Métal Intégral - Chronique / DOLMEN GATE

Raisonnablement épique

En provenance de Lisbonne nous parvient le second album d’un quintette adepte du Heavy Metal dans son acception épique. Après Gateways Of Eternity (2024), Echoes Of Ancient Tales perpétue ce goût pour un Heavy Metal qui fleure bon les années 80. Cependant, contrairement aux très nombreuses formations qui s’inspirent des groupes épiques originaux (MANOWAR, OMEN, MANILLA ROAD, GRIFFIN, BROCAS HELM, WARLORD…), DOLMEN GATE se refuse à adopter une approche par trop musculeuse. Pas plus qu’il n’adopte une surenchère d’effets et d’arrangements marquant le caractère épique.

Les compositions du groupe s’appuient avant tout sur des séquences simples à base de riffs basiques, au rendu sec et tranchant. D’une approche très directe, elles n’en sont pas moins assez fréquemment interrompues par des breaks judicieux et se trouvent enluminées par des solos de guitare qui misent avant tout sur la progression mélodique, plutôt que sur la démonstration technique. D’une manière générale, le groupe parvient à équilibrer le tranchant du Heavy Metal avec des plages plus mélodiques, selon le principe classique de l’alternance. A ce titre, The Prophecy, titre le plus long de l’album débute par une plage en son clair, rehaussée par un solo de guitare savoureux ; après quoi, la section rythmique épaissit le tout, avec quelques accélérations relatives, en mode cavalcade ; le final renoue avec les aspirations plus apaisées du début, sans oublier quelques riffs bien lourds. Sur ce morceau, l’art du contraste concrétise les ambitions épiques de DOLMEN GATE.

Outre les compositions et leurs arrangements, un autre élément concourt à l’ambiance épique, à savoir les lignes vocales de la chanteuse Ana. Laquelle évolue dans un registre médium et clair et débite des lignes vocales à l’émotivité maîtrisée, mais palpable. Il n’y a rien de démonstratif dans ses prestations mais on sent une capacité à dramatiser raisonnablement le propos.

Relativement classique dans sa facture, cet album souffre cependant d’un son certes clair, mais un peu faible et trop sec au niveau des riffs et de la section rythmique. Certes, cela lui confère une patine à l’ancienne, mais cela rogne l’impact que pourraient avoir les morceaux. Rendez-vous au troisième album.

Vidéo de l’album : cliquez ici

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