|
Heavy power metal issu des 80's
|
Ami.es du Rock électrifié, ne croyez aucunement que l’état du New Jersey se résume, sur le plan musical, au quatrième album de BON JOVI, qui, en 1988, affichait fièrement le nom de cet état. Avec leurs moyens mesurés, les vétérans d’OVERLORDE affichent des ambitions autrement plus musculeuses et belliqueuses ! Adepte décomplexé de toute la tradition du Heavy Metal européen (JUDAS PRIEST, SAXON, IRON MAIDEN), y compris et surtout dans son développement Power Metal, OVERLORDE affiche aujourd’hui son second album, deux décennies après le premier (Return Of The Snow Giant, 2004, Sonic Age records). Histoire de bien ancrer le groupe dans la tradition du Heavy Metal musculeux, rappelons que ses premières traces vinyliques se firent en 1987, via un EP cinq titres (paru chez Strike Zone records).
Nous sommes donc en présence de vétérans, affûtés, pleinement en maîtrise de leurs choix et de leurs pratiques métalliques. Ne pouvant de prévaloir d’une discographie copieuse, les guerriers affûtés d’OVERLORDE se font fort d’aligner pas moins de neuf compositions râblées, hérissées de riffs tranchants, posés sur une section rythmique particulièrement mobile et puissante. A ce propos, il suffit d’écouter l’introduction de batterie, en guise de coup de boutoir (George JANEIRA au service), du titre inaugural, le bien nommé Awaken The Fury, ou les lignes de basse nerveuses et agiles de Fire In The Sky ou de l’épique Gargoyles (service assuré par John BUNUCCI). Posées sur un canevas imposant et souple à la fois, les guitares de Mark EDWARDS ne font pas trop dans la finesse, privilégiant des riffs sévères, puissamment assénés ; certes, des solos brefs, saturés et presque bluesy, ainsi que quelques oasis plus paisibles, pondèrent la sévérité de la prestation guitaristique. Il n’empêche que globalement, le trio guitares-basse-batterie envoie sévèrement du bois, l’agilité paradoxale du tandem rythmique permettant de ne pas sombrer dans un Power Metal bourrin de troisième division. Quand on vous parle de l’art des contrastes…
Le registre vocal, assuré principalement par le chanteur George TSALIKIS, se révèle absolument conforme aux canons du chant Heavy et Power Metal des années 80. A savoir un registre médium, à la formulation compacte, voire agressive, avec de fort belles incursions dans les aigus. A priori, on se situe dans le sillage des meilleures années d’un Rob HALFORD, avec cependant des digressions davantage médium et amples, à la Bruce DICKINSON. Elément particulièrement prégnant, qui permet de distinguer OVERLORDE des hordes de zélateurs tâcherons, tentant vainement de reproduire le style et la passion du Heavy et du Power initiaux, OVERLORDE se fait fort de renforcer le chant acrobatique et percutant de son chanteur par des chœurs virils, quoique dûment modulés (on n’est pas chez MANOWAR dernière période). Sachant que les trois instrumentistes concourent à ces arrangements vocaux, non seulement convaincants, mais utiles à la dimension épique, le résultat s’avère d’une part complémentaire quant au rendu vocal d’ensemble, d’autre part indispensable à l’identité distinctive du groupe.
Fort de son antériorité et de son expérience, OVERLORDE livre dans le cas présent un album à la fois foncièrement mature, efficace, diablement animé, percutant et dynamique sur un plan rythmique, diversifié sur le plan vocal. Assez facilement, on peut affirmer que, tout en assumant pleinement l’effervescence Metal du milieu des années 80, OVERLORDE y ajoute aujourd’hui une maîtrise particulière, voire singulière. Ce qui permet de distinguer quelque peu ce combo et cet album des hordes de formations de Metal bourrin des années 80, hélas trop souvent répliquées à l’identique, selon un fétichisme sclérosant. A découvrir…
Vidéo de Fire In The Sky : cliquez ici
|
|
|
|