Métal Intégral - Chronique / ABYSMAL GRIEF

Lugubre à souhait

Par deux fois déjà, nous avons signalé la qualité du Doom Metal à consonnances gothiques tel que pratiqué par la formation italienne ABYSMAL GRIEF (cliquez ici et cliquez ici). Fort heureusement, la découverte de ce septième album ne nous fait aucunement changer d’avis. En effet, on retrouve une fois de plus ce Heavy Metal relativement simple dans son dispositif : des tempos mesurés, des riffs entêtants et abrasifs, des rythmiques dépouillées, des vocaux grinçants et expressifs, voilà de quoi ancrer ABYSMAL GRIEF dans la catégorie Doom Metal, dans la compréhension du genre à ses origines dans les années 80 ; pour mieux comprendre, pensez aux débuts de DEATH SS et à Paul CHAIN, mais aussi aux premiers pas de TROUBLE, de PENTAGRAM et de CELTIC FROST (l’introduction de Corpus Mortuum). Au-delà du spectre Doom, MERCYFUL FATE et les premiers pas de KING DIAMOND en solo peuvent aussi faire l’affaire…

Quant à la qualification de gothique, elle est essentiellement due à la quasi-omniprésence des sonorités fantomatique d’un orgue, parfois augmentées de parties de clavecin et de violon, tous arrangements qui instillent un climat déliquescent et lugubre particulièrement palpable. A vrai dire, l’auditeur se retrouve à déambuler dans une nécropole sonore tout à fait palpable, pendant auditif au sous-genre cinématographique du giallo.

L’effet hypnotique de l’ensemble se trouve renforcé par l’engouement du groupe pour des durées conséquentes, lesquelles permettent de travailler en profondeur le rendu inéluctable de l’ensemble. Hormis deux instrumentaux tournant autour de trois minutes, ABYSMAL GRIEF s’épanche dans des formats autour de six-sept minutes, Speculum Fractum couvrant l’ensemble du haut de ses neuf minutes allègrement franchies. De tels formats pourraient laisser craindre une certaine lassitude mais le fait est que le groupe parvient systématiquement à instiller des dynamiques dans son Metal hypnotique. Ils permettent notamment au groupe d’articuler des séquences multiples et contrastées qui permettent de construire pas à pas une dramaturgie tangible et crédible. Restent juste deux pistes instrumentales de trois minutes et quelques, porteuses d’ambiances absolument frissonnantes.

Une fois de plus, ABYSMAL GRIEF se livre à une déambulation ô combien sinistre, qui renvoie l’auditeur dans des cimetières anciens et dans des cryptes oubliées. Il ne reste plus qu’à se laisser aller vers nos penchants les plus morbides et ténébreux.

Vidéo du titre éponyme : cliquez ici

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Pumpkin-T	Le vendredi 12 décembre 2025
Ville : MARSEILLE	Je valide à 200% ! Un superbe album, avec des arrangements très bien pensés, et la voix grave et caverneuse du chanteur donne vraiment les poils. Tiens! Astucieuse comparaison avec CELTIC FROST, Alain, car pour qui se souvient de Drown In Ashes, vous n'êtes pas loin d'ABYSMAL GRIEF.