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Reportage :  You wanted the best ? You got the best !
KISS story : 40 years of Rock And Roll All Nite
( KISS )
Date de publication : 22/05/2015
Auteur : metalmp
Quel groupe de Rock peut se vanter d’avoir connu un parcours sans faute ? A part ceux à la carrière éphémère, aucun. Quel groupe de Rock peut se vanter d’avoir dû relever la tête dès ses débuts, été obligé de se réinventer afin d’affronter de nombreux revers de médaille, su devenir une icône de la culture pop américaine et un groupe à l’influence mondialement reconnue ? A part KISS, aucun. Car malgré un extraordinaire sens du marketing et de la démesure, sans une farouche volonté de toute une équipe, sans l’esprit aventurier d’une poignée de personnes et la conjoncture d’une époque, en bref, si KISS naissait aujourd’hui, KISS n’aurait pas enregistré plus de deux albums. Mais KISS est né dans les années 70, et fête aujourd’hui plus de 40 ans d’une carrière en dents de scie. Des dents sacrément rouillées parfois, mais entretenues avec une passion et une volonté qui forcent le respect. On ne devient pas super héros par hasard…

Non contents de la direction artistique que prend WICKED LESTER, leur formation d’alors, Paul STANLEY (né le 20 janvier 1952) et Gene SIMMONS (son ainé, né le 25 août 1949), guitariste et bassiste, et tous deux chanteurs, font sécession et décident, à la fin de l’année 1972 de recruter un batteur. Peter CRISS (né le 20 décembre 1945) a placé une annonce dans le magazine Rolling Stone précisant qu’il était « prêt à tout pour réussir ». Ça tombe bien car Gene et Paul ont l’idée de faire plus que du rock : ils entendent développer un certain mystère autour de leur groupe ainsi qu’un véritable spectacle en se maquillant. Cependant, ils ont tous trois conscience, après quelques répétitions sous la forme d’un trio, qu’il manque un guitariste. Ils organisent début 73 des auditions et remarquent Ace FREHLEY (né le 27 avril 1951) qui débarque chaussé de deux baskets de couleurs différentes. Ce côté original et son jeu de guitare convainquent le trio qu’il est l’homme de la situation. Ainsi nait KISS en 1973 à New York.

Le groupe répète intensivement en vue de son premier concert qu’il donne le 30 janvier 1973 au Popcorn, un club New Yorkais du quartier du Queens devant une vaste foule de… 3 personnes. Mais déjà l’idée est là : chacun des musiciens représente un personnage, les concerts sont ponctués d’artifices divers… Naturellement, KISS envisage d’embrasser une carrière discographique et engage Eddie KRAMER pour produire sa première démo de 5 titres en juin de cette même année. Concert après concert, la formation se forge une certaine réputation qui fini par attirer l’attention de Bill AUCOIN, producteur de télévision qui devient en août le premier manager de KISS. Sa première tâche est de convaincre Neil BOGART de signer ses poulains sur son tout nouveau label, Casablanca. KISS investit le studio Bell Sound de New York en octobre afin d’y enregistrer son premier album. Puis termine l’année en donnant un concert, le 31 décembre, à l’Academy Of Music de New York en ouverture de BLUE OYSTER CULT, concert au cours duquel Gene SIMMONS se lance dans une démonstration de cracheur de feu et voit sa chevelure s’enflammer ! Une publicité gratuite bienvenue pour lancer la carrière du groupe.

C’est au mois de février 1974 que sort le premier album de KISS. La pochette est une photo des musiciens maquillés, belle invitation à entrer dans un univers à part. Seulement, malgré d’importants moyens mis en place pour la promotion, et malgré, aussi, la présence de futurs classiques du groupe (Deuce, Cold Gin, Strutter…), ce premier album ne fait qu’une timide apparition dans le top 100 du Billboard. Rien d’extraordinaire, mais il y a pire : KISS se fait joliment critiquer par la presse spécialisée après sa première apparition télévisée. Bah, l’histoire ne fait que commencer, l’avenir est devant ! KISS part donc conquérir son public sur les routes avant de retourner en studio pour enregistrer son second album. Hotter Than Hell, produit, comme le premier, par Kenny KERNER et Richie WISE, parait en novembre, soit 8 mois à peine après le premier essai. A cette époque, il faut être présent le plus possible. Cette fois, l’album, plus dur, sombre et déterminé, ne parvient pas à atteindre le top 100. Bill AUCOIN ne se décourage pas et incite ses poulains à jouer le plus possible, même dans les endroits les plus reculés du pays. Si les ventes sont faibles, le spectacle est bien là, sang, feu, guitares fracassées, explosions… tout est fait pour que le public croisse. En tous cas, la réputation de KISS commence à dépasser le cercle de quelques initiés.

Le groupe en profite pour retourner en studio et publie au mois de mars 1975 Dressed To Kill. Le travail scénique et le rythme que s’impose KISS semble payer puisque ce nouvel album grimpe à la 37ème position du Billboard. Les radios commencent également à suivre en diffusant notamment C’mon And Love Me et, surtout, le bientôt hymne Rock’nRoll All Nite. Mais à cause d’investissements trop ambitieux et de retours trop peu conséquents, Casablanca est sur le point de déclarer faillite. Bill AUCOIN tente alors le tout pour le tout, et joue un vrai coup de poker : il propose d’organiser pour KISS une tournée des stades pour enregistrer un album live. Afin de rassurer le label, il mise même ses propres économies dans ce pari fou. Un pari qui attire le public, et qui se transforme en réussite, même si toutes les dates ne sont pas sold-out. Les 12.000 spectateurs de Detroit, ville avec laquelle KISS connaitra une longue et indéfectible complicité, seront immortalisés sur le double album Alive ! qui parait en septembre 1975. En à peine deux semaines, le disque est certifié or et se hisse à la 9ème place. Le platine suivra, et fera des petits, renflouant enfin les caisses de Casablanca.

Désormais, le nom de KISS est sur toutes les lèvres. Le quatuor s’est imposé dans le monde du spectacle et le nombre de ses fans va croissant jour après jour. A Terre Haute, dans l’Etat de l’Indiana, un fan du nom de Bill STARKEY crée la KISS Army qui deviendra bientôt le fan-club officiel du groupe. Le côté militaire, la puissance de cette armée de fans séduisent le groupe qui voit en ses légions nouvelles le symbole de sa puissance écrasante. Son aura est désormais telle que KISS pense aussi aux aspects marketing de son business et commence à développer un impressionnant merchandising.

Son retour en studio se fait cette fois en compagnie de Bob EZRIN, un producteur qui a fait ses preuves avec PINK FLOYD, Alice COOPER ou encore Lou REED. Mais les sessions d’enregistrements s’avèrent difficiles : des tensions avec Ace FREHLEY apparaissent et deviennent telles que le guitariste est parfois remplacé. Mais la réputation de KISS est désormais telle que l’attention du public se porte sur Destroyer qui parait en avril 1976. L’album est certifié platine avant même sa sortie grâce aux pré-commandes. Dès sa parution, il atteint la 11ème place du Billboard et s’impose comme un futur classique. Detroit Rock City rend hommage à la capitale de l’automobile, God Of Thunder, Sweet Pain posent le côté sombre d’un Gene SIMMONS en pleine forme, Paul STANLEY s’octroyant les aspects plus festifs avec King Time Of The Night Time World ou Shout It Out Loud. Mais c’est Peter CRISS qui crée la sensation avec la ballade introspective Beth qui est éditée en single et s’écoule à plus d’un million d’exemplaires.

Fort de ce succès, KISS décide de s’attaquer sérieusement au reste du monde et franchit l’Atlantique pour une série de concerts en Europe (Royaume Uni, France, Allemagne, Bénélux, Italie…) avant de retrouver ses terres et de sillonner les USA. Intitulée Spirit of ’76, clin d’œil évident à la déclaration d’indépendance des Etats Unis (qui fut signée à Williambsburg, en Virginie, le 4 juillet 1776) qui fêtent leur bicentenaire, le spectacle est plus grandiose que tout ce que KISS a pu proposer jusqu’alors : décors d’apocalypse, fumigènes, feux d’artifices… Le summum de la tournée se passe à Annaheim, en Californie, où KISS tient la tête d’affiche devant un public de 55.000 spectateurs.

Après cette nouvelle tournée réussie, KISS retrouve le chemin des studios. Eddie KRAMER a proposé de travailler dans un ancien théâtre désaffecté : haut de plafond, l’endroit propose de nombreuses possibilités pour faire sonner les instruments de manière inhabituelle. KISS enregistre aussi bien dans la loge de l’accueil que dans les couloirs d’arrière scène. Lorsqu’il est commercialisé fin 1976, Rock’n’Roll Over devient rapidement double platine et grimpe de nouveau en 11ème position.

La réputation de KISS est désormais telle que le groupe Marvel – "la maison des rêves" – propose de réaliser une série de comics dont les héros seraient les membres de KISS. Et comme personne ne fait les choses à moitié, encore moins d’un point de vue marketing, les quatre super héros du Rock US mélange, lors d’une cérémonie largement médiatisée, un peu de leur sang à l’encre rouge qui sera utilisée pour la BD… Le succès est garanti et se trouve bel et bien au rendez-vous. Les choix extra-musicaux de KISS ne seront pas toujours aussi judicieux.

Toutefois, KISS est désormais renommé largement au-delà des frontières occidentales. Les quatre se retrouvent ainsi au Japon où le légendaire Budokan de Tokyo les accueille pour 4 soirées sold out. Partout dans le monde, la folie est identique et ce succès commence à peser sur les épaules d’Ace et de Peter qui supportent de plus en plus mal les obligations liées à leur popularité. KISS, pourtant, retrouve rapidement le chemin des studios et Eddie KRAMER avec qui est mis en boite Love Gun.

L’album parait en juin 1977 et, grâce à son lot de classiques (Love Gun, I Stole Your Love, Christine Sixteen…) arrive au pied du podium, n°4 du Billboard. La nouvelle tournée propose un show plus grandiose encore, la scène étant équipée, entre autres, de plateformes qui descendent des cintres afin d’accompagner les musiciens sur scène. Les concerts donnés au Forum de Los Angeles sont enregistrés afin d’offrir au public Alive II !. Commercialisé dès le mois d’octobre 77, ce nouveau témoignage est proposé dans un étonnant format : le double album n’offre que 3 face live, la dernière étant composée de nouveautés studio. Le disque parvient quand même à la 7ème position et KISS, enfin, s’accorde un peu de repos, mérité mais surtout nécessaire au regard des tensions qui se font plus importantes au quotidien.

Cet éloignement médiatique permet donc à chacun de se ressourcer tout en imposant KISS sur le marché des produits dérivés qui propose désormais des figurines, poupées et autre flipper à la gloire de KISS. Lorsque le groupe décide de revenir, c’est avec une nouvelle arme marketing : chacun des membres du groupe publie, courant 1978, un album solo. Force est de reconnaitre que la qualité est inégale, Ace FREHLEY se distinguant des autres, notamment de Peter CRISS dont le disque trop mièvre se ramasse. Si l’initiative est louable, la décision suivante va plus qu’écorcher l’image de KISS qui se laisse tenter par l’aventure cinématographique. La chaine NBC leur propose de réaliser un téléfilm, KISS Contre Les Fantômes, qui, s’il touche une large audience, se fait descendre par la critique et le public. Un ratage, une aventure pitoyable qui ridiculise les quatre héros.

Il est donc grand temps pour KISS de proposer à son public un nouvel album. Si le punk semble secouer le vieux continent, les USA succombent en cette fin de décennie au disco. Toujours à l’affût du bon plan, le duo fondateur décide de faire appel à un spécialiste des musiques de boites de nuit afin de l’accompagner dans l’enregistrement du futur album. Vinnie PONCIA arrive aux manettes et guide KISS durant les sessions d’enregistrement qui se tiennent dans le plus grand secret, permettant au groupe d’utiliser les services d’un certain Anton FIG, qui remplace Peter CRISS, très mal en point, sur plus d’une prise. En mai 1979, soit deux ans après son dernier album studio, KISS publie Dynasty qui rencontre un succès planétaire grâce au tube I Was Made For Lovin’ You, un morceau presque plus disco que Rock. Si le public se renouvelle, un nombre non négligeable de fans pointe du doigt les lacunes et choix discutables de ses ex-héros. Et commence à déserter. Mais KISS est désormais devenu une attraction familiale, et la tournée remporte un succès sans précédent persuadant STANLEY et SIMMONS qu’ils ont fait le bon choix. Ils décident donc de renouveler leur confiance envers Vinnie PONCIA. Oui, mais…

La frénésie productive des débuts a, semble-t-il, cédé la place à un peu de repos entre deux albums. KISS pourtant n’est pas au mieux de sa forme. S’il est crédité sur l’album, Peter CRISS n’a pas enregistré une seule de ses parties, ce que les fans découvriront bientôt. Le mythe se brise d’autant plus que Unmasked, qui sort en juin 1980, devient rapidement la cible de toutes les critiques qui fustigent ses arrangements inutiles. Recette déjà entendue, peu de titres qui sortent du lot… la sanction est claire : Unmasked ne parvient qu’à la 35ème place du Billboard et s’ensuit une désertion massive des fans. Une sombre période commence pour KISS et la série noire débute avec le limogeage de Peter CRISS. Le choc est grand, mais la décision devenait urgente.

Le félin est remplacé par un renard. Eric CARR, illustre inconnu né à New York le 12 juillet 1950, trouve rapidement sa place au sein de KISS. Dès la tournée qui suit, le nouveau batteur séduit le public par sa frappe efficace et sa sympathie. Mais ce n’est pas assez. Si les salles se remplissent, l’Europe craque pour le groupe de première partie bien plus que pour la tête d’affiche. A plus d’une reprise, IRON MAIDEN vole la vedette à KISS pour devenir le groupe que l’on sait. Si l’album est critiqué, les stades se remplissent un peu partout dans le monde, rassurant ainsi KISS quant à sa capacité à séduire encore.

Confiant, le duo fondateur décide de se lancer dans un projet à l’ambition démesurée : la réalisation d’un album conceptuel pour lequel Bob EZRIN refait son apparition. Eric CARR a beau tenter de les dissuader, rien n’y fait, pas même les tensions vivaces qui pourrissent la vie du groupe. De nouveau, le verdict est sévère à la sortie, en novembre 1981, de Music From The Elder qui doit essuyer une critique lapidaire. En chutant à la 75ème place, le disque est un échec commercial tel que KISS décide de ne pas se risquer à partir en tournée. Et en profite pour se séparer de son manager, tandis qu’Ace FREHLEY claque la porte du vaisseau spatial sans officialiser son départ…

Comment KISS peut-il prouver n’avoir pas perdu totalement son esprit ? C’est la question que se posent les membres restants qui profitent du moment pour publier une nouvelle compilation, Killers, en 1982, trouvant ainsi le temps de travailler un répertoire plus à son image. Alors que KISS doit enregistrer, Ace FREHLEY est victime d’un accident de moto et ne peut entrer en studio. Bien que crédité, il est, à son tour, remplacé par des musiciens de session. Creatures Of The Night sort en octobre 1982 et le public avoue être soulagé : KISS a retrouvé la foi et la majeure partie de l’album montre un groupe heavy comme rarement. KISS renoue avec le succès, relatif, en voyant son disque monter en 45ème position. Une tournée est alors mise en place mais la longue convalescence d’Ace l’a transformé : en plus d’une attirance certaine pour l’alcool, il est désormais dépendant aux médicaments, qu’il a ingurgités pendant de longs mois. Il est alors remplacé par Vinnie VINCENT, responsable de la plupart des guitares du dernier album, qui découvre la rancœur du public qui ne remplit que peu les salles américaines. Mais ailleurs, en Europe, en Amérique du Sud, en Asie, le succès ne se dément pas.

L’intérêt moyen porté à leur groupe ne satisfait guère Paul et Gene. Frapper un grand coup, faire du bruit, monopoliser l’attention et attirer tous les regards sur KISS devient leur nouvelle stratégie. 1983 sera l’année de tous les défis. Une fois l’enregistrement de Lick It Up, leur nouvel album, terminé, KISS en assure la promotion sur l’incontournable MTV. Paul, Gene, Eric et Vinnie se présentent au public tels qu’ils sont sur la pochette du nouveau disque : sans aucun maquillage. Les masques sont tombés, créant une excitation mondiale à nulle autre pareille. Et le titre de l’album prend un tout autre sens tandis qu’une pluie de hits en est extrait. Car, oui, Lick It Up est un pur produit KISS, un disque de rock démesurément efficace de A à Z qui devient n° 24. Mais pourquoi cette décision ? KISS en a-t-il eu marre de tout ce cirque ? Ou s’agit-il plus simplement – et vraisemblablement – d’un superbe coup de marketing ? Le résultat est simple : KISS fait de nouveau la une de tous les journaux spécialisés du monde. Cette fois, la tournée est un succès mondial mais l’entente avec Vinnie VINCENT est mauvaise. Ce dernier quitte KISS (et crée son INVASION) et est rapidement remplacé par Mark St JOHN. La valse des guitaristes commence, tandis que Gene SIMMONS se laisse attirer par sa nouvelle passion : le cinéma.

Profitant de l’engouement nouveau et afin de confirmer sa position retrouvée, KISS retourne en studio et propose au mois de septembre 1984 Animalize qui, grâce notamment au single Heaven’s On Fire, monte en 19ème position du Billboard, dépassant les scores et les ventes de Lick It Up. Mais Gene SIMMONS s’implique de plus en plus dans le 7ème art, délaissant quelque peu Paul STANLEY. KISS fait alors appel à des compositeurs extérieurs dont le faiseur de hits Desmond CHILD. De plus, alors que la tournée a débuté, Mark St JOHN est victime d’une maladie paralysante et doit être remplacé en urgence. L’arrivée soudaine de Bruce KULICK donne au public l’impression d’un mal-être au sein de KISS qui consomme du guitariste à outrance. Les stades se remplissent malgré tout, et la ville de Detroit est remise à l’honneur puisque le show y est filmé en vue de publier une vidéo, Live And Uncensored.

KISS a trouvé un rythme métronomique, et publie Asylum en septembre 1985. Ce nouvel album est promu par une utilisation massive de MTV qui diffuse en boucle les vidéos de KISS. La tournée est un nouveau franc succès au point que le groupe prolonge son périple américain et se voit « contraint » d’annuler sa venue aux Monsters Of Rock anglais prévue en août 1986. Une fois sa tournée achevée, le groupe s’accorde enfin un peu de repos, n’apparaissant, en 1986, que sur la compilation Stars, projet caritatif initié par Ronnie James DIO.

En 1987, pour l’enregistrement de son nouvel album, KISS fait appel à un producteur de renom : Ron NEVISON. Connu pour son travail avec UFO, Ozzy OSBOURNE, SURVIVOR ou HEART, il guide STANLEY and Co pour la création de Crazy Nights. Si, à sa parution, en septembre de cette même année, le succès commercial est présent (n°18), le public ne se déplace pas aussi massivement sur la tournée. La folie semble retomber, et KISS peut enfin se rendre à Donington en 1988 où il joue juste avant la tête d’affiche, IRON MAIDEN, face à la plus grande foule que le festival ait connue.

Fin 1988, KISS propose une nouvelle compilation : Smahes, Thrashes And Hits voit le jour en novembre et devient n°22 US. Cette réussite conforte KISS dans sa vision de sa position sur le marché malgré un désintérêt progressif du public pour le Hard US ou le Glam. La vague Thrash fait depuis quelques temps des ravages, tandis que le Grunge commence à attirer public et médias. C’est ainsi que Hot In The Shade, qui parait en octobre 1989 ne recueille qu’un intérêt moyen (n°29). Ce recul public fait hésiter KISS qui tarde à partir en tournée. La décision ne sera finalement prise qu’après le succès de Forever, ballade qui permet au quatuor de donner, finalement, quelques 150 concerts à travers le monde en 1990. De nouveau, les effets et les décors de scène parviennent à attirer le public faisant de cette nouvelle tournée un nouveau succès.

Afin de retrouver le chemin des sommets du Billboard et autres charts, KISS décide de faire appel à celui qui jadis fut son mentor. Bob EZRIN est en charge de la production du successeur de Hot… mais le sort vient à nouveau s’abattre sur le groupe : Eric CARR est victime d’un cancer qui le ronge et tout est mis de côté afin que le batteur puisse lutter et revenir. Mais sa convalescence est plus longue – il subit une opération à cœur ouvert – et KISS fait appel à Eric SINGER pour l’enregistrement de Revenge. CARR participe cependant à l’enregistrement de God Gave Rock’n’Roll To You II , titre sur lequel il chante, mais sa santé se dégrade : la tumeur opérée s’est étendue aux poumons, puis, deux jours après la cérémonie des MTV Music Awards, il est victime d’une hémorragie cérébrale qui le plonge dans le coma. Eric CARR décède des suites d’une seconde hémorragie cérébrale le 24 novembre 1991. Un jour maudit dans l’histoire du Rock puisque, de l’autre côté de l’Atlantique, on annonce ce même jour la disparition de Freddie MERCURY, le chanteur de QUEEN.

Revenge parait en mai 1992 et est dédié à la mémoire d’Eric CARR. L’album est unanimement salué par la critique. Les éloges pleuvent, saluant le travail réalisé sur cet album, le plus Heavy depuis Creatures Of The Night. Le public ne s’y trompe pas et propulse Revenge en 6ème position du Billboard. La tournée propose un spectacle toujours aussi impressionnant, et, malgré le fait que les fans se fassent de nouveau quelque peu désirer, est prétexte à l’enregistrement d’un nouveau live, enregistré par Eddie KRAMER à Indianapolis, Cleveland et Detroit.

Alive III ! parait en mai 1993 et devient rapidement l’objet de nombreuses railleries et critiques à cause des trop nombreux overdubs présents. Malgré une jolie 6ème place, l’image de KISS est une nouvelle fois écornée, ce qui n'empêche le quatuor de donner un concert intimiste au Foundations Forum de Burbank (banlieue de Los Angeles), sorte de marché du Metal ouvert au public. Mais ce public commence à être plus attiré par de nouveaux héros que sont les NIRVANA, SOUNDGARDEN ou autres PEARL JAM.

Qu’importe, pour séduire la jeunesse américaine, KISS se lance dans la réalisation d’un tribute album à sa propre gloire, Kiss My Ass. De nombreuses vedettes participent à son enregistrement (Lenny KRAVITZ, ANTHRAX…) et KISS tient, en 1994, la tête d’affiche des Monsters Of Rock sud américains. Parallèlement, afin de dignement célébrer ses 20 ans de carrière, KISS lance les KISS conventions, sorte de salon / musée itinérant agrémenté de concerts. Peter CRISS accepte même de réapparaitre aux côtés de ses anciens compagnons. Forcément, la rumeur d’une reformation du KISS originel nait et grossit rapidement. Mais le KISS actuel se concentre sur l’enregistrement de son futur album, Carnival Of Souls.

Avant sa parution, KISS cède à l’appel des sirènes de MTV et participe à "l’incontournable" exercice des MTV Unplugged. Et là, bam ! sur les derniers morceaux, KISS est rejoint par Peter CRISS et Ace FREHLEY pour une version inédite à 6 musiciens. Mais, malgré les bruits et les attentes, aucune reformation n’est annoncée. Au contraire, toujours à la pointe du marketing, KISS lance de nombreux projets, dont Kisstory, une immense biographie en édition limitée (vendue au prix modeste de 160 USD à domicile…) Mais surtout, le 16 avril 1996, KISS donne une conférence de presse à New York sur le porte avion USS Intrepid au cours de laquelle SIMMONS et STANLEY apparaissent accompagnés de FREHLEY et CRISS, maquillés et en tenue d’époque ! Ils annoncent l’organisation d’une gigantesque tournée US avec la mythique scénographie de 1977. Sans surprise, le succès est immédiat, et les places s’arrachent comme des petits pains.

La tournée US devient mondiale et très – très – lucrative. Elle s’étend tant que Bruce KULICK, lassé d’attendre que cette réunion, censée être temporaire, prenne fin, démissionne. Pendant qu’il est sur la route, KISS décide de publier Carnival Of Souls afin de contrer le marché parallèle, mais l’intérêt public est ailleurs. Le disque ne parvient que n°27 dans une indifférence quasi générale.

Reste que la tournée est si fructueuse que les quatre super-héros décident de se retrouver en studio afin de donner naissance, près de 20 ans après leur dernière collaboration officielle, un album du KISS originel qui, visiblement, affole les foules. Dès sa parution en juillet 1998 Psycho Circus grimpe sur le podium (n°3). Sans nier les qualités du disque, on remarque bientôt qu’il est principalement l’œuvre du seul Paul STANLEY. Mais qu’importe, les ventes suivent, le cash coule à flots, la tournée apporte son lot de surprises – dont une partie est projetée en 3D nécessitant des lunettes spéciales – et le merchandising s’arrache partout. Bref, tout va pour le mieux.

Redevenu une véritable machine à dollars, KISS se concentre sur son marketing. Tout y passe, de la poupée au cercueil, avant que le groupe n’annonce que l’an 2000 sera consacré à une tournée d’adieux. Le coup d’envoi, comme un clin d’œil, est donné à Phoenix (vous savez, l’oiseau qui renait de ses cendres, tout un symbole, non?) le 11 mars et s’étire jusqu’en 2002. Mais, malgré l’intérêt toujours vivace pour le KISS originel, cette tournée s’accompagne de nouvelles tensions et jalousies. C’est ainsi qu’en janvier 2001, estimant être beaucoup moins bien payé que Ace, Peter CRISS annonce son départ. Il est dans la foulée remplacé par Eric SINGER qui endosse son costume et revêt son maquillage, ce qui entraine, inévitablement, de vives protestations des fans. Mais ce n’est là qu’un début.

De son côté, Ace FREHLEY se rappelle que, lors de la réunion de 1996, il avait déclaré qu’il ne se voyait pas passer plus de 4 ou 5 ans dans ce projet. La tournée étant celle des adieux, c’est naturellement qu’il décide, lui aussi, de mettre un terme à cette aventure. Le duo fondateur décide de continuer et fait appel à Tommy THAYER qui, à son tour, se grime en spaceman, ersatz d’Ace. KISS vient de lancer un nouveau concept que STANLEY défend bec et ongles : peu importe le musicien, ce que le public veut, c’est le personnage. Lui-même pourra être remplacé le moment venu…

En 2002, l’espace de quelques mois, Peter CRISS réintègre KISS afin d'honorer la fin de son contrat. Le groupe enregistre à Melbourne Alive IV ! lors d’une soirée donnée avec l’orchestre symphonique de la ville dont les musiciens sont tous maquillés à la KISS. Effet garantit d'autant que les classiques du groupes sont réarrangés. Mais, comme un mouvement perpétuel, les rancœurs refont surface et cette fois, ce sont Paul et Gene qui décident de se séparer – encore – de Peter et intègrent – encore – Eric SINGER en 2004. Ce dernier participe ainsi intégralement à la tournée Rock The Nations dont sera issu un nouveau DVD.

Les concerts, cependant, se font plus rares. Seuls quelques apparitions du groupe sont à noter en 2006 et 2007 dont une en Californie, à San Jacinto où Paul, victime d’une désydratation sévère ne peut monter sur scène. KISS remanie donc sa setlist afin de donner le seul concert en trio de sa carrière ! Pendant cette période, afin de ne pas être commercialement absent, KISS publie une série de DVD retraçant son histoire : les trois volumes de Kissology paraissent aux USA, pour un total – modeste comme KISS – de 12 DVD (qui arriveront 3 ans plus tard en Europe).

Afin de célébrer ses 35 ans d’existence, KISS annonce, début 2008, un retour sur scène. Alive 35 reprend les décors et la setlist de la tournée mythique de 77, période Love Gun et passe de nouveau par l’Europe non visitée depuis le siècle précédent. Au final, cette tournée anniversaire, qui pilonne l’Amérique du Sud, du Nord jusqu’au 16 décembre 2009, devient la plus lucrative de l’historie de KISS. Entre-temps, le groupe s’est accordé du temps pour retourner en studio et donne naissance, en octobre 2009, à Sonic Boom qui crée la sensation. Après tout, voici plus de 10 ans que KISS n’a pas proposé de nouveauté et le public américain lui offre une rarissime 2nde position. Une nouvelle tournée mondiale est organisée, KISS sortant le grand jeu et assurant, en France, la tête d’affiche du Hellfest de Clisson le 20 juin 2010, proposant son gigantesque cirque sur d’autres festivals du vieux continent avant de prendre un peu de repos.

Afin de fêter (avec un peu d’avance) ses 40 ans de carrière, c’est un nouvel album que KISS offre à ses fans en octobre 2012, juste à temps donc pour les fêtes de fin d’année. Si Monster est moyennement accueilli car, dans l'esprit traditionnel d'un KISS sans surprise, le quatuor repart de nouveau sur les routes en 2012/13, revient au Hellfest en juin de cette même année avant d’annoncer organiser, en 2015, une tournée mondiale pour célébrer sa longévité.

1973 – 2015… 42 ans que ça dure ! 42 ans de chaleureux bisous et des shows toujours plus délirants comme seuls savent en concocter les plus grands. A ce jeu, rares sont les formations qui égalent KISS (les doigts d’une main suffisent à les compter…) Alors rendez-vous au Zénith de Paris le 16 juin 2015 pour un nouveau show des plus grands performers américains de tous les temps.

You wanted the best, you got the best… KISS !
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Sources :
www.kissonline.com
Black Diamond, the unauthorized biography of KISS, Dale SHERMAN, Collector’s Guiide Publishing Inc., 2009
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kiss
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