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Doom et bien d'autres choses
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Porté depuis 2021 par le chanteur et bassiste Lukas HAIDINGER, le projet autrichien ENDONOMOS a d’ores et déjà produit en 2022 un premier album, sans titre, passé sous nos radars. La parution en cette fin 2024 de Endonomos II – Enlightment constitue une excellente session de rattrapage. Annoncé par son label comme un groupe de Doom Metal épique, ENDONOMOS se révèle sous un jour autrement plus complexe, quoique le groupe ne cherche pas à proposer un propos musical alambiqué, bien au contraire.
Au gré de six compositions plutôt imposantes – entre 6’40 pour le titre de clôture Kafir Qal’a et plus de neuf minutes pour le morceau introductif Inversion -, Lukas et ses acolytes déploient un Doom Metal lent et lourd, servi par une production à la fois limpide et tout à fait vibrante, moins proche des parangons du Doom épique que sont CANDLEMASS et SOLITUDE AETURNUS, que des vibrations Doom et Death, si caractéristiques des premiers groupes signés, au siècle dernier, par le label Century Media : songez à TIAMAT période The Astral Sleep qui aurait emprunté les pédales d’effet des guitaristes d’UNLEASHED (la filiation avec ENTOMBED n’est donc pas vaine). Pour aller à l’essentiel, le versant Death 90’s réside dans des portions de chants gutturaux, dans des riffs abrasifs et laconiques, pesamment déroulés sur un dispositif rythmique simple, voire lapidaire.
D’où vient alors la référence au Doom épique ? Si rugueux soit-il de prime abord, le Doom Metal proposé par ENDONOMOS n’en présente pas moins des versants foncièrement mélodiques et limpides. Ainsi, les guitares savent se faire mélodiques, voire foncièrement mélancoliques, en parfait complément des riffs austères. De même, les vocaux caverneux orientées Death Metal côtoient habilement des lignes vocales plus claires, induisant des ambiances franchement languissantes, voire gothiques.
A la fois abrupt et primitif, limpide et mélodique, le rendu final rappelle furieusement ce moment des années 90 où le Doom et le Death Metal fusionnèrent pour le meilleur, validant une vision à la fois hiératique et tellurique du Doom Metal, fondamentalement rehaussé par l’âpre puissance du Death Metal. Cependant, chez ENDONOMOS, la dimension mélodique et mélancolique introduit des sensations lymphatiques parfois par si éloignées du Grunge. Doom épique, Doom Death initial (années 90), Grunge, Rock gothique : une pluralité d’influences qui ne nuit aucunement à la cohésion d’ensemble, mais qui, bien au contraire, assoie une personnalité, non pas révolutionnaire, mais suffisamment plurielle pour marquer un intérêt dûment effectif en ces temps typiquement numériques.
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