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Frénésie thrash combinée à la tradition heavy metal
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Faisant suite à The Rose Of Satanic Might (2010, cliquez ici) et à Under The Sign Of The Moon (2011), Dawn Of The Axe signe le retour en force d’un Heavy Metal classique, littéralement électrisé par le Speed et le Thrash Metal, tels qu’ils s’ébrouèrent fort vigoureusement à la fin du premier mitan des années 80. Ayant délicieusement subi l’impact incroyable de cet album quintessentiel de SLAYER, que fut et que demeure Show No Mercy (1983), je demeure un adepte ultime de cette rencontre certes tumultueuse, quoique fondamentalement fructueuse entre le Heavy Metal carré et ultra-efficace de JUDAS PRIEST, le Heavy Metal frondeur d’IRON MAIDEN, structurellement plus complexe et porté par des guitares harmonisées, et la sauvagerie du Punk Hardcore. L’ombre portée du SLAYER débutant plane avec vigueur sur ce troisième album des Allemands de CRUEL FORCE.
Basées sur une section rythmique frénétique, négocier avec ferveur le moindre changement de tempo ou de rythme, le Metal vibrionnant de CRUEL FORCE délivre une vibrante impression de force impérieuse, la vitesse permettant de franchir vaillamment les obstacles. Tout en privilégiant la fougue originelle, le tandem de CRUEL FORCE bénéficie des apports techniques actuels, à savoir une prise de son à la fois vibrante et abrasive, couplée à un mixage précis, net et ultra-efficace, sans pour autant se résigner à une javellisation numérique.
Dans le cas présent, les héritiers lointains que sont les deux individus de CRUEL FORCE parviennent à faire vivre une énième vie - abrasive, excitante, précise et percutante – à la tendance Speed-Thrash du mitan des années 80. Une bonne occasion pour les vétérans de se régénérer, pour les débutants de se confronter à l’étonnante vivacité du sous-genre actuellement tellement vivace. En même temps, on peut acter que cet album constitue une magnifique entrée en matière de Heavy Speed Thrash Metal. Celles et ceux qui furent frustré.es par l’évolution radicale et brutale de SLAYER doivent impérativement découvrir CRUEL FORCE.
En attendant de découvrir la capacité de dépassement et de synthèse de CRUEL FORCE, on se permettra de jauger sa force de frappe, fusse-t-elle redevable à d’autres de talents fondamentaux. Adepte d’une frénésie contrôlée, le groupe ne prétend pas parvenir à dépasser l’intensité initiale de SLAYER, mais à mettre en valeur son efficacité rythmique, ainsi que son dosage dramatique (entre attaque frontale et angles plus contrastés), notamment grâce à des morceaux aux durées plus conséquentes (Watchtower Of Abra et ses 6’, Realm Of Sands franchissant frénétiquement les 7’). Avant tout tourné vers l’efficacité rythmique, avec à la clé le souci de l’impact maximal, CRUEL FORCE n’hésite pas à assumer son assurance Heavy Metal, avec de fières successions de séquences contrastées, dignes d’un ACCEPT empruntant les chemins d’IRON MAIDEN à l’époque de Powerslave.
Au total, nous tenons-là un projet solide, fervent et percutant, tant sur le plan rythmique que mélodique, éminemment inspiré par divers styles des années 80, sans pour autant s’enliser dans une ornière rétrograde. Cet album constitue une borne de recharge pour les vétérans, mais également un point d’ancrage exemplaire pour les nouveaux adeptes d’un Heavy Metal fougueux, dont le tranchant et la frénésie empruntent beaucoup aux premiers pas du Thrash Metal. A suivre de près…
Vidéo de Devil’s Dungeon cliquez ici
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