Live report : IRON MAIDEN live : Maiden Paris (POPB, le 5 juin 2013) ( IRON MAIDEN , VOODOO SIX )
Comme à chaque fois qu'IRON MAIDEN investit la capitale, et plus précisément le POPB, le public répond présent, en masse. Cette fois, il a fallu un peu plus de temps que d'habitude pour que Bercy affiche complet. Et, contrairement aux passages précédents de la Vierge de Fer, la halte ne sera que d’une soirée.
A l’extérieur, les stands et tentes griffés Maiden England sont partout. La queue constituée par le public s’allonge sur des centaines de mètres, et les fans – de France, de Suisse, de Finlande et même d’Australie et du Brésil ! - avancent dans le calme vers les entrées.

A 19h30, les lumières s’éteignent et VOODOO SIX, groupe anglais formé par deux ex-DIRTY DEEDS en 2003 et déjà auteur de 4 albums, investit la scène avec un morceau au groove qui me semble suspect malgré quelques intonations "purpleiennes". Si When The Ship Goes Down est rythmé, il reste assez peu convaincant. Et je me prête à penser que depuis quelques temps, IRON MAIDEN sélectionne des groupes de premières parties qui ne risquent pas de lui faire de l’ombre. Elle est bien lointaine l’époque des MEGADETH, SLAYER, HELLOWEEN ou même BLACKFOOT pour ceux qui s'en souviennent… Luke PERDIE, le chanteur à la voix étouffée et légèrement éraillée, passe son temps, tel Ozzy OSBOURNE, à taper des mains histoire d’encourager le public à faire de même. Mais, si de nombreux fans préfèrent garder leur position pour le plat de résistance, nombreux aussi sont ceux qui se dirigent vers les buvettes et stands de merchandising au bout de quelque 20’. Sympathique mais sans relief, VOODOO SIX quitte la scène après 45’ d’une prestation sans grande saveur avec un « Merci Paris. Enjoy IRON MAIDEN… » sans conviction.

Setlist VOODOO SIX : ?

A 20h45 retentit enfin l’annonciateur Doctor Doctor de UFO. Puis la salle est plongée dans le noir et les écrans diffusent de superbes images de glaciers et le début de la vidéo de Moonchild. Seven deadly sins, seven ways to win… et c’est parti ! Des gerbes de flammes annoncent le début d’hostilités qui vont durer deux heures. Deux heures durant lesquelles IRON MAIDEN nous propose un spectacle plus intense que celui de 1988 – puisque c’est bien un nouveau voyage historique auquel nous convient les Anglais, après avoir investi le Parc des Prince pour faire revivre le World Piece Tour puis s’être offert 2 Bercy pour le magique Somewhere Back On Tour. Et ce soir, MAIDEN nous promet le plein de surprises…

Côté spectacle, impossible de trouver une critique négative tant tout est là, et plus encore qu’on ne pouvait en rêver. Bruce DICKINSON présente « le nouveau ancienne scène » et promet plus d’effets spéciaux que l’époque (1988) ne le permettait : de la pyrotechnie à couper le souffle – explosions de gaz, feu d’artifices et de Bengale – des éclairages mobiles en étoile « à l’ancienne », des backdrops en nombre… Et Eddie en triple version s’il vous plait ! D’ailleurs, c’est une première surprise, Dave MURRAY a la même coupe de cheveux que le Eddie « général Custer » ! Oui, Dave s’est offert une nouvelle coupe, est-ce prémonitoire de la fin d’une époque ?

La setlist est quant à elle proprement imparable, IRON MAIDEN ressortant pour l’occasion d’anciens titres plus entendus live depuis… (The Prisonner, Run To The Hills, Phantom Of The Opera, Seventh Son Of A Seventh Son...) sans compter les indémodables et incontournables classiques que je ne vous ferais pas l’offense de citer ici ! Pouvoir réécouter ces rares et anciennes pépites constitue en soit un réel évènement que rien ne devrait pouvoir venir entacher. D’autant plus que certains fans profitent d’un moment de répit – après 2 Minutes To Midnight sur lequel Steve HARRIS et Dave affichent une complicité toujours intacte – pour entonner un Happy Birthday. Eh, oui, c’est l’anniversaire de Nicko McBRAIN, l’exubérant batteur. « Quel âge ? » demande Bruce – seul sur scène avec Nicko 18 ? 18…trois fois ? 80 ? Ca fait rien, il est toujours ivre ! »

Vient alors The Trooper, pendant lequel le chanteur vient couvrir de longs instants la tête de Jannick GERS avec son drapeau, suivi de The Number Of The Beast, où la bête est de nouveau présente au milieu de flammes inquiétantes. IRON MAIDEN nous propose ensuite un doublé historique, composé du trop rare Phantom Of The Opera suivi de Run To The Hills pendant lequel apparait un premier Eddie grimé en général Custer et qui, sabre au clair, cherche visiblement à trancher dans le vif. Comme toujours, l’accueil réservé à la mascotte est explosif. Mais la voix de Bruce faiblit une première fois. Et, malheureusement, ces défaillances se répètent sur Seventh Son – pendant lequel apparait derrière la scène un second Eddie et Fear Of The Dark. Est-ce un signe ? Certes, le chanteur n’est plus tout jeune, mais il ne nous a pas habitué à ce type d’incident que l’on espère n’être que passager.

Un troisième Eddie fait rapidement son apparition sur Iron Maiden qui annonce l’incontournable rappel. Le fœtus que tient le monstre dans sa main gauche (à l’identique de la pochette de l’album Seventh Son Of A Seventh Son, donc) est particulièrement en forme et excité pour son jeune âge. De retour sur scène, IRON MAIDEN attaque, classique parmi les classiques, Aces High, puis l’ami Bruce présente, comme à son habitude sur Running Free, ses compagnons musiciens, réservant une petite touche de sa composition pour Jannick, « la danseuse avec les fous »… L’intéressé appréciera sans aucun doute la comparaison féminine !

IRON MAIDEN nous a offert spectacle légèrement gâché par les problèmes de voix du chanteur. Egalemment, de là où je me trouvais, les musiciens me donnaient l'impression d'être moins dynamique que d'habitude. Seul Bruce continue de courir en tout sens, de sauter comme un cabri, d' haranguer et de narguer le public. Détail important également, qui laisse un arrière goût amer : les tarifs du merchandising : casquettes ou T-shirts à 30 €, ça devient trop. Mais tant qu’il y aura des gogos pour acheter… Pour autant, et comme toujours, IRON MAIDEN a gâté son public avec un spectacle de deux heures haut en couleurs, impressionnant de mise en scène, de décors, de pyrotechnie… Un show difficilement à mettre en concurrence par l’ensemble des groupes actuels. Et comme toujours, vivement la suite ! Un nouvel album, et une nouvelle tournée...


Setlist IRON MAIDEN : Moonchild, Can I Play With Madness, The Prisonner, 2 Minutes To Midnight, Afraid To Shoot Strangers, The Trooper, The Number Of The Beast, Phantom Of The Opera, Run To The Hills, Wasted Years, Seventh Son Of A Seventh Son, The Clairvoyant, Fear Of The Dark, Iron Maiden. Rappel: Aces High, The Evil That Men Do, Running Free


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Date de publication : jeudi 13 juin 2013