RIVERSIDE - Live id
Style : Prog Heavy / Prog Metal / Prog Rock
Support :
MP3
- Année : 2025
Provenance du disque : Reçu du label
12titre(s) - 100minute(s)
Site(s) Internet :
RIVERSIDE WEBSITE RIVERSIDE FACEBOOK
Label(s) :
Inside Out
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(19/20)
Date de publication : 15/01/2025
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Le prog moderne est là !
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Puisqu'il s'avère que depuis quelques temps, les chroniques parues sur le site font la part belle aux live, je me devais d'apporter ma pièce à l'édifice, en évoquant le très prochain live des polonais de RIVERSIDE. Cet album a été enregistré sur leurs terres natales à Varsovie, choix fort judicieux si l'on en juge par la ferveur du public. Sur les 12 morceaux composant l'oeuvre, la part du lion revient, avec 6 morceaux, et c'est bien normal, au dernier album du groupe, Id entity, chroniqué ici-même (cliquez ici).Il y a également 2 titres issus du 4ème album, Anno Domini High Definition (cliquez ici), un du troisième, Rapid Eye Movement, un du deuxième album, Second Life Syndrome et enfin un du 6ème album, Love Fear And The Time Machine. Alors, bien sûr, compte de tenu de la très longue durée du disque; soit plus d'une heure et demie, vous vous doutez bien que cet album s'adresse, en premier lieu, aux amoureux du prog. Cependant, et je tiens à informer les réfractaires au genre, que le groupe a pris, depuis quelques temps, l'option d'une lecture plus immédiate, en empruntant un peu le même chemin que celui des excellents franco-tunisiens de MYRATH. Ce n'est que mon avis, pas nécessairement partagé, si j'en juge par les débats passionnés que cela a provoqué sur un webzine “spécialisé”. Par ailleurs, je me dois de citer tous ces excellents musiciens. Il y a donc Mariusz DUDA, chant, basse et composition, Piotr KOZIEADZKI à la batterie, Michal LAPAJ aux claviers et Maciej MELLER à la guitare Enfin, je préviens tout de suite que compte tenu de la longueur de l'album, je vais essayer de ne pas faire une analyse in extenso de tous les morceaux !
Egoist Hedonist est un morceau monumental, il n'y a pas d'autre mot qui me vient à l'esprit. Il dure plus de 11 minutes, et pourtant, le temps passe très rapidement. Il y a cette patte indescriptible propre aux polonais. La lourdeur de la base rythmique, m'envoie vers le métal prog.La voix de Mariusz DUDA est impressionnante, non pas pour sa technicité, mais parce qu'elle est réellement impactante, prenant des accents incantatoires par moments. Il y a des passages de prog, avec l'introduction de cordes du plus bel effet et les claviers sont à la fête. Mariusz DUDA est un sacré bassiste, vous pouvez me faire confiance ! Je note des passages de pure prog qui plairont à n'importe quel amateur de cette musique, tant les changements de rythme et de climats sont présents. Il y a du YES dans ce morceau, par moments, avec toute la complexité que cela implique.
The Place Where I Belong est un morceau de plus de 15 minutes et le début fait penser à PORCUPINE TREE le groupe de Steven WILSON, je le concède aisément. Mais dès que la basse durcit le ton, nous changeons d'univers.Il y a des riffs d'orgue "Hammond", des passages pratiquement bluesy, avec une guitare miaulante et une ligne de basse bien entêtante. Il y a également du piano "Fender Rhodes". Le morceau est tellement riche, qu'il serait difficile et trop long de tout décortiquer. De toute façon, un morceau de prog ne peut s'appréhender que dans sa totalité, tant les climats peuvent être changeants. La fin du titre est totalement “floydienne” avec un solo de guitare évanescent que ne renierait pas David GILMOUR. Un conseil, ne vous prenez pas trop la tête et lâchez les rênes pour apprécier au mieux ce qui vous est proposé. Friend Or Foe, toujours extrait du dernier album, est peut-être le morceau que je préfère. Le duo basse/batterie est redoutable pour lancer la machine, avec un groove de tous les diables. Puis les claviers débarquent pour soutenir le chant de Mariusz DUDA. Là, je trouve que l'on s'éloigne du prog, et je sais pertinemment que ce que je dis ne plaît pas à tout le monde, mais peu importe.Lorsque la musique est aussi bonne, réglée au millimètre, il n'y a rien à redire !
Dans la même veine, voici Self Aware. Lors de ma chronique de l'album, j'avais écrit que La rythmique chaloupée me faisait partir sur les traces de POLICE. Je maintiens cette affirmation, quand j'entends le jeu de guitare rythmique à la Andy SUMMERS, les oh ! Oh ! Oh ! typiques du groupe anglais, et un Mariuzs DUDA à la place de STING, dans le rôle du bassiste-chanteur. C'est du rock, par moments, du reggae à d'autres, bref je me régale. Les garnements en profitent pour rallonger la sauce de 4 minutes en introduisant un thème orientalisant et planant à la fin! Basse "slappée" et rythmique syncopée pour débuter Landmine Blast. Nous voici maintenant à la limite du jazz-rock, avec un staccato à la guitare qui rentre bien dans la tête. Au détour d'un break, j'ai droit à un superbe solo de basse, rejoint par tous les instruments qui rentrent dans une espèce de sarabande, typiquement prog. Il y a beaucoup d'aisance technique, avec un magnifique solo en point d'orgue...Hammond (elle me tentait trop celle-là !). Encore des synthés qui installent une atmosphère totalement planante et hypnotisante façon PINK FLOYD pour débuter Addicted. L'entrée de la basse se fait avec un son très métallique. Mariusz DUDA s'amuse avec le public, en les haranguant et en les faisant chanter, en même temps qu'il envoie des lignes de basse ahurissantes ! Il y a de la mélodie, du rythme, un solo de guitare déjanté.
Un peu de calme avec le début de Left Out, qui me fait penser à la mélancolie propre à des groupes comme CALIGULA'S HORSE ou LEPROUS, par exemple. Il faut écouter le travail de la basse, remarquable, qui épatera n'importe quel manieur de la 4 cordes, tant ce que fait Mister DUDA est touché par la grâce ! Du travail de haute couture, je vous dis ! Inutile de dire que le frontman fait activement participer l'auditoire, qui n'en demande pas moins. Et comme le dit Ben, mon éminent collègue, dans sa chronique de l'album Anno Domini High Definition, lorsque vous avez un solo de guitare typé Gary MOORE, enveloppé de claviers à la DEEP PURPLE, vous vous rendez mieux compte de l'étendue du champ musical couvert par le groupe. La structure de Big Tech Brother, n'est pas loin de l'esprit de DREAM THEATER, de par sa complexité et puis j'aime bien quand Mariusz DUDA chante en voix de tête. Panic Room est un titre de moins de 5 minutes, donc relativement court, avec un thème entêtant qui prend par moments des inflexions orientales à la MYRATH, c'est évident pour moi. Conceiving You commence au piano et la mélodie est assez sublime. Mariuzs DUDA la chante avec tellement de sensibilité. De toute façon, vous êtes parti.e.s pour un long voyage de 12 minutes qui vous fera visiter plein d'endroits différents, car vous aurez droit à une expérience cinématograhique, sans toutefois payer la place de cinéma !. J'oublie l'excellent Post Truth, doté d'un sublime refrain, ainsi que Lost, typiquement prog.
Voici un album de prog à mettre entre toutes les oreilles, à condition qu'elles soient un peu ouvertes à de la musique de qualité. Je regrette juste que le groupe n'ait pas joué I'm Done With You, un titre du dernier album, mais ils ont un tel répertoire que le choix de la set-list a du être plus que délicat. Enfin, et pour l'anecdote, sachez que les français de KLONE, un excellent groupe de prog poitevin, ont déjà partagé la scène avec cette formation au rayonnement international. Si ce n'est pas de la fierté bien placée, là !.
L'album sort le 24 janvier
Friend Or Foe : cliquez ici
Landmine Blast : cliquez ici
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