solo". Entre guillemets car le renfort de rythmes électros balancés à pleine puissance vient couvrir ce que le public aurait dû entendre de ce superbe batteur et performer. On a plus droit à un son et lumières technoïde qu'à un véritable solo de batterie, en somme. Lorsqu'enfin le kit redescend vers le sol, alors qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'il soit laché et prennent de la vitesse, tel que le vivent les amateurs de sensations fortes dans une fête foraine, la descente se fait à la même vitesse que la montée, totalement sous contrôle. Sensations fortes? Oui, sans doute, lorsque le batteur se trouve à 90° ou la tête en bas. Mais parler de montagnes russes semble quelque peu exagéré... Une belle performance qui reste cependant moins impressionante que celle de 1987 selon moi (mais certainement un moment mémorable pour ceux qui n'ont pas la possibilité de comparer, donc j'arrête de faire la fine bouche.)

Un fois sa performance terminée, une fois son set stabilisé, Tommy LEE s'adresse au public et fait remarquer qu'un second siège est installé sur le kit. Oui, le bougre va avoir un invité. L'heureux élu, choisi dans le public est installé, harnaché tandis que Tommy lui demande son nom. "What? Djean Claod? Ok Jean Claod, let's go!" Et c'est reparti pour un tour, 4.500 spectateurs jalousant secrètementy mais certainement le sort dudit Jean-Claude. Cependant, le lecteur assidu du seul mensuel spécialisé Metal de France sait que ce dernier a organisé un concours, et que le gagnant s'appelle Christophe MASSON. Que s'est-il passé pour qu'un tel changement se produise? Mystère, info ou intox? Va savoir.

La suite reprend de plus belle avec ce qui ressemble au bouquet final d'un feu d'artifices: les morceaux les plus emblématiques des années 80: Dr. Feelgood, Girls Girls Girls, Home Sweet Home et l'avancée d'un piano à paillettes et Kickstart My Heart pendant lequel des roadies déposent quatre énormes sceaux rouges en devant de scène. Le spectacle approche de son terme, Kickstart se fini, les musiciens venant saluer le public avant que chacun ne s'empare d'un sceau et n'en jette le contenu liquide d'un rouge sanglant sur les premiers rangs. Effet boeuf et boucherie impeccable, mieux que Blackie LAWLESS ! Les quatre quittent alors la scène pour ne plus y revenir. Les lumières se rallument. Pas de rappel, contrairement à ce que font tous les groupes. Les 95' minutes qui viennent de passer n'en nécessitent pas vraiment, d'ailleurs. Alors pourquoi en faire une obligation? Sans doute tout simplement pour signifier aux Parisiens, pas vus depuis 23 ans, que MOTLEY ne fait pas que le minimum syndical et que cette soirée était exceptionnelle pour MOTLEY CRUE aussi. Mais non, tout s'arrête là. Alors, oui, malgré quelque déceptions, le show aura été spectaculaire à plus d'un titre et restera dans les mémoires. On aurait simplement souhaité, après tant d'années, un tout petit "plus" qui marque la différence. Tant pis. Au moins, on a eu droit au retour des Saints Of Los Angeles. Au moins ça de pris !

Setlist MOTLEY CRUE: Wild Side, Live Wire, Too Fast For Love, Saints Of Los Angeles, Shout At The Devil, Don't Go Away Mad (Just Go Away) , Same Ol' Situation (SOS), Looks That Kill, Piece Of Your Action, Primal Scream, Smokin' In The Boys Room, Solo batterie, Dr. Feelgood, Girls, Girls, Girls, Home Sweet Home, Kickstart My Heart

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metalmp
Date de publication : dimanche 24 juin 2012