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Chronique
GRAVE DIGGER - Fields of blood

Style : Heavy Metal
Support :  CD - Année : 2020
Provenance du disque : Acheté
12titre(s) - 54minute(s)

Site(s) Internet : 
GRAVE DIGGER WEBSITE

Label(s) :
Napalm Records
 (19/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 16/05/2022
Un chef d'oeuvre...
Une paire d’années après s’être aventurée parmi les morts-vivants (The Living Dead, 2018), la bande à Chris BOLTENDAHL et Axel RITT est revenue en 2020 à ses amours écossaises. En effet, non contente d’avoir à de nombreuses reprises porté le tartan par le passé sur des albums aussi monumentaux que rentre-dedans que furent Tunes Of War (1996) et The Clans Will Rise Again (2010), ce dernier ayant vu l’arrivée du chevelu Axel RITT en remplacement du talentueux duo Manni SCHMIDTThilo HERMANN, la formation remet le couvert avec Fields Of Blood, une troisième ode au combat de William Wallace et ses descendants pour la liberté.

Une fois n’est pas coutume, ce vingtième opus des natifs de Gladbeck, semble être une conclusion plutôt pessimiste, vu son titre, d’une excellente trilogie débutée il y a un peu plus de vingt-cinq printemps maintenant. Afin de coller à la réalité, puisque les celtes n’ont jamais obtenu ce qu’ils désiraient face à l’Angleterre, chacune des batailles menées (Flodden, Culloden, Bannockburn et bien d’autres) conduisant à une mer de sang versée par les deux camps et des échecs cuisants pour les indépendantistes.

Même si, à première vue, l’atmosphère pourrait sembler obscure, voire morose, de par l’intitulé de cette rondelle et ce qui est advenu des clans dans l’Histoire du Royaume-Uni, Fields Of Blood est, a contrario, d’humeur festive, notamment pour contrebalancer l’adversité subie par les porteurs de kilts, mais également pour célébrer le quarantième anniversaire du groupe. Un jubilé à une décennie près. Peu de combos peuvent se targuer d’avoir une carrière aussi longue et prolifique que les allemands. Du moins, de nos jours, avec l’avènement du numérique et les maisons de disque qui ont décidé que la musique n’était qu’une variable d’ajustement, donc un produit jetable, une longévité pareille n’est plus possible. Il était, par conséquent, normal pour le quatuor de fêter dignement tout ce temps passé à délivrer des torgnoles et des galettes aussi dignes les unes que les autres en nous offrant un album solide, voire magistral. C’est ce qu’il a fait, car Fields Of Blood, loin d’être aussi convenu qu’un Return Of The Reaper ou formel qu’un Healed By Metal, se révèle progressivement dans toute sa splendeur tout au long de ses cinquante quatre minutes de pur bonheur.

Articulé autour des cornemuses, peu importe leur provenance, Fields Of Blood brille par sa fierté et l’honneur qui s’en dégage. Nous pouvons aisément ressentir la bravoure et l’engagement des Scots au travers de morceaux guerriers qui ne font aucune concession (All For The Kingdom, Freedom, Union Of The Crown, My Final Fight, Gathering Of The Clans, Fields Of Blood ), eux-mêmes entourés par des titres plus lents (The Heart Of Scotland, Thousand Tears, Barbarian, Requiem For The Fallen) qui dénotent des moments solennels, de recueillement ou de tristesse, le cas de Lions Of The Sea étant à part. Cet équilibre permettant à Fields Of Blood d’être un témoignage fidèle des revers vécus par les clans et de leur immense courage. Que ce soit avec l’apport de chœurs masculins puissants avec les habituelles voix qui ont déjà prêté main forte aux teutons à quelques reprises (Andreas VON LIPPINSKI, Hacky HACKMANN, John Jayce CUIJPERS, Olaf SENKBEIL), la présence des instrumentistes des TAMBOURS DU BRONX, du claviériste HP KATZENBURG ainsi que des troubadours Hans GROTHUSEN, Paul GROTHE et Florian BOHM ou de la screameuse scandinave Noora LOUHIMO en guest star sur la balade Thousand Tears, le groupe nous délivre ce qu’il a fait de mieux depuis Clash Of The Gods en 2012. Non pas que Return Of The Reaper, Healed By Metal et The Living Dead soient mauvais, ils sont même bels et bien bons pour paraphraser un certain Jacquouille, fidèle escuyer, mais Fields Of Blood fait enfin monter le niveau d’un ou deux crans au-dessus du heavy metal un peu trop basique que les quatre cavaliers de l’apocalypse se bornaient à interpréter depuis huit ans. Sans doute par manque d’inspiration ou pour satisfaire principalement ses fans de la première heure, ceux qui ont vu naître les Heavy Metal Breakdown, Witch Hunt et War Games, des disques aux chansons concises et tranchantes.

Fields Of Blood ne prend pas ce chemin. Classieuse, créative, emphatique, cette rondelle est à ranger aux côtés des Tunes Of War, Knights Of The Cross, Excalibur, Rheingold ou The Clans Will Rise Again, car il raconte une histoire tout comme ses illustres aînés. Une réalité pas si lointaine (la rivalité qui persiste toujours au travers du SNP, le Parti National Ecossais) qui prend aux tripes et nous permet de mieux percevoir le douloureux vécu d’un peuple de tous temps opprimé à l’instar de ceux qui se battent courageusement aujourd’hui pour leur liberté et leur droit d’exister.

C’est pour se donner du baume au cœur dans la bataille que Fields Of Blood s’entame sur une entraînante entame qui allie la musicalité de l’instrument traditionnel des Highlands, la tribalité des rythmiques, la grandiloquence de la symphonie et la puissance des riffs, ceci afin d’établir au préalable une dimension cinématographique qui fera ponctuellement son apparition sur le disque dans le but de renforcer certaines parties qui se révèleront plus importantes que d’autres, même si l’ensemble se pare d’une atmosphère à la fois dramatique et engagée. C’est grâce à cette rampe de lancement musicale que nous retrouvons le groupe plus aiguisé que jamais dans un chapelet de titres plus punchy les uns que les autres. Comme les véloces All For The Kingdom, Freedom ou Union Of The Crown qui coupent littéralement dans le tas. Bien entendu, les allemands ne se contentent pas uniquement d’être martiaux, mais aussi plus sentimentaux. Les « ballades » n’étant pas forcément leur spécialité, ils arrivent toutefois à vider les glandes lacrymales en arborant des colorations sonores certes moins chatoyantes mais qui ne manquent pas de piquant. C’est en ralentissant la cadence que le quatuor se dote finalement d’une plus grande efficience, comme sur l’épique The Heart Of Scotland (qui rappelle le Hangman’s Eye de Healed By Metal) ou le vintage Barbarian (le pendant plus récent de Tattooed Rider) voire sur le classique Requiem For The Fallen, une superbe pièce musicale qui clôt en beauté l’album et la trilogie. Néanmoins, l’escouade de la mort resplendit également sur la tristounette Thousand Tears où les timbres de Noora LOUHIMO et Chris BOLTENDAHL se marient à merveille, robustement secondés par des chœurs d’une incroyable beauté, des claviers romanesques ainsi que par les cornemuses dont on peut ressentir toute l’amertume et le renoncement. GRAVE DIGGER a rarement fait autant pleurer par le passé si ce n’est sur The Ballad Of Mary, When Rain Turns To Blood, Always And Eternally et Nothing To Believe, les teutons n’étant pas une redondance des SCORPIONS. Deux compos plutôt sautillantes renversent cette tendance à la chialerie et donnent envie de lever son verre en l’honneur des highlanders : Lions Of The Sea et My Final Fight. Cette paire invite sérieusement à la beuverie. Du moins, c’est la sensation que nous pouvons en avoir. Ils sont joyeux et festifs, ce qui contrebalance la mélancolie omniprésente, la rendant plus vivable, plus supportable. Alors que Gathering Of The Clans (écoutez son refrain calqué sur les génériques de Batman des sixties et de Spider-Man des seventies) et l’éponyme Fields Of Blood rajoutent de l’huile sur le feu en ravivant la flamme et la fierté des écossais qui, malgré les débandades ne s’avouent jamais vaincus. Pendant que Gathering Of The Clans s’envole à la vitesse de la lumière, Fields Of Blood illumine l’intégralité du microsillon de par sa brillance naturelle et sa multiplicité atmosphérique : tantôt grandiloquent et éloquent, tantôt incisif et tenace, il se dévoile surtout dans ses moments de vulnérabilité.

Un immense travail sur les ambiances a été fait par GRAVE DIGGER qui, de fait, atteint un nouveau palier dans sa carrière avec ce Fields Of Blood éblouissant. Réussissant l’exploit de nous offrir des morceaux exaltants qui, simultanément, rappellent les pièces antérieures (Tunes Of War pour la fureur, The Clans Will Rise Again pour la théâtralité) tout en y ajoutant une montagne de fraîcheur (les sections orchestrales et le saisissement permanent), le quartet déballe tout ce qu’il a dans le ventre. Les lignes vocales de Chris BOLTENDAHL surprennent par leurs ambivalences, à la fois fragiles et hargneuses. Jamais auparavant le frontman n’avait paru aussi imprégné par la thématique abordée ni même autant possédé par l’esprit du combattant Scot. Il conte si bien cette épopée britannique que le quidam qui l’écoute plonge immédiatement dans un environnement qui lui semble terriblement familier bien qu’il n’en soit pas forcément issu. Axel RITT, quant à lui, se retrouve régulièrement à alterner des riffs bien saignants avec des soli qui surplombent le tout dans un déluge façon bouquet final de feu d’artifice. Jens BECKER et Marcus KNIEP sont les pièces d’artillerie lourde qui se démènent comme des petits fous pour parer les pistes d’une pesanteur typique des hauts fourneaux de la Ruhr. Axel RITT et Marcus KNIEP s’amusent à distiller ci et là des pointes mélodiques aux claviers pour éclairer l’obscurité et adoucir l’impact des boulets de canon sur le champ de bataille qu’est ce grand chef d’œuvre du Fossoyeur. Mention spéciale à tous les invités qui ont permis à Fields Of Blood d’être encore plus profond tant au niveau des chœurs funèbres que des tambours pugnaces et des bagpipes. Sans oublier la contribution de Noora LOUHIMO, de Jörg UMBREIT pour la production en béton armé, d’Alexander TARTUS pour l’illustration à l’ancienne, de Jens HOWORKA pour les photographies. Tous ces éléments essentiels ont fait de Fields Of Blood un nouveau chapitre dans l’histoire, longue comme le bras, de GRAVE DIGGER. Contrairement à certains autres albums des allemands, il n’y aucun temps mort et toujours du suspense. Et l’on déterre perpétuellement de nouveaux squelettes maçonniques qui forgent cet ossuaire métallique au fur et à mesure des écoutes. Il y a tant de détails, tant de couches phoniques qu’il est difficile de percevoir la totalité des strates composantes lors d’une seule listening-session. Fields Of Blood se sera, sans doute, emparé des cœurs des fans. Cet énième témoignage studio marque l’amorce d’une époque artistiquement plus faste pour la formation qui, depuis Fields Of Blood, se sera attaqué à la mise en boîte d’une 21ème galette (Symbol Of Eternity, disponible le 26 août 2022), abordée lors d’une prochaine chronique.



Line-up :

Chris BOLTENDAHL (chant)
Axel RITT (guitares, claviers sur les pistes 2 à 11)
Jens BECKER (basse)
Marcus KNIEP (batterie, claviers sur les pistes 1 et 12)


Equipe technique :

Chris BOLTENDAHL (production, concept de l’artwork, design de la pochette)
Axel RITT (production, enregistrement des guitares)
Jörg UMBREIT (production, enregistrement, mixage, mastering)
Alexander TARTSUS (artwork)
Jens HOWORKA (photographie)


Guests :

Noora LOUHIMO (chant sur Thousand Tears)
Andreas VON LIPPINSKI (chœurs)
Hacky HACKMANN (chœurs)
John Jayce CUIJPERS (chœurs)
Olaf SENKBEIL (chœurs)
LES TAMBOURS DU BRONX (percussions sur The Clansman’s Journey, The Heart Of Scotland)
HP KATZENBURG (claviers sur Thousand Tears)
Hans GROTHUSEN (cornemuse)
Paul GROTHE (cornemuse)
Florian BOHM (cornemuse, cornemuse irlandaise)


Studios :

Enregistré, mixé et masterisé au sein des studios Principal (Senden, Münster, Allemagne)
Guitares enregistrées au sein des studios Meadows (Babenhausen, Allemagne)


Crédits :

Chris BOLTENDAHL (paroles et musique sur les pistes 1 à 11)
Axel RITT (paroles et musique sur les pistes 1 à 11)
Jens BECKER (musique sur Requiem For The Fallen)


Tracklist :

1) The Clansman’s Journey (instrumental)
2) All For The Kingdom
3) Lions Of The Sea
4) Freedom
5) The Heart Of Scotland
6) Thousand Tears
7) Union Of The Crown
8) My Final Fight
9) Gathering Of The Clans
10) Barbarian
11) Fields Of Blood
12) Requiem For The Fallen (instrumental)

Durée totale : 54 minutes environs


Discographie non-exhaustive :

Heavy Metal Breakdown (1984)
Witch Hunter (1985)
War Games (1986)
Stronger Than Ever [Sous le nom de DIGGER] (1986)
The Reaper (1993)
Heart Of Darkness (1995)
Tunes Of War (1996)
Knights Of The Cross (1998)
Excalibur (1999)
The Grave Digger (2001)
Tunes Of Wacken [Live] (2002)
Masterpieces [Compilation] (2002)
Rheingold (2003)
The Last Supper (2005)
25 To Live [Live] (2005)
Liberty Or Death (2007)
Ballads Of A Hangman (2009)
The Clans Will Rise Again (2010)
Clash Of The Gods (2012)
Return Of The Reaper (2014)
Exhumation – The Early Years [Compilation] (2015)
Let Your Heads Roll – The Very Best Of The Noise Records 1984/1986 [Compilation] (2016)
Healed By Metal (2017)
The Living Dead (2018)
Fields Of Blood (2020)


Date de sortie :

Vendredi 29 mai 2020



All For The Kingdom (Vidéo Officielle)

Thousand Tears (Vidéo Officielle)

Lions Of The Sea (Vidéo Officielle)

Barbarian (Lyrics Vidéo Officielle)

COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur la chronique et sur l'album
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Alain Le lundi 16 mai 2022
Increvable GRAVE DIGGER, avec encore un album haut en couleurs. Je me souviens de la découverte de Heavy Metal Breakdown en 84, bien brut de décoffrage, que l'on écoutait avec le premier RUNNING WILD et les premiers LIVING DEATH.
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