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Chronique
MARCHE FUNEBRE - After the storm

Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :  MP3 - Année : 2024
Provenance du disque : Reçu du label
6titre(s) - 44minute(s)

Site(s) Internet : 
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MARCHE FUNEBRE FACEBOOK
MARCHE FUNEBRE BANDCAMP

Label(s) :
Ardua Music
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 14/11/2024
Doom death ultra mélodique et accrocheur
Le Doom Metal et ses sous-genres permettent toutes les postures dépressives et sinistres possibles. Une seule écoute du cinquième album (depuis 2008, soit une productivité pour le moins précautionneuse) de ce quintette belge (d’Anvers et donc flamingant) dénote une très nette tendance à vouloir rendre accessible leur propre appréciation du Doom Metal. Un peu comme le firent les précurseurs PARADISE LOST en 1995 avec le référentiel Draconian Times ; ayant débuté dans les marécages profonds, gluants et foncièrement hostiles d’un Doom Death naissant, le combo de Halifax s’affranchissait nettement de son terreau originel, au profit d’un Doom plus immédiatement attractif, et donc mélodique et accrocheur, largement pourvu de mélodies limpides (ce bon vieux Heavy Metal européen) ou tordues (le Rock gothique originel). Bien que MARCHE FUNEBRE ne s’avère jamais être un simple décalque du groupe britannique, on trouve néanmoins un indice sûr quant à l’influence que celui-ci représente dans la compilation vinyle à tirage limité Death And Loss ; parue en 2022, elle comprenait une version du séminal As I Die, initialement sur le Shades Of God (1992) de PARADISE LOST. Plus qu’une citation ou un clin d’œil : une référence.

Via les six titres d’After The Storm, MARCHE FUNEBRE fait bien plus que se référer à l’héritage noble de PARADISE LOST : il l’améliore, voire le transcende à force d’efficacité, tant instrumentale que vocale. Tentons de comprendre comment, sans parvenir à le surpasser, un groupe challenge nettement un de ses modèles. Rappelons d’emblée que, là où PARADISE LOST avait à cœur de progresser et de diversifier son Doom Death (au point de l’abandonner totalement dès 1997 !), MARCHE FUNEBRE bénéficie d’un recul et d’un retour d’expérience non négligeables. Sans compter l’état de l’art en matière de son et les qualités intrinsèques des membres du groupe…

Débutons notre analyse par les guitares. En matière de riffs, Kurt BLOMME et Fré de SCHEPPER s’entendent tout autant pour débiter des riffs rêches et tranchants, que pour les agrémenter de motifs mélodiques particulièrement accrocheurs. Quant aux solos, relativement brefs, ils visent avant tout un rendu mélodique, très construit et vibrant de mélancolie. Pour être complet, on soulignera une capacité à diversifier le propos via des arrangements en son clair, simples, ponctuels et complémentaires.

Au niveau instrumental, il reste à souligner la qualité de la prestation de la paire rythmique, laquelle anime magnifiquement le substrat guitaristique. D’un côté, nous avons un batteur, Dennis LEFEBVRE, capable d’assurer solidement des tempos lents ou moyens, tout en assurant une gestion évollutive (double grosse caisse, contretemps, selon les situations). D’un autre, nous avons le jeu de basse nerveux, tendu et surtout souple et volubile de Boris IOLIS, qui semble vouloir escalader chaque plan rythmique, afin de mieux le dynamiser.

Enfin, il nous revient de saluer la qualité du champ vocal. Ponctuellement renforcé par le bassiste, le titulaire du micro Arne VANDENHOECK assure magistralement une alternance entre registre clair et médium, dûment modulé et expressif, et passages caverneux, certes hérités du Death Doom, mais non monolithiques, voire traversés par quelques accès colériques de bon aloi.

Après avoir salué la qualité d’interprétation, il faut souligner la solidité de la composition, renforcée par un souci constant de l’arrangement, vocal ou instrumental, qui permet d’échapper à un rendu générique. Toutes les compositions de cet album s’inscrivent dans des durées conséquentes (entre sept et huit minutes, en gros) ; cependant, on n’a jamais l’impression de digression ou de dilution, MARCHE FUNEBRE parvenant à rendre attractif et efficace chaque séquence.

Toutes les qualités édictées ci-avant élèvent After The Storm à un niveau qualitatif élevé, avec un potentiel d’attractivité qui dépasse le strict périmètre du Doom Metal. Pour s’en persuader, rien de mieux que de faire confiance à ses oreilles (et à ses yeux) : cliquez ici (vidéo de After The Storm) et cliquez ici (vidéo de In A Haze).
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