Reportage : Rencontre avec Chris BAY (FREEDOM CALL)
Entretien réalisé le 15 janvier 2014 à Pantin
( FREEDOM CALL )
Entretien avec Chris BAY (FREEDOM CALL), le 15 janvier 2014 à Pantin

A l'occasion de la sortie de Beyond, le nouvel album de FREEDOM CALL, nous avons été reçus par le plus que sympathique et optimiste leader et membre fondateur, Chris BAY qui, oui, oui, se souvient très bien de note Paco à nous qui s'est quant à lui chargé de la chronique de ce nouvel opus que vous découvrirez sous peu. J'espère !

METAL INTEGRAL : Chris, pour être franc, je n’ai jusqu’à aujourd’hui qu’entendu parler de FREEDOM CALL. J’en découvre sa musique avec ce nouvel album, Beyond, que je trouve très joyeux, et qui me permets de découvrir un groupe très coloré, et j’ai cru comprendre qu’il en a toujours été ainsi. Quand tu regardes le monde actuel, où trouves-tu cette force positive ?
CHRIS BAY : Je la trouve partout, et tout le temps. Tout dépends d’avec quels yeux tu observes le monde, de ton ouverture d’esprit. Bien sûr, il s’y passe de mauvaises choses, comme ce fut toujours le cas dans le passé. Il y a eu des évolutions et nous sommes capables de déterminer ce qui est bien et ce qui est mauvais. Chacun peut choisir entre le bien ou le mal. Ensuite, tout dépend aussi de la manière dont on voit les choses. Savoir garder l’esprit ouvert permet de voir plus de choses, plus de couleurs, de pouvoir écouter des sons plus nombreux et variés, et nous amène aussi à apprendre à lire entre les lignes, ce que certains sont incapables de faire. Et puis, la vie est trop courte pour qu’on laisse de mauvaises choses prendre le dessus. Je veux vivre dans la lumière, vivre ma vie et la contrôler. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles notre musique semble si joyeuse. On trouve le soleil dans ce monde.

METAL INTEGRAL : Tu es le genre de personne à, malgré ce mauvais temps (NDMP : Paris est gris et pluvieux en ce 15 janvier), voir le soleil briller au dessus des nuages, donc…
CHRIS BAY : Bien sûr. La pluie, ce n’est vraiment rien.

METAL INTEGRAL : Tu es le dernier membre originel…
CHRIS BAY : … euh, pas vraiment…

METAL INTEGRAL : J’y viens, justement… Ilker est revenu sur Beyond. Qu’est-ce qui a motivé ce retour après 7 ans ?
CHRIS BAY : Parce que je lui ai demandé (rires). Il a quitté le groupe en 2005, pour des questions, je pense, d’évolution personnelle. Il voulait se réaliser seul, avec son groupe. Il ne voulait plus seulement être « le bassiste », et il n’y avait pas assez d’espace pour lui donner cette liberté dans FREEDOM CALL. J’ai compris sa décision, et, aujourd’hui, il est plus mature. Il est plus détendu, son esprit s’est quelque peu calmé, il n’est plus aussi sauvage ni du style « je peux tout faire ! » Et je le laisse faire ce qu’il veut en dehors de FREEDOM CALL. Je ne suis pas du genre à imposer FREEDOM CALL ou rien.

METAL INTEGRAL : Son retour s’est donc fait assez naturellement ?
CHRIS BAY : Il a toujours été là, en fait. Il aidait nos autres bassistes. Mais surtout, notre dernier bassiste est devenu père. Et on bouge beaucoup. Je peux comprendre qu’il n’ait pas envie de dire à sa femme : « chérie, je repars… six semaines… ça va être le pied… » Quelque chose devait se produire, et j’ai demandé à Ilker de revenir. Au début, c’était étrange comme sensation… Mais après deux ou trois répétitions, il était de retour à la maison. Et tout colle parfaitement maintenant.

METAL INTEGRAL : Parlons un peu de l’album, si tu veux bien. Comme je te l’ai dit, c’est le premier album de FREEDOM CALL que j’écoute et j’ai remarqué certaines choses comme ce Knights of Taragon qui est déjà apparu sur un de vos premiers albums. Tu peux nous expliquer qui est ou ce qu’est Taragon ?
CHRIS BAY : Taragon est un pays d’où viennent les guerriers de la lumière. Mais on ne l’a évoqué que sur le second album. C’est comme un clin d’œil à notre histoire, en fait. Il n’y a pas de message, sauf peut-être pour dire « nous sommes de retour ». On peut le voir comme une sorte de blague. Je n’y pensais pas vraiment sérieusement, en réalité.

METAL INTEGRAL : Quelle est la signification de ce titre « The Rythm Of The Light » ?
CHRIS BAY : Très simple : quand ton cœur bat, quand quelque chose t’inspire, cela te pousse en avant. C’est vraiment quelque chose de positif. Quand il y a du rythme dans mon corps, mon âme – on retrouve ce rythme aussi bien dans les paroles – ce ne peut être, pour moi, que bon signe. L’inverse me glace et me fige.

METAL INTEGRAL : Mais pourquoi le rythme « de la lumière » ? Ca me fait penser à un concert, avec des chansons accompagnées de couleurs, de lumières changeantes…
CHRIS BAY : Oui, bien sûr. On peut interpréter cela comme on le sent… Un concert, peut être, les vibrations que ressent ton corps. Ou il peut s’agir d’amour aussi, ou la passion que tu portes à quelqu’un ou quelque chose. C’est simplement ce qui te fait vibrer.

METAL INTEGRAL : Donc, si je comprends bien, cette « lumière » est plus un concept que celle qui nous éclaire ?
CHRIS BAY : Oui, c’est ce sentiment positif qui te fait avancer, ce qui t’éclaire intérieurement, qui te guide.

METAL INTEGRAL : Toujours au sujet de lumières et de couleurs, parlons de Colours Of Freedom. Y-a-t-il un rapport avec l’Afrique du Sud, et Nelson MANDELA qui est mort récemment ?
CHRIS BAY : Non, en fait, toutes nos chansons étaient terminées avant sa disparition. Donc , il n’y a pas de lien. Les couleurs sont celles d’un drapeau. Le drapeau de la liberté. Si tu te sens libre, si tu es ouvert d’esprit, tu peux tout faire. C’est vraiment lié au concept de « au-delà » (Beyond). Nous cherchons à envoyer des signes aux gens, de leur donner une raison non pas de nous suivre, mais de nous rendre visite, de nous accompagner dans cet au-delà, dans notre philosophie de vie. C’est à chacun de décider pour soi-même. Décider d’être plus ouvert, de voir la lumière dans l’ombre, mais personne n’y est obligé. On peut faire demi-tour quand on veut. Mais nous devrions tous se donner la possibilité de voir le soleil briller dans la nuit. En fait, on souhaite simplement motiver les gens à venir nous voir. C’est tout.

METAL INTEGRAL : J’ai noté également l’orthographe sur Dance Off The Devil, avec deux « F »… Débarrassons-nous du diable. J’imagine qu’on est encore dans cet esprit positif et optimiste. Il semble que sur ce titre, et sur d’autres, la religion soit très présente. Il y a de nombreuses références .
CHRIS BAY : C’est tout l’inverse, en réalité… Qu’est-ce que la religion ? C’est une manière de penser… Dans une religion, on te dit que penser, comment penser et agir. Et nous cherchons à proner l’exact inverse. Tu dois décider de ta manière de penser. Personne ne peut, ne devrait, te forcer à penser, à vivre de telle ou telle manière. On ne veut surtout pas que les gens nous considèrent comme des guides. Ils doivent décider de tout, par eux-mêmes. C’est leur propre libre arbitre qu’ils doivent écouter, rien d’autre. Nous ne pouvons que leur conseiller de réfléchir par eux-mêmes, librement. Libre arbitre.

METAL INTEGRAL :L’esprit est donc plus « fais-ce que tu veux et, quoiqu’il arrive, cela se produira »…
CHRIS BAY :Oui : trouve ton propre chemin. Si tu trouves ta voie, celle qui te fait croire en quelque chose ou quelqu’un, alors vas-y. Mais nous ne chercherons jamais à influencer qui que ce soit dans un sens ou un autre. C’est peut-être aussi ce qui fait que certains nous prennent pour un groupe chrétien, alors que nous ne parlons que d’un mode de vie. Mais, c’est vrai : sans doute donnons nous de quoi comparer nos idées à la religion. La « lumière », l’optimisme…

METAL INTEGRAL : Toujours sur Dance Off The Devil, il y a des rythmes très irlandais et pourtant vous y évoquer beaucoup l’Afrique…
CHRIS BAY : Il n’y a pas, en effet, de direction claire. En réalité, je m’en fous ! Je me suis toujours senti libre de combiner différents styles qu’on imagine difficilement ensemble. Le résultat sonne bien, c’est ce qui compte. Des musiciens irlandais me diraient sans doute « oh, non ! tu ne peux pas faire ça ! » ou des Africains me diraient la même chose. Mais la chanson sonne bien. J’ai été assez intéressé par la culture vaudou. Je n’ai pas beaucoup lu sur ce sujet, mais ce thème colle parfaitement à l’esprit général de Beyond.

METAL INTEGRAL : Y a-t-il quelque chose qui puisse casser ton moral, ton optimisme ? Quelque chose qui puisse changer ta façon de voir les choses ?
CHRIS BAY (il réfléchit quelques instants) : Pas profondément, en tout cas. Non… Il n’y a rien qui puisse changer ma façon d’être. La vie est trop courte pour perdre du temps à déprimer. On ne peut avoir la main sur tout, alors…

METAL INTEGRAL : Avez-vous des invités spéciaux sur l’album ?
CHRIS BAY :Non. Oh, si, on a une violoniste… Elle étudiait le violon classique, et elle répétait. C’était une voisine que je ne connaissais pas. Je l’ai simplement entendue jouer. Elle donnait des cours et ce que j’entendais était… affreux ! Plus tard, j’ai entendu quelque chose de superbe, une très belle mélodie, et je suis allé frapper à sa porte. Elle a ouvert, tremblante, « oh, pardon, je joue trop fort ? » Je l’ani rassuré et lui ai proposé de venir au studio pour jouer avec nous. Elle était si contente. C’était deux albums avant Beyond. Et depuis, elle apparait sur chacun de nos disques. Elle est très spéciale,mais pas une invitée spéciale.

METAL INTEGRAL : L’intérêt pour le Metal épique, pour votre style de musique, est bien moins important qu’il y a une dizaine d’années. Vous jouez dans des salles beaucoup plus petites qu’auparavant. Comment le vivez-vous ?
CHRIS BAY : Nos concerts sont toujours une expérience. On joue aussi dans d’importants festivals, comme le Wacken, on sera de nouveau à l’affiche du Masters Of Rock et du Bang Your Head. Donc on continue de jouer devant de foules importantes en festival ou en support. Maintenant, quand on joue en tête d’affiche, on joue dans des clubs. En Allemagne et en France, ça va de mieux en mieux. Et, tu sais, quand 200/300 personnes viennent nous voir en France, nous, groupe venant d’une petite ville d’Allemagne, ça nous rend fiers. Il pourrait y avoir bien moins de monde, aussi…

METAL INTEGRAL : Le marché du disque étant ce qu’il est, n’est-il pas un peu risqué de sortir Beyond en 3 versions différentes, Cd, Digipack et Vinyle?
CHRIS BAY : Je crois qu’il y a un regain d’intérêt pour le vinyle, et il y a beaucoup de collectionneurs. En fait, la version vinyle contient aussi le CD, parce que les disques vinyles sont des objets de collection. On peut ainsi écouter l’album sans avoir à user le disque. Et cela rend ce package beaucoup plus intéressant. C’est une édition limitée, pas beaucoup plus chère que le digipack…

METAL INTEGRAL : Tu as un dernier mot pour nos lecteurs, pour Hellfire Paco ?
CHRIS BAY : Pour Paco ? La prochaine fois qu’on se verra, au concert de Lyon, le show sera blindé et ce sera super ! On attend avec impatience de retrouver nos fans sur scène et passer du bon temps avec eux !

metalmp
Date de publication : lundi 27 janvier 2014