MESSA - The spin
Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :
MP3
- Année : 2025
Provenance du disque : Reçu du label
7titre(s) - 41minute(s)
Site(s) Internet :
MESSA FACEBOOK MESSA BANDCAMP
Label(s) :
The Sign records
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    (18/20)
Date de publication : 15/04/2025
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S'évader via l'épaisseur
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Formé en 2014, le combo italien MESSA s’est fait remarquer par les esthètes, avec son Doom, largement infusé par de multiples influences. Belfry (autoproduction, réédité la même année par l’excellent label Aural Music) posa le cadre de brillante façon en 2016, suivi par un Feast For Water (2018, toujours chez Aural Music) dont les compositions plus conséquentes permettaient des explorations plus aventureuses encore. Jusqu’à l’avènement critique et, pour partie, public de l’immense Close (2022, sorti sur l’éclairé label finlandais Svart records). Et voilà aujourd’hui qu’en termes de support, de capacité de promotion et de visibilité, le quatrième album, The Spin, paraît sur un gros label indépendant, Metal Blade. On parle tout de même de la maison-mère, depuis les années 80 jusqu’à nos jours, de formations fort goûteuses comme SLAYER, SACRED REICH, FLOTSAM & JETSAM, PRIMORDIAL, SATAN, WHIPLASH, FATES WARNING, ANVIL, LIZZY BORDEN, ARMORED SAINT, MERCYFUL FATE et KING DIAMOND, CANNIBAL CORPSE, AMON AMARTH et on en passe : excusez du peu, au niveau du voisinage !
Il y a fort à parier que les gros malins qui ont vu ce que personne ne veut voir vous affirmerons avec aplomb que cette signature sur un label tel que Metal Blade explique pourquoi The Spin s’avère de fait l’album le plus accessible du groupe ; à moins qu’il ne s’agisse de l’œuvre d’un complot franc-maçonnique extraterrestre qui agit depuis la face inférieure de la terre plate.
D’entrée de jeu, j’affirme que MESSA se présente sous des atours globalement plus directs – ce qui ne veux pas dire plus facilement accessibles, mais plus « lisibles ». Mettons au défi les amateurs absolutistes de l’underground de démontrer en quoi le répertoire proposé sur cet album pourrait le moins du monde livrer les clefs d’un quelconque succès massif, dans la sphère Metal, encore moins au-delà. Je sens qu’il va falloir argumenter, et c’est légitime, car rien n’est moins facile à expliquer qu’un paradoxe.
Ceci dit en passant, beaucoup oublient combien le paradoxe peut s’avérer fructueux et pratique. Une démonstration ? Approcher une allumette d’un récipient de pétrole et vous comprendrez le principe de combustion, voire d’explosion (accessoirement de chirurgie des grands brûlés). Pour autant, ce principe a été dompté pour livrer le moteur à explosion qui a fait avancer les véhicules à moteur thermique pendant des décennies, et encore de nos jours. Ah, ça vous en bouche un coin ! Avant d’entrer dans le vif du succès créatif de MESSA, qu’on me permette de saluer la capacité d’un groupe qui, rencontrant trois labels en quatre albums, assure avant tout, et de façon indépendante, peut-être même insolente, son propre développement artistique.
La question qu’il faut se poser à propos de MESSA ne consiste pas à identifier ses connexions avec le Metal, le Doom ou le Stoner, mais bien à savoir si le groupe a réussi à préserver une cohésion d’ensemble, garante, certes d’un facteur électrique, voire d’une charge plombée. Ce d’autant plus que le groupe ne cache pas sa volonté d’introduire de nouvelles influences, notamment ancrées dans les années 80. A ce titre, on songe à la face la plus sombre de THE CURE (période Pornography). La réponse s’avère positive.
Pour autant, le groupe sera-t-il parvenu à maintenir une tendance exploratrice et iconoclaste ? La réponse demeure toute aussi positive. Sera-t-il demeuré fidèle aux primats d’un Rock vraiment lourd - comprendre Heavy, voire Doom ? Oui encore, quoique cette tendance ne s’avère plus autant hégémonique. Parions sur l’intelligence d’un public qui saura agréger ses motifs d’acceptation en fonction de ses propres référentiels. Vous êtes un nostalgique du Heavy Metal des années 70 ? Vous avez été ensorcelés par la lourdeur pousseuse du Grunge ? Vous avez embarqué dans les croisières poussiéreuses du Stoner ? Pour de souci, vous pouvez tous et toutes monter à bord de cet album.
En somme, sur cet album, il faut s’attendre à des rythmiques et à des arrangements vocaux attrayants, sûrement davantage issus du Rock alternatif des années 80 et 90 que du Metal, Grunge et Stoner de ces mêmes années 90. Peu importent les références, l’essentiel est que MESSA délivre un message aussi lourd que nuancé, aussi personnel que multiplement référencé. Il s’avère que l’écoute de cet album s’avère immédiatement addictive. Fort d’un opus aussi fort, MESSA peut espérer s’extraire de l’underground et se positionner sur un créneau fédérateur, gage de continuité et de dépassement, la contradiction n’étant qu’apparente.
Vidéo de Fire On The Roof cliquez ici et The Dress cliquez ici
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