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La colère du volcan
05:01
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La colère du Volcan (texte par Camille Gandilhon)
Flamme et ténèbre, issant des fonds océaniques
Le volcan dont la cendre a formé le Cantal
A décoché des blocs de soufre et de métal
Aux astres, s’épuisait en efforts titaniques.
Le troupeau sidéral, indocile aux paniques,
Le narguait des hauteurs de l’infini natal.
Or, un soir, les méfaits d’un ouragan brutal
Décuplèrent l’élan des forces volcaniques.
Un vent sauvage ayant soulevé jusqu’au ciel
L’eau de la mer, noya d’un flot torrentiel
Le volcan furieux, pénétré jusqu’aux moelles ;
Et la foudre ébrécha son cratère béant.
Mais lui, tordant soudain sa gueule de géant
Cracha la lune énorme en insulte aux étoiles.
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2. |
Au travers de nos cris
08:48
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Flots de lait, vins de Limagne ! (Texte par Camille Gandilhon / Ajouts par Spellbound.)
Flots de lait, vins de Limagne
Beautés capiteuses et fertiles
Qui coulent reines et rois
En nos veines
Flots de lait, vins de Limagne
Contrent, mirifiques, les ennuis
Qui coulent reines et rois
Et nous font clamer :
Salut à toi, Puy de Dôme !
Salut à toi, Puy Mary !
Les deux rois du vieux royaume
Où notre peuple a fleuri !
L'Auvergne a plaine et montagne,
Doubles dons, Sancy, Cantal
Flots de lait, vins de Limagne
Là Gerbert, ici Pascal.
Soyons fiers d'être nous-mêmes
Méprisons les renégats
Les coeurs mous et les fronts blêmes
Soyons de francs auvergnats !
Toute danse mijaurée,
Efféminerait nos gars
Ah ! Qu'ils dansent la bourrée,
Sur de vieux airs montagnards !
Ah, qu'ils dansent
Sur notre metal !
Croisée, cité, esprit
Ode, aux vieilleries
Auvergne, infinie
C'est toi qui transpire
Au travers de nos cris
Auvergne, infinie
C'est toi qui respire
Au travers de nos vies !
Reste dur, âpre et fécond,
O peuple aux reins puissants
Toi qui, pour sauver le monde
Donnas hier ton meilleur sang
L'Auvergne au coeur de la France,
Est le fort sûr de durer
Où contre toute espérance,
Il faut toujours espérer
Auvergnats, que la montagne
A vus s'éloigner un jour
Qu'en exil vous accompagne
L'espérance du retour !
Heureux qui près du village
Possède un large terroir,
Ou celui qu'un long voyage
Y ramène vers le soir !
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3. |
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Vingt sièges, cent assauts (Texte par Camille Gandilhon)
Âpre cité du vent !
Ce vagabond de la planèze désertique
T’aime d’un vieil amour farouche et décevant,
O guerrière qui meurt sur ton roc basaltique.
Depuis les sombres soirs jusqu’au soleil levant,
Il rôde aux carrefours, ton amant fantastique.
N’entends-tu pas claquer, lorsqu’il va s’énervant,
Aux angles de tes murs, son manteau frénétique ?
N’entends-tu pas sa voix brutale et ses sanglots
Et sa plainte pareille à la plainte des flots ?
Ah ! C’est qu’il t’a connue au temps où tu fus belle.
Et dans le plein orgueil de ton rude destin
Lui qui ne vieillit pas, s’afflige à ton déclin ;
Le Vent pleure à jamais ta gloire, ô Citadelle !
Puisqu’on l’oublie, eh bien ! Je la dirai, ta gloire,
Sentinelle perdue, indomptable cité,
Vingt sièges, cent assauts jalonnent ton histoire,
Ce miracle d’auvergnate ténacité.
Anglais sournois, routiers surgis par les nuits noires,
Bandits, barons pillards, huguenots révoltés
T’ont forgé, maille à maille, un collier de victoires,
Non, pas une défaite, et pas de lâchetés !
Ton air salubre était irrespirable aux traîtres.
Tu gardais pur le sang des Celtes, tes ancêtres ;
Nul ne te prit jamais de force, que le vent !
Comme un lac montagnard qu’emplit l’eau des orages,
La coupe de tes murs débordait de courages,
Je te salue, âpre Cité du Vent !
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Nos hameaux désespérés
06:43
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Nos hameaux désespérés (Texte par Spellbound)
Nos hameaux désespérés, nos âmes aux mornes idées
Sans fin, sans espoir, défilent mauvaises comme des larmes
Nos vies découragées, nos cris caressent les vallées
Sans écho, sans ennemi, défilent, glissent comme des lames
La neige n’en finit plus d’étendre son drap éternel
Recouvrant les lauzes, étouffant les vieilles pierres
Elle dessine au creux de nos hivers sempiternels
D’inlassables tristesses dans nos âmes en guerre
Quand naissent les liminaires lueurs du jour,
Le froid mord déjà les plaines et la chair
Nos corps sans repos, souffrent d’un mal sourd
Quand vient le soir, aux lueurs de quelques lampadaires
Nos contrées si solitaires comme rayées de la carte
Distantes, discrètes vies menées dans la misère
Les sanglots au loin, surviennent et puis repartent
L’hiver dure, brillant par son manque de lumière
Et abat son amplitude sur notre morosité arverne
Résister est une gageure dans cette ambiance délétère
Même les plus hardis finissent par en devenir ternes
A l’écart du monde où l'on oublie parfois le sens de la vie
On cherche le maigre réconfort au creux du feu des maisons
Les familles parfois rassemblées, se souviennent qu’ici
Les allégresses soiffardes étouffent les peines pour la saison
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5. |
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Nos âmes aux mornes idées (Texte par Spellbound)
Un soleil maudit, agonisant
Se fige, et de marbre nous laisse
Seuls, démunis face aux plaines
Qui s'endorment, d'une quiétude blême
Au coeur d'hivers longs comme la mort
Dont seul le Cantal sait les secrets
Forçant les hommes
Au long retrait
Forçant les âmes,
A l'éternel respect
Lorsque nos oraisons se taisent
Que la raison, amoindrie, s'endort
Que les flavescences s'abrègent
Laissant toute vie, en sommeil
Cette terre si réconfortante,
Fertile, glorieuse d'antan
Se pare de son drap d'horreur
Sans compromis, d'une force polaire
Alors naissent les noires pensées,
Nos âmes laissées aux mornes idées
Elles qui fleurissent, légions maudites
Et crèvent nos esprits, sans pitié
Lorsque les flacons sont vides
Et les esprits, vifs, torrides
L'espoir renaît puis s'évapore
Et à nouveau, le morne matin
Revient sonner son éternel refrain
J'ai vu ! Une Terre
Vierge de toute trace
Etouffer nos misérables palabres
Les pleurs, la honte, la perte,
Fertiles tant de fois
Comme une semence à la glèbe
Toutes, tous désormais figés
Dans d'insensibles écrins de glace
Offrant à tout jamais une terrible,
Mais splendide grâce
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Averses sur Peyre-Arse
02:18
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Les vésanies d’Aymérigot Marchès (Texte par Spellbound)
Aymérigot Marchès, tout droit sorti
Du noble chasteau de Beaudéduit
Abandonnant ses possessions, en faisant fi
Au crochet de Jean le Bon, compagnon quoi qu’indécis.
Issu de noble maison, loin des hères délabrés
Défiant de par son arrogance, les preux chevaliers
Cruel mercenaire à la tête d’une bande de routiers,
Traversant la France, en d’affreuses et amples percées
Dévastant autant que possible la Haute Auvergne
En ses plus majestueux fiefs, imposant son règne.
Douleurs immenses, les paysages brumeux, saignent
Etranges folies, que tous du royaume, craignent
Plus tard, introduit au Duc de Lancastre,
Au-devant de lui, pillant, rasant, il encastre
Montsalvy, Carlat villages devenus désastres
Ceux percés de son fer, dansent avec les astres
Toujours plus féroce, au contact d’aînés malfaisants
Finira par s’armer pour son compte au fil du temps
Rébellion et désobéissance, délogé contre argent
Son déclin prochain, approchant sonnant et trébuchant
Lorgnant de nouveau après moult pérégrinations,
Vers les ruines de Charlus, où le guettent les espions
Se croyant seigneur, affublé de toutes les tentations
Fut pris au terme de quatre ans, repéré en son bastion
Trouvant refuge chez le cousin Jean de Tournemire
Le livrant au duc de Berry, contre écus l’envoie croupir
Jugé au Châtelet de Paris, en de derniers râles expire
Car c’est finalement décapité et démembré qu’il va finir
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8. |
La guerre des esclops
07:05
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La guerre des esclops (texte par Spellbound)
Centaines d'hommes, révoltés
Sédition enclenchée
Guerre des esclops
Guerre de vauriens
Intendants, gens d'armes
Entendent les profonds échos
Qu'amènent les montagnes
Les paysans colériques possédés
Crachent leur âpre venin
Sur les sales prépotents zélés
Nervosités contre l'exacteur
Curé tu seras gravement molesté
Nervosités contre l'exacteur
Car tu prêches de payer royauté
Pour mieux nous creuser pauvreté
Ici Virargues, là Beynac-en-Planèze
400 campagnards, poursuivis ou pendus
Partout règne en maître la déconvenue
Oradour, Fraissinet
Mauriac, révoltées
Nouvelles taxes sur les villes
Haute Auvergne, Embourbée,
Tour à tour, déchaînée
Tour à tour, affligée
Cens, sur les pieds fourchés
Embrasée, la Haute-Auvergne
Décimée, perdant pied
Notre sol rude d'ordinaire, pourtant
Nous lui sommes à l'accoutumée, résilients
Mais jamais les exactions ne cessent
Ne reste que l'effroi, la détresse
Prouvons solidaires, unis comme des frères
Restons soudés, fiers et bien courroucés
Ils abdiqueront et notre agitation
De peuple armé, qui se soulève
Forcera l'ordre, au grand retrait !
Mais dans les prés, gisent les vieux sabots
De fiers paysans ayant laissé leur peau
Mais dans les prés, gisent les vieux sabots
Laissés là pour fuir à plus grande vitesse
Sur le terrain de la lutte des tristesses
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9. |
Pierres brûlées
05:56
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Pierres brûlées (Texte par Spellbound)
Chaos rocheux, volcans unis dans un éternel sommeil,
Quand nos yeux et nos esprits font face à tes merveilles
Ces géants d’Auvergne, éreintés, érodés par les glaciers
Ravivent nos cœurs, nourrissant d’incessants brasiers
Entre tes horizons chancèlent les pieds de gentiane
Leur robe jaune pâle, rendue nectar avant qu’elle ne fane
Tes raides sentiers loin des nuisances et du béton
D’un linceul d’errance, enveloppent nos pas vagabonds
Supériorité vertigineuse, les splendeurs d’antan
Forment en harmonie les amples chaînes du temps
Aux confins de tes sombres arcanes, ta nature se découvre
Et toutes tes énergies à nous, lentement, s’ouvrent
Vivantes encore, sont les beautés de siècles distants
Et à tes pieds, l’écho désespéré de nos cris déchirants
Résonnent puis s’enfuient dans l’immensité
Emportées par le vide, nos oraisons lacérées
Quand les hommes s’embrasent en d’incessants charniers
Les querelles du monde face à tes rocs ne font qu’échouer
Les nuages par-delà tes sillons pleurent ou se retirent
Indicibles contemplateurs, d’un règne à reconstruire.
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Les Acteurs de L'Ombre Productions France
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