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Reportage :  Un entretien avec:
Pär SUNDSTROM (SABATON), Paris le 18 mars 2014
( SABATON )
Date de publication : 30/04/2014
Auteur : metalmp
Rencontre avec Pär SUNDSTROM (SABATON)
Entretien réalisé le 18 mars 2014 à Paris

METAL INTEGRAL : Avant de parler de Heroes, votre nouvel album, peux-tu m’expliquer ce chaos de 2012 ? Vous êtes entrés en studio, et après l’enregistrement, presque tout le groupe a été changé. Que s’est-il passé à l’époque ?
Pär : Au cours de l’enregistrement, je savais que cet album serait très important pour notre carrière et j’insistais pour que nous tournions beaucoup. Certaines personnes ne voulaient pas tourner. Je pense même qu’elles ne voulaient plus quitter la maison... Certains étaient partant pour quelques concerts, mais pas plus… Je n’étais pas d’accord avec eux. Il y a quinze ans, quand nous avons commencé, tout le monde ne pensait qu’à jouer live, mais les choses changent. Lorsque j’ai présenté la tournée aux autres, étant également le manager du groupe je planifie tout, je leur ai dit qu’après l’enregistrement, nous partions en tournée pendant deux ans et rentrerons en studio par la suite. J’avais booké 200 concerts. Certains nous ont fait comprendre que c’en était trop, « je ne veux pas le faire… ». Et ont décidé de partir. Joakim BRODEN et moi sommes restés et avons recruté de nouveaux musiciens, des gars qui en voulaient et qui ont apporté une énergie nouvelle. Le groupe s’est donc séparé pendant l’enregistrement, les shows étaient déjà planifiés… Joakim et moi avons décidé de finir l’enregistrement et de voir ce qu’on pouvait faire ensuite. Ce n’est vraiment qu’une fois l’album terminé que nous avons recruté des musiciens. Ce qui s’est avéré très facile. Mais on avait que très peu de temps, la tournée démarrant à peine deux semaines plus tard ! Ils n’ont eu que deux semaines pour répéter les morceaux avant qu’on ne parte sur les routes.

METAL INTEGRAL: Comment s’est déroulée cette tournée ?
Pär : Absolument fantastique ! Tout le monde était anxieux lors des premiers shows, de nombreux fans l’étaient aussi, peut être plus que nous… mais ça a très bien fonctionné !

METAL INTEGRAL: Parlons maintenant de Heroes, votre nouvel album avec ce groupe rajeuni. SABATON a toujours traité de la guerre, sous tous ses aspects. D’après ce que j’ai pu comprendre des chansons, Heroes traite de tout type de personnes, différentes époques et lieux – on a même l’impression de se retrouver au far west… Qui sont ces héros dont vous parlez ?
Pär : On parle ici principalement de la seconde guerre mondiale. Lorsque nous avons enregistré Coat Of Arms en 2010, Joakim et moi avions le sentiment, alors que nous écrivions les paroles, qu’il y avait une chanson que nous préférions aux autres, The White Death. Ce texte n’était pas centré sur une seule grande bataille mais sur une personne, ce qui a rendu le travail d’autant plus intéressant. Après l’enregistrement de Coat Of Arms, nous avions une idée en tête, raconter l’histoire de Viktor Coletsu. Nous avons mis cette idée de côté sachant qu’un jour, nous en écririons plusieurs de ce genre. Avec un peu de chance, on pourrait appeler l’album Heroes. Pendant 4 ans, nous avons gardé cette histoire en tête, et lorsque nous avons pu envisager d’autres chansons, celle-ci est devenue une sorte de symbole.

METAL INTEGRAL: Si je te comprends bien, ce Inmate 4859 a réellement existé ?
Pär : Oui, il s’agit d’un soldat polonais, qui pensait qu’Auschwitz était… Il voulait y mettre un terme, mais personne ne voulait le croire quand il en parlait. Il s’est alors « porté volontaire », a changé ses papiers, s’est laissé capturer et envoyer à Auschwitz. Au bout de deux ans et demi, il était comme une taupe à l’intérieur, il s’est mis à voler d’important documents, des plans et a cherché à s’enfuir, simplement pour que le monde voit la réalité. Personne ne l’a cru non plus, car les gens ne pensaient pas que cela était possible, tellement c’était terrible. Il a alors renoncé à convaincre les gens et est retourné à son métier de soldat, il est retourné se battre. Tout dans cette histoire est vrai. Nous pensons que la réalité est bien plus riche et intéressante que la fiction.

METAL INTEGRAL: Peux-tu me parler un peu plus de ces titres étranges que sont Night Witches, No Bullets Fly ou Smoking Snakes qui restent un mystère pour moi…
Pär : C’est très bien, c’est exactement ce que nous cherchons ! Nous voulons que la curiosité des gens soit éveillée par ces titres, qu’ils cherchent à comprendre de quoi il s’agit. Chacune de ces chansons a son histoire, et pour comprendre le sens du titre, il faut comprendre l’histoire de la chanson… Night Witches raconte l’histoire d’un régiment féminin de bombardiers qui volaient sur de vieux avions. Lors de leurs missions de bombardement, elles devaient couper les moteurs et planaient. Le son qu’elles produisaient alors évoquait celui de balais de sorcières en vol. C’est ainsi qu’elles furent surnommées les Sorcières de la nuit. Quant à No Bullets Fly, c’est l’histoire d’un bombardier américain qui effectue un vol au-dessus de l’Allemagne. Sur le chemin de retour, il est touché par la DCA. L’avion est en sale état, il vole tant bien que mal, et les personnes à bord sont blessées, certaines mêmes mortes. Le pilote tente de rejoindre l’Angleterre. Un pilote allemand reçoit l’ordre de décoller et d’abattre l’avion. Lorsqu’il voit l’état de l’avion, qu’il aperçoit l’équipage blessé, son honneur lui interdit de tirer. Cette nuit, aucune balle ne volera… Au lieu de laisser cet avion se faire descendre, ce pilote a décidé de placer son propre avion entre le bombardier américain et le sol afin que personne ne puisse lui tirer dessus. Il a escorté, désobéissant aux ordres, l’avion de son ennemi hors des frontières afin qu’il tente d’atterrir.

METAL INTEGRAL: Il faut vraiment s’intéresser aux paroles de ces chansons, alors. Qui a produit l’album ? Peter TATGREN était une nouvelle fois de la partie ?
Pär : Oui, Peter est un de nos vieux amis. Il a toujours été là. Tout ce que nous avons enregistré l’a été dans ses studios. On a beaucoup enregistré avec son frère au début, tandis que lui était là pour nous conseiller sur le son des guitares, par exemple. Mais à chaque album, son rôle a pris plus d’importance. Pour l’album précédent, Carolus Rex, il a tout fait, du début à la fin. Nous avions le sentiment qu’il s’agissait là de notre meilleur album et que nous devions retenter l’expérience. Nous avons également appris à vraiment travailler ensemble. Résultat, Heroes a été plus facile à faire car nous étions plus en confiance. Peter a eut plus de marge de manœuvre dans ce qu’il a produit.

METAL INTEGRAL: Comme quoi, par exemple ?
Pär : Auparavant, je m’occupais de l’enregistrement du chant de Joakim, ce dont s’est chargé Peter cette fois. Et je savais qu’il le ferait bien mieux que moi. Il nous a convaincu de tenter certaines choses… Avant, on ne faisait jamais d’overdubs sur les voix, cette fois, on s’est lancés.

METAL INTEGRAL: Il vous a poussés à expérimenter plus que vous pouviez le faire ?
Pär : Oui, et il a expérimenté avec nous ! Il est très bon pour nous pousser à aller plus loin. Il passe son temps à nous dire « bien sûr que vous pouvez essayer ça, évidemment tu peux chanter plus fort, plus haut… » Et ça, c’est très bon. Heroes est le premier album avec de nouveaux membres. Et sans dire du mal des anciens musiciens, nous cherchions de pointures, des très bons, et c’est ce que nous avons trouvé. Ils ont élevé le niveau en arrivant très préparés. Et ils comprennent si vite ! ça a donné du temps supplémentaire à Peter pour faire son travail.

METAL INTEGRAL: Ca a été rapide en effet. Vous êtes entrés en studio assez récemment, en début d’année, je crois ?
Pär : Oui, et tout a été fait très rapidement… Les guitares, la batterie, les claviers, tout a été enregistré en deux semaines… Ce qui a laissé du temps à Peter et Joakim pour enregistrer les voix et les choeurs. Environ trois semaines… On n’a jamais eu ça avant, c’était très motivant.

METAL INTEGRAL: Aujourd’hui, 13 concerts sont prévus aux Etats Unis. Ce type de musique est très peu soutenu par les médias et radios, alors comment gérez-vous votre carrière à l’international afin qu’elle connaisse un essor ?
Pär : C’est une question intéressante… Je me suis souvent posé la question. Par exemple, si on joue en France, il y a moins de monde qu’en Allemagne. Mais je sais, bien qu’il n’y ai pas de grande radio – même en Allemagne – qui passe nos morceaux, et que nous n’ayons pas un hit que tout le monde diffuse, que le seul moyen de toucher du monde pour un groupe comme SABATON, est de participer à de grands festivals et de jouer devant plus de monde, et devant des gens qui vont nous découvrir. Nous devons jouer, et nous assurer que les gens nous voient. Aux USA, il n’y a pratiquement pas de grand festival. Pire, il n’y a pas, plus, de forums, de grands magazines – à moins qu’ils ne soient très très importants, auquel cas, SABATON ne les intéresse pas. C’est en effet très difficile, et nous devons saisir la moindre opportunité qui se présente. On avance pas à pas, on ne peut pas aller vite, pas aux USA. Mais je pense que c’est pareil partout. Dans un pays comme l’Allemagne, il y a de nombreux festivals importants, des groupes importants qui viennent tourner et pour qui nous pouvons ouvrir… Alors, ça va plus vite. Mais c’est toujours pareil : la clé est de jouer devant un maximum de personnes.

METAL INTEGRAL: Ce qui sera le cas en juin prochain, en France, puisque vous êtes de nouveau à l’affiche du Hellfest
Pär : Ce sera notre second, on y était, je crois, en 2010. Mais il y aura plus de monde pour nous voir, on a un meilleur créneau. Tu sais, on est vraiment contents de pouvoir jouer en France. Nous n’avons pas été autorisés à venir pour les deux derniers albums, et cette fois, Joakim et moi pouvons être présents, pour la promo, pendant deux jours. Ce n’est pas nous qui en avons décidé, c’est grâce aux fans. Parce qu’ils parlent de SABATON, et répandent le nom du groupe, te ça, je leur en suis particulièrement reconnaissant.

METAL INTEGRAL: Une dernière chose: après avoir enregistré Carolu Rex en anglais et n suédois, vous décidez de sortir Heroes avec deux pochettes différentes? Pourquoi ce choix?
Pär: C'est simple: nous avons fait appel à plusieurs illustrateurs et avons finalement retenu ces deux pochettes. On hésitait, et lorsque notre label est venu me voir pour me dire qu'il était d'en choisir une, j'ai répondu: Ok, on prend les deux! On ne peut pas m'imposer un choix... En plus, je pense que les fans préfèrent avoir une véritable édition limitée plutôt qu'un simple CD sur lequel est apposé un sticker indiquant "Edition limitée". Chacun, ensuite, choisit son support: certains veulent les deux versions, d'autres ont simplement envie d'avoir la musique sous format MP3, d'autres encore veulent l'enregistrer pour aller faire du sport ou ont besoin d'un CD pour la voiture... On ne peut pas se limiter dans la diffusion d'un seul type de support, il vaut mieux proposer aux fans un panel dans lequel trouver ce qu'ils préfèrent.

METAL INTEGRAL: Concernant le nom de SABATON, vous savez qu’il y a une confiserie dans le sud-est de la France qui s’appelle SABATON ? Elle est spécialisée dans la fabrication de marrons glacés et existe depuis plus d’un siècle.
Pär : Ah, oui ? Faudra qu’on y goute !




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