CRAIG BROOKS - Desolation freeway
Style : Rock FM / AOR / Westcoast
Support :
MP3
- Année : 2025
Provenance du disque : Reçu du label
10titre(s) - 48minute(s)
Label(s) :
Escape Music
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![](/images/icone_note_pleine.gif) ![](/images/icone_note_pleine.gif) ![](/images/icone_note_pleine.gif) ![](/images/icone_note_pleine.gif) (17/20)
Date de publication : 07/02/2025
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L'aor est là et pour longtemps!
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Vous rappelez-vous de TOUCH, ce groupe qui a débuté sa carrière discographique en 1980 ? Non ? Rassurez-vous, vous êtes excusé.e.s. 3 albums ont été produits, et le premier est devenu un incontournable pour tout accro à l'AOR, et je me compte bien évidemment parmi eux ! Leur dernier album, Tomorrow Never Comes, (cliquez ici) paru en 2021 a été brillamment chroniqué, comme toujours devrai-je dire, par Laudrome26, qui avait beaucoup aimé, même s'il avait du y revenir à plusieurs reprises, avant d'en tomber amoureux. Je comprends ce sentiment car je l'ai moi-même déjà éprouvé quelques fois. Ceci est du, certainement,à une finesse d'écriture, pas si évidente, qui demande nécessairement plusieurs écoutes. Concernant ce nouvel album, je dois dire que j'ai été emballé dès la première écoute ! 3 des 4 membres du groupe sont issus de TOUCH, ce qui est, pour le coup, un gage certain d'unité, une unité soudée par 45 ans de passion commune depuis la parution de leur premier album. Il y a donc Craig BROOKS, au chant, à la guitare, aux claviers et à la basse, Mark MANGOLD (CHER, Michael BOLTON, DRIVE SHE SAID) aux claviers, Doug HOWARD, à la basse et Josh DEVINE, le seul membre n'ayant pas fait partie de TOUCH, à la batterie, ce qui ne l'empêche pas de présenter un curriculum long comme le bras (ONE DIRECTION, LEVARA, TURKISH DELIGHT et très récemment l'excellent MARTY AND THE BAD PUNCH). L'album a été mixé et mastérisé par Jimmy WESTERLUND (ONE DESIRE, BROTHER FIRETRIBE, GIANT, Kent HILLI), qui a fait un travail remarquable, il faut le souligner ! Je note que la durée des morceaux va de 4 à 6 minutes, ce qui laisse aux titres le temps de se développer. Enfin, je trouve que la pochette est vraiment jolie et bien en adéquation avec la matière musicale proposée.
Dès le premier titre, Testify, sorti en single, ce qui m'a étonné, c'est l'incroyable fraîcheur qui se dégage de la voix de Craig BROOKS, toute juvénile, et ceci est d'autant plus remarquable, lorsque l'on sait l'âge du bonhomme ! Il me fait penser à Tommy SHAW, l'admirable chanteur de STYX, et ce n'est pas un mince compliment. Sa voix est positionnée dans les aigus et je sais qu'elle peut ne pas plaire à tout le monde, car ce style de musique impose, en général, des voix oeuvrant dans un registre médium/grave. Mais je peux vous citer un contre exemple parfait, en la personne de Emmanuel CREIS, le chanteur de HEART LINE. En tout cas, cela ne me dérange absolument pas ! Pour rentrer dans le vif du sujet, vous ai promis un album d'AOR et bien évidemment, rien que pour m'embêter, ce premier titre s'en éloigne pour aller chasser sur les terres du rock mélodique tendance Pomp rock, pour ne pas dire Glam rock, avec une forte couleur made in STYX, ce qui est irréfutable, pour moi ! Le refrain bien “catchy” est bourré de choeurs. Ce titre est le parfait résumé de ce que va être le ton général de l'album. Fading Out Of View continue sur le même rythme, avec des guitares qui déboulent de partout. Le son est impeccable avec une répartition idéale des instruments, et ça, j'aime beaucoup. C'est clair, net, précis. Je dois saluer ici, le magnifique travail effectué par Jimmy WESTERLUND. Le refrain est irrésistible. C'est peut-être le morceau le plus radio-friendly de l'album. J'ai droit à mon premier double solo claviers/guitare qui vaut vraiment le coup. C'est de l'AOR/Mélodic rock de première classe, qui m'envoie directement sur la côte ouest des Etats-Unis.
Il n'y a pas plus blues rock tendance boogie que l'intro de End Of The Line avec un superbe solo de claviers signé Mark MANGOLD amené par un non moins joli solo de Craig BROOKS. Partons maintenant sur les terres de l'AOR avec Desolation Freeway, le titre éponyme. Ce morceau pourrait être joué par MICHAEL THOMPSON BAND, tant la mélodie vocale me rappelle ce que fait Moon CALHUM avec le groupe précité, avec des envolées vers le haut du spectre vocal, le tout en totale maîtrise. Le petit gimmick aux claviers rentre bien dans la tête et le solo de guitare de Craig BROOKS pourrait tout aussi bien être joué par Michael THOMPSON. Grosse rythmique pour lancer Modern Love, tout de suite relayée par des claviers très aériens, façon ASIA. L'ensemble est submergé par une avalanche de choeurs. Quel plaisir d'entendre des mélodies aussi soignées ! J'adore ça, mais je reconnais que c'est facile de m'avoir, car je suis faible sur ce point ! Mark MANGOLD s'éclate aux claviers. Vous voulez du Pomp rock, vous allez être servi.e.s. Craig BROOKS et Mark MANGOLD s'entendent à merveille en se passant le relais sur des soli de claviers et de guitare à déguster sans modération. Voici le genre de titre qui éclaire ma journée, léger comme une plume. Je note que les claviers sonnent quand même bien prog, et je suis conquis.
Sur Takes One To Know One, c'est comme si je retrouvais STYX encore une fois, avec les mêmes riffs de guitare, les claviers style orgue “Hammond”, les soli qui sortent de partout, dans une espèce d'orgie guitaristique, et puis, surtout, il y a cette voix aigüe qui surplombe le tout. J'y trouve aussi un peu du prog américain estampillé KANSAS, par exemple. Claviers et guitare sèche pour débuter Chosen One, et nous voici partis sur les routes poussiéreuses de l'Amérique profonde, avec un morceau qui sent bon la Westcoast. La mélodie vocale est comme souvent superbe, aérienne, et je demande à Tommy SHAW de sortir de ce corps ! Les choeurs sont absolument divins, mais comme c'est la marque de fabrique de ce groupe, il n'y a rien d'étonnant. Le refrain sent bon POCO ou CROSBY, STILLS, NASH AND YOUNG. La dernière minute du morceau donne droit à un solo de guitare de toute beauté, fondu au milieu des choeurs, et l'osmose est parfaite. Début chanté a capella pour lancer Don't Say You Love Me. C'est du mélodic rock, avec une basse ronflante qui m'enchante. Il y a des passages qui tirent même vers le prog. Le seul petit reproche que je peux faire, c'est de perdre la ligne directrice par moments, mais ce n'est que mon avis.
Across The Great Divide est un mid tempo, dans lequel Craig BROOKS prend une voix légèrement plus grave et ça lui va à merveille. La mélodie vocale est tout à fait remarquable et la basse virevolte pour mon plus grand plaisir.Les guitares sont omniprésentes et il faut reconnaître que le travail sur le son est on ne peut plus soigné. Si vous voulez du solo, des choeurs, ne bougez pas, vous êtes au bon endroit. Un morceau qui demande à être écouté et réécouté pour bien s'en imprégner. Lady Lies, le plus long titre, vient clore l'album. Il part sur des bases Hard FM, mais comme toujours avec ce groupe, la structure n'est jamais aussi simple qu'il n'y parait et je sens bien la patte de Mark MANGOLD sur la composition. Les claviers sont de la fête et les choeurs sont encore une fois angéliques, rejoints par une guitare qui n'est jamais bien loin. Cela sonne très, très, américain,un peu comme AEROSMITH ou Bon JOVI. A mon humble avis, le morceau aurait pu être raccourci, me semble-t-il, car il s'éternise un peu trop sur la fin.
Cet album est assurément marqué par une “TOUCH années 80” (je ne pouvais pas la rater celle-là !). Tout est parfaitement exécuté et le seul reproche (non, deux !) que je pourrai faire, c'est d'abord qu'il manque un ou deux titres majeurs qui sortiraient du lot et permettraient au groupe de revenir briller sur le devant de la scène AOR et puis un slow aurait été bien vu, car je pense sincèrement qu'ils sont tout à fait capables d'en faire un excellent. Peut-être au prochain album ?.
L'album sort le 21 février.
Testify : cliquez ici
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