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Oldies but goldies : une des fines lames du hard rock mélodique des années quatre vingts !
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Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou re découvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré. Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.)...Une chronique qui se veut 100% « passionnée » et « nostalgique » et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! …... Bon voyage !
Quand j'ai posé le vinyle puis entendu Devil's Deck qui ouvrait le premier album de CONEY HATCH en 1982, une déflagration a eu lieu dans ma chambre. Ce titre fantastique m'a littéralement collé au plafond avec un solo de guitare extraordinaire qui m'a marqué à vie. Ces Canadiens jusqu'alors inconnus frappent très fort en alignant des compositions de hard rock racé, pur, hyper puissant. C'est le coup de foudre direct pour moi ! Pourtant j'ai choisi de vous évoquer Outa Hand sorti en 1983. Celui-ci est un excellent compromis entre 1982 et Friction de 1985 plus FM. D'ailleurs à l'époque ce Friction avait subit pas mal de critiques dues à ce changement d'orientation. Ces trois là, restent pour moi des trésors du hard rock même aujourd'hui. Déjà CONEY HATCH en 1982 au Canada est soutenu par leurs compatriotes, leurs médias comme tous les groupes venant de là-bas.
Ils ont ouvert pour IRON MAIDEN, ROUGH CUTT, ACCEPT, JUDAS PRIEST. Bien sûr, le rêve ultime des Canadiens est de conquérir l'Amérique. Certains comme RUSH, LOVERBOY, TRIUMPH, NICKELBACK y sont parvenus. Tout ce qui vient du Canada pour moi est un gage absolu de qualité. CONEY HATCH fait partie des meilleurs. Formé en 1981 à Toronto (Ontario) par Carl DIXON (chant, guitare), Steve SHELSKI (guitare, chœurs), Andy CURRAN (chant, chœurs, basse) et Dave "Thumper" KETCHUM (batterie).
Pour cet Outa Hand (hors de portée en français), ils sont produits par le Britannique Max NORMAN très en vue aux Etat-Unis (Ozzy OSBOURNE, Y & T, Ian HUNTER, ARMORED SAINTS, SAVATAGE, VOODOO X, LYNCH MOB).
Je pense que les Canadiens avaient en tête de rentrer sur le marché US. D’où cette recherche plus mélodique pour toucher les radios. Je précise d'entrée que les
concessions ne sont pas si flagrantes que cela. La puissance du son, les solos sont similaires à Coney Hatch de 1982. Les refrains simplement, sont plus travaillés. Steve SHELSKI fait parler la poudre avec des solos époustouflants et percutants. Carl DIXON et Andy CURRAN ont des voix taillées pour le hard rock. Allez ce qui est le plus visible ce sont les deux ballades indispensables (musclées quand même) pour mener à bien cette conquête. Pourtant Don't Say Make Me est viril, fougueux loin du "calibrage radio" ! La rythmique embrase le morceau, le son est hard rock à 100%, Carl DIXON et sa voix légèrement voilée et chaude emmène avec conviction le tout. Le solo de Steve SHELSKI est dévastateur et renversant ! C'est brûlant comme la braise ! Shake It est plus calme en apparence. Mid-tempo un peu blues, le refrain matraque le cerveau. Des harmonies vocales viennent enrichir la mélodie. Puis le "fauve" Steve SHELSKI est lâché, on ne rigole plus. Son solo bouillonnant met à l'heure tout le monde !
La mélodie plus douce de First Time For Everything est plus que convaincante. Ce qui n'empêche pas une présence évidente de la guitare, mais plus en retrait. Le refrain est sublime. Un morceau à la sauce US plus prononcée, mais intelligemment équilibré. Excellent solo de Peter FREDETTE (Ian THOMAS, Allanah MYLES) invité par les Canadiens. L'influence AOR est terminée, Some Like It Hot reprend le flambeau du hard rock sans compromis. Le titre est chanté brillamment par Andy CURRAN. Le refrain est "catchy" au possible. DIXON et SHELKI impriment des riffs vigoureux et tranchants à la HELIX, BRIGHTON ROCK, TRIUMPH. Steve décroche un solo de dingue. Mais qu'il est bon ce gars ! Chacune de ses interventions est un coup de tonnerre.
Je me remets avec une belle "power" ballade To Feel The Feeling Again ou Carl DIXON fait passer toute sa sensibilité. J'aime sa voix. Je trouve les arrangements et les chœurs parfaits. Steve SHELSKI et sa six cordes mettent l'accent sur le feeling. Le hard rock est dans le sang des Canadiens. C'est leur moteur et Too Far Gone va dans ce sens. Guitares lourdes, son flamboyant, refrain efficace c'est fort ! Steve est en surchauffe avec un solo de génie. Love Games avec Andy CURRAN aux vocaux est encore captivant. Mélodie et refrain sont redoutables. Steve envoie quelques piques et un solo affolant. Les Canadiens avec Fallen Angel sont en pleine démonstration de ce qu'est un morceau de hard rock. Débridé, furieux, déchainé, un guitariste qui enflamme tout. Eblouissant et impressionant ! Quelques racines Blues, une basse ronflante de Mike CURRAN l’originalité de la composition, composent les diverses richesses de Music Of The Night. La mélodie est au cœur de la chanson.
Mais le pas vers l'AOR n'est jamais franchit. C'est le hard rock classique qui domine.
La réédition de Rock Candy en 2006 propose trois "bonus tracks". Nobody Gives You assez rock, Your Kinda Love énergique ou Steve SHELSKI fait encore des siennes ! Fly On est une démo bien rythmée, mais à la production moins pointue. Malgré l'immense qualité du groupe et de cet album, la sortie de trois singles, CONEY HATCH n'intégrera jamais les charts Canadiens ou Américains. Seul Hey Operator de Coney Hatch en 1982 sera N°19 au Canada. Aldo NOVA reprendra le titre sur Subject en 1983.
Le superbe Friction plus ciblé radio en 1985 ne changera en rien à la donne. En 2013, ils se réunissent à nouveau pour Four plutôt bien accueillit par les journalistes.
CONEY HATCH restera un groupe sous-estimé, sous-évalué qui avait tout pour inonder le marché du disque. Là, franchement, ne loupez pas cette occasion qui vous est faite de découvrir ces talentueux et incroyables
musiciens.
Nota :
L'album le plus vendu au Canada est Coney Hatch de 1982 avec 100 000 ventes.
Carl DIXON a réalisé plusieurs albums solo dont One 1993 (très AOR), Into The Future 2001 (rock mélodique) et le superbe Unbroken en 2019.
Composé, produit par le regretté guitariste Robby BOEBEL (FRONTLINE, PHANTOM V), décédé le 14 juillet 2022.
Carl DIXON a été victime d'un très grave accident de voiture en 2008. Son important traumatisme crânien, lui a nécessité la pose d'implants en titane et d'un œil de verre. En 2010 il se remet peu à peu et rejoue avec CONEY HATCH. En 2015, il publie un livre "Strange Way To Live : A Story Of Rock'n' Roll Resurrection". Il y évoque son accident, son long parcours, sa convalescence. Il se sert même aujourd'hui de cette expérience pour donner des conférences.
CONEY HATCH (1983) :
Carl DIXON : chant, guitare rythmique,
Steve SHELSKI : guitare solo, chœurs,
Mike CURRAN : chant (Shake It, Some Like It Hot, Love Games, Fallen Angel), chœurs, basse,
Dave "Thumper" KETCHUM : batterie,
Invité :
Peter FREDETTE : guitare solo.
Carl DIXON, Steve SHELSKI, Andy CURRAN : toutes les compositions.
Max NORMAN : ingénieur du son, producteur,
Enregistré aux United Media Studios (Toronto).
Some Like It Hot : cliquez ici
Fallen Angel : cliquez ici
Don't Say Make Me : cliquez ici
Chronique de Noctus 2013 :
Chronique de CONEY HATCH : Four : cliquez ici
Retrouvez les autres chroniques de ces groupes "Coup de cœur" en utilisant le moteur de recherche sur la page des chroniques (Lien "Chroniques " au niveau du menu). Rechercher les mots: Oldies but Goldies.
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