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Le grunge à l'honneur
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Avec la réédition de Nevermind (NIRVANA) et la sortie de Pearl Jam Twenty, documentaire de Cameron CROWE consacré, comme son nom l’indique, aux deux décennies de carrière de PEARL JAM, 2011 a vu la célébration des vingt ans de la déferlante Grunge. Ce genre essentiel des nineties reste à l’honneur en 2012, grâce notamment à FLIPTOP BOX. Formé à Athènes en 2003, le groupe est révélé par Promo 2006, proclamée démo du mois par le magazine Greek Metal Hammer. Il publie ensuite Souls EP (2007), avant que plusieurs changements de line-up ne viennent ralentir ses activités. Aujourd’hui stabilisée, la formation grecque, composée de Jon POMONIS (chant et guitare), Jim SAMIOS (batterie) et VAGGELIS (basse), nous livre Anxiety’s Manifest.
La musique de FLIPTOP BOX comporte effectivement de nombreux traits communs avec la scène emblématique de Seattle. En premier lieu, les titres sont généralement introduits par des riffs lourds, suivis de rythmiques tendues : un schéma qu’on retrouve par exemple sur Wings et Invasion, dont les couplets proposent des guitares menaçantes. Il en résulte un sentiment d’angoisse, auquel contribuent également les harmoniques, fréquentes dans les plans de Jon POMONIS.
Par ailleurs, le recours à cette technique révèle les penchants Metal du groupe, amateur de TOOL et METALLICA. Ce caractère, assez répandu au sein du courant Grunge, est mis en évidence par Lost et ses guitares mutées, ou encore Stoned Side Boy. On peut poursuivre le parallèle en soulignant les influences Punk décelées sur Scarface God, qui témoignent d’un background pouvant rappeler celui de Kurt COBAIN.
Jon POMONIS offre parfois des performances solennelles, voire hantées (Close My Eyes, Invasion), qui viennent accroître la sensation d’oppression régulièrement rencontrée sur le disque. Cette approche, ainsi que les intonations qu'il adopte alors, évoquent Ian CURTIS, ténébreux baryton de JOY DIVISION. A cet égard, FLIPTOP BOX paraît se différencier de ses illustres prédécesseurs des années 1990. Une telle observation peut cependant être relativisée par le surnom de « JOY DIVISION Metal » parfois attribué à un acteur majeur de la période, ALICE IN CHAINS.
Avec Anxiety’s Manifest, les musiciens grecs réalisent donc une œuvre prenante, particulièrement cohérente avec son titre et son superbe artwork, représentant un flacon noir où se détache la silhouette blanche d’un papillon. Au cours de cet album, l’espoir est rarement de mise. Ainsi, l’apparence d’apaisement créée par l’intro Funky de Withered Dreams se dissipera bien vite.
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