Métal Intégral - Chronique / HOMEGROWN

Rock psychédélique instrumental superbe

Voilà un quartette suédois qui suit un chemin pour le moins aventureux. Après avoir sorti un EP (Berget Gråter, 2023) et un premier album (Himalayaz, 2024) le groupe décide que, pour son second album sans titre (sort généralement réservé à un premier album, soit dit en passant), il se passera de chant. C’est donc dans une configuration 100% instrumentale que ces quatre amoureux de la période 1965-1975 déroule un modèle de Rock psychédélique. Car il est indéniable que HOMEGROWN développe une obsession pour un certain Rock issu de cette période ; Rock psychédélique, Proto-Hard Rock, Space Rock, le combo ratisse large et s’inspire largement des Grands Anciens.

C’est ainsi que l’on entend du Blues Rock tortueux et limpide (Gånglåt till Käringberget et Adams Äpple par exemple), du Hard Rock en fusion (l’introductif Frihetsvisa i A-Moll), du Rock chaloupé à la SANTANA (les percussions de Häxjakt i Snetakt), du Folk triste (Mylingen et son final densifié), du Folk Rock totalement électrisé (Den Hornkrönte). Des friselis électroniques confèrent à certains morceaux une touche Space Rock, tandis que les guitares fuzzent à fond en rythmique, parfois se la jouent acoustiques. Mais ce sont surtout les parties de guitare solo qui illuminent l’album, les deux guitaristes faisant feu de tout bois, alternant passages intimistes et longs déploiements lourds d’électricité, dans la lignée d’un Jimi HENDRIX, d’un Robin TROWER, d’un Frank MARINO ou d’un Steve HILLAGE. Un véritable festival de notes étirées, tour à tour flottantes ou acérées, fuyant la démonstration au profit du feeling.

Tout ce festival guitaristique ne serait pas possible sans une section rythmique tout-terrain, extrêmement mobile, avec un batteur au four et au moulin, développant un gros volume de jeu. Quand au bassiste, il confère à de nombreuses séquences un groove contagieux. Cela dit, les deux complices savent se faire plus subtils et plus légers quand la nécessité s’en fait sentir.

On l’aura compris, l’absence de chant est loin d’être gênante ; on peut même aisément affirmer qu’elle libère totalement le potentiel instrumental du groupe, lequel se fait exploratoire. Particulièrement bien servi par une production vivace et par un mixage puissant, cet album s’impose comme une excellente découverte.

Vidéos de Mylingen cliquez ici, de Ringöpolskan cliquez ici et de Häxjakt i Snetakt cliquez ici

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