Métal Intégral - Chronique / YEAR OF THE GOAT

Beauté sulfureuse

Il aura fallu attendre six ans avant d’entendre à nouveau YEAR OF THE GOAT dans ses œuvres. Le soulagement passé, on peut d’ores et déjà annoncé un double constat : le groupe s’ébat avec prestance et efficacité dans le genre qu’il s’est créé, sans chercher de la dépasser. Pour les retardataires, il n’est pas inutile de tenter de définir la formule très particulière et singulièrement attractive développée par le groupe suédois. Prenez un goût pour l’occulte et pour les structures à séquences multiples et vous obtenez forcément du MERCYFUL FATE. Ajoutez un chant principal masculin, clair et passionné, et vous pouvez aller chercher dans le progressif des années 70, tout autant que dans le Rock gothique des années 80. Ajoutez des arrangements de claviers et des chœurs féminins et vous voilà derechef dans les années 70.

Notre site avait très tôt (2011) repéré le groupe, dès son premier mini-album Lucem Ferre (cliquez ici) et avait reconnu le chef d’œuvre que demeure le second album The Unspeakable (2015, cliquez ici). Certains ont trop sévèrement boudé le troisième album, Novis Orbis Terrarum Ordinis, trop facilement blamé d’être dans l’ombre de son magnifique prédécesseur.

Autant prévenir d’entrée de jeu, Trivia Goddess est certes un superbe album, quand bien même il ne peut logiquement surpasser The Unspeakable. Dans le cas présent, l’effet de divine surprise ne peut plus jouer ; il convient donc de jauger l’album pour ce qu’il est, c’est-à-dire un excellent rendu de la formule troublante, décrite ci-dessus. Sur une instrumentation très marquée par les années 70 (claviers vintage, guitare acoustique) et des harmonies vocales féminines (les fans d’AOR sont les bienvenus !), le groupe déploie son répertoire dans le cadre de formats raisonnables, entre quatre et cinq minutes. Avec toutefois des exceptions raisonnables : l’introductif Power Of Eve (un peu moins de sept minutes), The Witch Of The Woods (sept minutes) et, surtout, Mét Agwe (huit minutes).

Dans tous les cas de figure, YEAR OF THE GOAT convainc et performe grâce à une parfaite maîtrise d’un potentiel émotionnel littéralement troublant. En somme, le groupe ne réinvente pas sa formule, préférant en proposer une émulsion convaincante, grâce à une écriture au cordeau et à un rendu acéré et vibrant.

Si YEAR OF THE GOAT veut s’offrir à nouveau une durée conséquente pour livrer une suite de cet étiage, on n’y voit pas d’inconvénient si c’est pour retrouver les standards qualitatifs de Trivia Goddess.

Vidéo de Trivia Goddess : cliquez ici

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