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Chronique
CCQUEEN - Scavenger

Style : Prog Heavy / Prog Metal / Prog Rock
Support :  MP3 - Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du groupe
11titre(s) - 51minute(s)

Site(s) Internet : 
CCQUEEN BANDCAMP
CCQUEEN FACEBOOK
CCQUEEN SITE WEB

Label(s) :
Auto Production
 (18/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 12/12/2022
Un maëlstrom d’émotions dans un univers très personnel
L’énigmatique créature rose fuchsia, sorte de calmar amazigh hybridé avec Cthulhu ou Behölder, qui orne la couverture de Scavenger nous informe avec classe de la teneur psychédélique de l’album. Ceci étant, ce qualificatif générique ne révèle pas tout des délicieuses surprises qu’il contient. En effet, si un certain psychédélisme est assez central, le spectre des compositions est très large, allant du progressif au stoner en passant par des phases tribales, pop, alternatif… Varié, oui, mais cohérent.

La découverte de cet album de CCQUEEN dont j’avais hélas raté le premier EP (Nancy EP – 2020) a été une réelle révélation. Si vous avez suivi quelques-unes de mes chroniques ici, vous avez compris que je suis plutôt attiré par le côté un peu bourrin du sludge, aggressif du thrash, ou obscure du doom. Pourtant, je me suis laissé totalement embarquer par la puissance mélodique de Scavenger et le maëlstrom d’émotions qu’il brasse. Je pense qu’il y a une explication majeure à ce déluge de sensations qui font systématiquement mouche : la symbiose d’un chant très expressif, avec de splendides compositions et des arrangements fouillés et limpides – chaque élément nourrissant l’autre.

L’album commence tout en douceur, par Common Sense qui nous offre deux gentilles montées en tension et une jolie jam finale. La musique reste très soft sur Anarchy One, assez proche (au début) du monde de NOIR DESIR jusqu’à ce que les guitares s’électrisent et que la voix jusqu’alors retenue prenne des intonations d’écorché vif.

La troisième plage, Scavenger Part. 1, est une immersion totale dans du psychédélisme contemplatif. Introduits par des chœurs graves, sortes de mantras sur lesquels la guitare égraine une boucle de notes cristallines. Une fois encore, SONAKID « joue ». Son chant se fait paroles aux intonations parfaitement maitrisées et se charge d’émotions au fur et à mesure que la rythmique devient plus serrée. C’est un pur délice.

Notez que le chanteur démontrera titre après titre de fantastiques aptitudes de comédien. Son chant est profondément ressenti, vécu, modulé. D’un côté il est capable de frénésie et de l’autre, il sait adopter une posture très intimiste comme un Lou REED, ou un Roger WATERS - c’est d’ailleurs assez troublant sur True qui par instant me paraît s’être échappé de The Wall des PINK FLOYD.

Many Years est un incroyable morceau psychédélique dont la transe est entretenue sur toute la première partie par le martèlement rythmique des toms bass, puis à mi-parcours le titre décroche sur un plan assez léger et inquiétant à l’orgue façon THE DOORS, jusqu’à se métamorphoser une nouvelle fois dans une explosion de guitares de plus en plus furieuses. Pour moi, un des titres-phares de l’album, 8’30 de plaisir !

Piano, synthé, violoncelle et une voix très chaude, Scavenger Part. 2 est d’une saisissante beauté. Le contraste sera assez raide avec le morceau suivant, Litanie. C’est le premier titre en français de l’album. Le registre est encore différent, assimilable à de la chanson réaliste. Son ambiance me fait penser à l’énergie désespérée de Mano SOLO.

Que dire de cette reprise de Basket Case de GREEN DAY ? La réappropriation est aux antipodes de la version pop punk originelle. L’instrumentation repose sur un clavier et un violoncelle, le rythme est ralenti, la tension de la voix est contenue. Le plus incroyable, c’est qu’ainsi réinventé, le morceau prend un tour plus dramatique et que le « cas désespéré » en question l’est davantage car l’interprétation n’a plus rien de potache.

Le triplé final saura lui aussi étonner. Tout d’abord, le second titre en français de l’album, Zaroff, sur lequel je croirais entendre Serge GAINSBOURG en plein trip psyché, avec ce phrasé millimétré qui impose sa place à chaque respiration, où chaque mot donne l’impression d’être tellement chargé de sens qu’il pourrait crever la feuille où il est couché. Ensuite, le dixième morceau, Cannibalism, me berce de son rythme hypnotique et de ses arpège orientaux pour m’emporter dans des montées en puissance qui n’ont rien à envier, une fois encore, à certaines tempêtes quasi-symphoniques de PINK FLOYD. Et enfin, Delicious, l’histoire du premier baiser d’un amour naissant qui commence tendrement comme une de ces ballades quasi-parlées de Charles-Elie COUTURE et s’achève sous les accords puissants d’une guitare pleine de fuzz.

De nombreuses barrières tombent entre rock et pop. Il est clair pour moi qu’un public très large peut trouver son compte dans Scavenger. La production est impeccable, la sensibilité est à fleur de peau et les idées fusent, conférant à l’œuvre un caractère unique et très personnel.

Je n’ose imaginer l’impact d’un tel répertoire porté à la scène. D’autant qu’il y a ce bonus inattendu : DAYGOR, un illustrateur inclut dans le groupe qui gère l’aspect visuel et compose des dessins en live durant le spectacle… hâte d’entendre et de voir ça !

***


CCQUEEN est composé de :
- SONAKID, chant, guitare, claviers ;
- SKINNY BOB, guitare, chœurs ;
- M-TI, basse, chœurs ;
- PUCE, batterie, percussions ;
- DAYGOR, illustrations, dessins live.

***


Extrait de Scavenger :
- Common Sense : Cliquez ici !
- Many Years : Cliquez ici !

***


Dernier conseil pour la route. En écoutant l'album, allez sur le site web de CCQUEEN pour lire les paroles et découvrir simultanément les illustrations de DAYGOR : C'est par ici !
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