Métal Intégral - Chronique / MAISON DIEU

Doom avec chant en italien

Diantre, si l’on m’avait dit qu’il fallait avoir des connaissances en herboristerie pour chroniquer du Metal, j’aurais davantage ouvert mes esgourdes durant mes études au collège ! Trêve de galéjade, le groupe italien propose un EP quatre titres (plus une intro), chaque piste correspondant à une plante.
L’intro (intitulée avec à propos Intro) adopte une approche ritualiste et intimiste.

Quand retentit le riff de mammouth de Edera, on comprend que MAISON DIEU ne se propose pas de cueillir des pâquerettes, mais plutôt de les piétiner allègrement. Posés sur des lignes de basse impérieuses et grondantes (Mauro MARIETTI au service), les riffs de la guitariste Carlotta di STEFANO se veulent systématiquement décapants, avec un rendu granitique oppressant. Les quelques plages plus tempérées font figure d’oasis rafraîchissante.

Pour autant, MAISON DIEU ne se contente pas de bourriner en mode Doom Sludge, même si cette tendance se trouve belle et bien présente dans le répertoire proposé. En effet, deux paramètres distinguent ce groupe des cohortes misant tout sur la pesanteur. D’une part, bien que puissant, le jeu intense et diversifié du batteur Ivan NATALUCCI impose une animation dynamique et variée.

D’autre part, la guitariste Carlotta se charge également du chant ; avec son registre clair, entre grave et médium, elle multiplie des nuances bienvenues, dûment renforcée dans l’exercice de son sacerdoce vocal par le renfort du bassiste. Qui plus est, elle a choisi de s’exprimer dans sa langue natale, choix rarissime parmi les groupes de Hard ou de Metal italiens ; quoiqu’il en soit, cette option s’avère payante en ce qu’elle apporte une musicalité différente dans les lignes vocales.

En somme, MAISON DIEU assume parfaitement sa pesanteur et sa rugosité sur le plan instrumental, tout en les sublimant par le chant principal et autres arrangements vocaux. On a hâte que le trio livre son premier album, afin de pouvoir juger de cet équilibre précieux sur une durée plus longue. En attendant, il faudrait être bête à bouffer du foin pour ne pas cueillir cette rose.

Vidéo de Mandragola cliquez ici

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