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Chronique
ULI JON ROTH - Tokyo tapes revisited – live in japan

Style : Hard Rock
Support :  CD+DVD - Année : 2016
Provenance du disque : Reçu du label
19titre(s) - 132minute(s)

Site(s) Internet : 
ULI JON ROTH WEBSITE

Label(s) :
UDR
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 29/12/2016
Retour sur les lieux du rêve
Uli Jon ROTH n'aura finalement passé que cinq ans au sein des SCORPIONS, entre 1973 et 1978, s'éclipsant au moment même où le succès commençait enfin à poindre. Après avoir enregistré quatre albums studio, le guitariste n'approuvait pas la tournure que prenait le répertoire du groupe, désormais davantage orienté vers un Hard Rock plus carré, plus terre à terre, plus basiquement Rock'n'Roll dans l'esprit. Très marqué par les valeurs hippies, lourdement influencé par Jimi HENDRIX, Uli souhaitait instamment ouvrir ses chakras musicaux et spirituels en se lançant dans un nouveau projet. Cependant, il accepta d'accompagner ses comparses d'alors dans une ultime tournée, la première des SCORPIONS au Japon. Des concerts donnés en avril 1978 fut tiré un album live devenu mythique : Tokyo Tapes. On y entendait notamment un Uli Jon ROTH tout bonnement impérial, d'une fluidité incroyable en solo, capable de ciseler des mélodies délicates, des solos funambulesques et de produire des sons colériques.

Sur les dix-sept titres figurant à l'origine sur les Tokyo Tapes, Uli n'en a ici conservé que neuf. Il y a une certaine logique dans cet écrémage : les deux reprises de classiques du Rock (Long Tall Sally et Hound Dog) étaient assez médiocres et les autres compositions éliminées n'étaient pas cosignées par le soliste. Cela dit, il a conservé des chansons que ne portent pas sa signature : We'll Burn The Sky (dont les paroles sont toutefois signées par Monika DANNEMANN, compagne de ROTH), Top Of The Bill, Catch Your Train et In Trance, Pour compenser, notre moustachu céleste ne s'est pas moqué du monde puisqu'il inclue dans son set de nombreux titres qu'il a composés au sein des SCORPIONS : Longing For Fire, Crying Days, The Sails of Charon, Sun in My Hand, I've Got To Be Free. Auxquels il adjoint un instrumental, Rainbow Dream Prelude, ainsi que deux reprises de Jimi HENDRIX, All Along The Watchtower et Little Wing (en version instrumentale). Même si le fan ultime regrettera l'absence de Hellcat (joué lors de la tournée de 1978) ou d'autres titres brillants comme Drifting Sun, Yellow Raven, Life's Like A River (tous repris en 2014 sur l'album Scorpions Revisited), le répertoire s'annonce donc particulièrement copieux.

Enregistré en 2015 à Tokyo, dans la même salle qu'en 1978 (le Sun Plaza hall), Tokyo Tapes Revisited – Live In Japan est un coffret comprenant deux CD et un DVD, la liste des morceaux étant identique sur les deux supports. Premier constat, si les versions proposées ici sont globalement fidèles aux versions comprises dans Tokyo Tapes, il ne s'agit pourtant pas d'un simple décalque.
En premier lieu car, même s'il effectue un large détour dans son passé, ROTH n'est pas homme à évoluer en pilotage automatique. D'autant plus que son modus operandi originel reprenait à son compte l'esprit d'improvisation cher aux premiers guitar heroes, HENDRIX en premier lieu.

Mais les différences sont principalement dues à la configuration plus étoffée de le formation de ROTH en 2015 par rapport aux cinq SCORPIONS de 1978. Outre une très solide section rythmique - le fidèle bassiste Ule RITGEN, déjà présent dans ELECTRIC SUN, le groupe post-SCORPIONS de ROTH, et le batteur Jamie LITTLE -, évoluent sur scène pas de deux guitaristes supplémentaires (David KLOSINSKI et Niklas TURMANN, par ailleurs chanteur), le chanteur Nathan JAMES et le claviériste Corvin BAHN. Des claviers, deux chanteurs et trois guitaristes, voilà qui tranche quelque peu avec le groupe dont le répertoire est mis à l'honneur !
Inévitablement, le jeu des comparaisons fonctionne à plein. Bien que pourvu d'un coffre impressionnant, le chanteur principal Nathan JAMES ne peut pas approcher le timbre unique qui était celui de Klaus MEINE à l'époque ; il n'empêche qu'il abat un gros boulot, quitte à en faire des caisses (sans parler de son attitude scénique assez poseuse, à défaut de charisme...). Le guitariste Niklas TURMANN prend à son compte les parties chantées les plus subtiles, tandis que ROTH s'obstine à pousser la chansonnette, quand bien même ses capacités sont toujours aussi limitées (même si, personnellement, j'apprécie son timbre rauque).

Du point de vue guitaristique, les fans objectifs savent combien le jeu de ROTH a évolué, gagnant encore en précision et en tranchant. En 1978, il explorait à fond les capacités de la Fender Stratocaster, produisant un son à la fois crémeux et crépitant. Depuis qu'il utilise des versions successives de sa fameuse Sky Guitar, le son du maestro a gagné en précision, a élargi son champ sonore, tout en subissant une légère abrasion de ce côté sulfureux qui en faisait un des héritiers les plus fulgurants de HENDRIX. Sur cet enregistrement, il écœurera les apprentis guitaristes du monde entier, son jeu brillantissime compensant une présence scénique relativement neutre : n'attendez pas de lui qu'il sacrifie aux rites du guitar hero possédé et gesticulant, il est plongé dans la musique, en pleine concentration. Avantagé par les poursuites, il n'en conserve pas moins une attitude modeste qui l'honore.
Inévitablement, les deux autres guitaristes se concentrent sur les rythmiques (sans toutefois atteindre la netteté et le tranchant de Rudolf SCHENKER), les arpèges et autres arrangements mélodiques. De là à justifier l'emploi de trois guitares... S'ajoutent les touches de claviers qui, sans être fondamentales, liment un peu le côté Hard tout en développant de discrètes couleurs inédites ; rien de scandaleux, rien de fondamental non plus.

En somme, la prestation est très plaisante et ne déshonore pas l'original des SCORPIONS, sans toutefois prétendre l'égaler. La partie visuelle n'est franchement pas essentielle. Le jeu de scène des musiciens est limité, celui du chanteur s'avérant caricatural et assez décalé. Les lumières relativement tamisées, dans les teintes rouges, bleues et pourpres, sont conformes aux ambiances, à défaut de permettre un éclairage dynamique. Heureusement, le montage s'avère pertinent, sans hystérie inutile, alternant gros plans et plans d'ensemble, pour un rendu classique mais pertinent et respectueux.

Au bout du compte, on peut à la fois affirmer que ce live ne peut pas prétendre rivaliser avec son inspirateur affiché mais que la qualité et la passion de la formation alignée relativise grandement les tentatives des actuels SCORPIONS à thésauriser sur leur période des années 70 ! Joli paradoxe, non ?
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Rémifm Le vendredi 30 décembre 2016
J'ai eu la chance de voir et d'écouter, à Turin, il y a déjà quelques années Uli Jon ROTH sur scène et avoue avoir reçu une leçon vertigineuse ! Sur scène, des musiciens impressionnants et un Uli qui a surclassé bon nombre des guitaristes présents ce soir là... Sans fioriture, l'allemand a mis tout le monde d'accord...
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