Métal Intégral - Chronique / APPALOOZA

Rythmiques sauvages à l’assaut de cocons mélodiques

APPALOOZA, le fougueux cheval du stoner français, est de retour avec The Emperor Of Loss. Le groupe a terminé de creuser le mythe d’Azazael et du Saint Pelican (Cf. précédents albums) dans son développement terrestre, pour décrire une lutte d’émancipation intérieure. Le résultat est un album plus sombre mais tout aussi créatif et débridé.

Le plaisir est grand de retrouver sur quasiment chaque titre le martèlement primitif et extrêmement puissant du batteur, Lone Horse, parfois secondé par les percussions de The Horse, toujours magnifié par la basse grondeuse de Black Horse accordée sous le niveau de la mer. Mon enthousiasme ne faiblit pas face à cette rythmique habillée par la guitare bourdonnante de Wild Horse et sa voix de bariton multifacette qui souffle remarquablement le chaud ou le froid.

L’album s’ouvre avec Grieve et je comprends instantanément que le groupe continue de libérer sa fougue sauvage dans une enveloppe mélodieuse.
Symptomatique de la frappe massive du groupe, l’un des deux titres qui tapent le plus fort est Magnolia. Même dans cet exercice particulièrement brise-nuque, APPALOOZA ne laisse à aucun moment la mélodie sur le bord de la route et cela fait partie de sa marque de fabrique.
Grand moment aussi, j’adore la manière dont le riff orientalisé de Stockholm s’articule avec le refrain le plus mélodique de l’album.
Le curseur atteint son maximum de lourdeur sur Cradle To The Grave, une ambiance que je kiffe vraiment.
Cette première partie folk de Emperor, esquissée à la guitare sèche, donne lieu à la plus jolie montée en puissante de l’album ainsi qu’à sa pire avalanche électrique. Je suis admiratif de la manière dont la voix particulièrement plastique du chanteur s’adapte aux différentes phases du titre.
Nous voici arrivé au second titre qui tabasse le plus : Tarantula. Là encore, très grosse pêche et folie furieuse des cris mais préservation miraculeuse d’un cocon mélodique.
Prêts pour un petit tour dans une ambiance bien crasseuse ? Iscariot, le titre le plus noir de l’album, nous embarque dans un groove rampant.
Passage atypique, sur Adios Maria le heavy rock fusionne avec le flamenco et fait tourner la tête. Durant ce titre, je retrouve dans la voix de Wild Horse la granulosité du timbre de Kurt COBAIN.
APPALOOZA a bien failli nous quitter là, mais revient pour un dernier tour d’arène avec Matador, un bonus très énergique habillé de savoureux stop-and-go, de quoi finir l’écoute de l’album avec la banane !

APPALOOZA fait partie de ces rares groupes, à l’instar de VOÏVOD ou de YURT, qui développent en interne des œuvres totales avec une musique créative qui fait écho à un univers graphique singulier. Une nouvelle fois, cette alchimie opère avec The Emperor Of Loss.

***

APPALOOZA est composé de :
- Wild Horse, guitare et chant ;
- Lone Horse, batterie ;
- Black Horse, basse ;
- The Horse, percussions et chœurs.

***

Discographie :
- 2018 : Appalooza ;
- 2021 : The Holy Of Holies ;
- 2023 : The Shining Son (chroniqué ici) ;
- 2025 : The Emperor Of Loss.

***

Extraits de The Emperor Of Loss :
- Magnolia : Cliquez ici !
- Tarantula : Cliquez ici !

COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur la chronique et sur l'album Pour pouvoir écrire un commentaire, il faut être inscrit en tant que membre et s'être identifié (Gratuit) Devenir membre de METAL INTEGRAL
Personne n'a encore commenté cette chronique.