Métal Intégral - Chronique / SMITH & SWANSON

Dupont et dupond version metal

Avant toute chose, il nous faut dérouler les pedigrees respectifs des deux membres de ce projet. Respectons l’ordre d’énonciation et révélons que SMITH s’appelle en fait Tim SCHMIDT, soit un guitariste allemand actif au sein de SEAMOUNT (cliquez ici), NAKED STAR (cliquez ici), THRONEHAMMER et quelques autres. Le chanteur américain Phil SWANSON a quant à lui œuvré pour ATLANTEAN KODEX, HOUR OF 13 et pratique toujours chez VESTAL CLARET (cliquez ici et cliquez ici), SOLEMN LAMENT, BRITON RITES et SEAMOUNT, point de rencontre des deux artistes.

Les deux compères livrent donc le premier fruit d’une collaboration exclusive, toute entière tournée vers le patrimoine du Doom classique, tel que pratiqué dans les années 80 par des groupes comme PENTAGRAM ou TROUBLE (première période). Soit une conception du Heavy Metal, initialement défini par BLACK SABBATH, à la fois austère et plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord.
Quantité de riffs prodigués par Tim SCHMIDT pourraient sans vergogne figurer dans la riffothèque du seigneur Tony IOMMI ; lourds, massifs, magistraux, ils confèrent tour à tour au répertoire de SMITH & SWANSON une approche terre-à-terre et un rendu nettement plus majestueux. Dans les deux cas de figure, la force de l’impact est avérée, dûment appuyée par une section rythmique certes lourde et puissante, cependant non dénuée d’une certaine souplesse.
Pour sa part, Phil SWANSON affiche son aisance et sa maîtrise dans un registre médium et un timbre clair, avec juste ce qu’il faut d’intonations nasales et de variations pour animer de manière très efficace le versant vocal. L’efficacité des couplets répond aux refrains clairement dessinés et assénés.

Les trois morceaux les plus concis dépassent les cinq minutes, deux autres franchissant le cap des six minutes, les deux dernières culminant à un peu plus de sept minutes. Rien d’exceptionnel, mais ces formats permettent d’éviter toute linéarité, avec suffisamment de breaks de tempos, de rythmes et d’ambiances, garants d’une dramaturgie dynamique et variée. Sans revendiquer une quelconque obédience progressive, le tandem se paie le luxe de varier les plaisirs, de manière très cadrée et redoutablement efficace, le savoir-faire des deux musiciens garantissant une interprétation vibrante qui fait nettement la différence avec les cohortes de groupes se revendiquant d’un revival Hard & Heavy des années 70 et 80.

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