Métal Intégral - Chronique / NOCTURNALIA

L'hiver arrive

NOCTURNALIA fut formé en 2012 par des membres de la fort prolifique scène Metal suédoise, actifs ou ayant oeuvré au sein de NIGHT, YEAR OF THE GOAT ou OBLIVIOUS, voire dans des projets mêlant Folk et Ambient (FORNDORN, DRAUGURINN). En dépit de sa formation relativement récente, le combo en est déjà à son troisième album, III : Winter prenant la suite d'un album sans titre (2013) et de Above Below Within (2015, positivement chroniqué ici : cliquez ici). Sur ce nouvel opus, NOCTURNALIA semble prendre encore plus pleinement son essor que par le passé.

Plus que jamais, le groupe mise sur un dépouillement des guitares rythmiques. Solidement soutenues par des lignes de basse agiles et nerveuses, elles lâchent de petits riffs secs, guère puissants mais entêtants ; surtout, les sonorités pleines d'échos s'éloignent nettement et fréquemment de l'univers trop restrictif du Metal. Quelques plans de guitares jumelles et des solos avant tout mélodiques amplifient encore davantage la profondeur de champ. Du coup, sur une base relativement dépouillée, le groupe se crée de vastes perspectives, porteuses de mélodies mélancoliques. Voilà une manière particulièrement habile de fusionner les préceptes d'un Hard Rock 70's racé (BLUE ÖYSTER CULT vient à l'esprit) avec des influences plus vastes, moins restrictives (Rock 50's, Rock psychédélique, Americana...). N'oublions pas de signaler des arrangements de claviers qui, pour demeurer assez discrets, n'en apportent pas moins des couleurs vintage, complémentaires et pertinentes

Le chant de Linus EKERMO fuit également les postures trop typiquement Metal, avec un timbre clair, un phrasé très articulé et des lignes vocales qui misent sur une certaine immédiateté. Le garçon ne cherche pas à impressionner par des prouesses vocales mais à suffisamment varier ses intonations pour se montrer expressif. Son travail se trouve rehaussé par des harmonies vocales belles et subtiles.

Les compositions offrent au moins deux visages distincts. Sur les morceaux les plus concis, NOCTURNALIA fait montre d'une élégante efficacité, accrochant l'attention par des rythmiques malignes et des parties vocales limpides. Pas moins de trois titres atteignent sept-huit minutes et offrent un visage rythmiquement relativement plus complexe d'une part (avec un bel agencement de séquences multiples), des atmosphères plus brumeuses d'autre part.

En dépit d'aspects susceptibles d'être immédiatement appréhendés, III : Winter demeure un album que l'on doit écouter sur la longueur pour en découvrir toutes les nuances et pour laisser infuser la saveur douce amère qui prédomine. Superbe...

Vidéo de Spell Of The Night : cliquez ici

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