Sludge doom passablement diversifié
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Dans notre recension du premier album de WEED DEMON (cliquez ici), nous avions établi le constat d’un tumulte à la fois Doom et Sludge. Cela dit, libre comme l’air et le plomb, le combo se permet d’introduire son nouvel opus par une pièce instrumentale synthétique, relevant objectivement d’une démarche rétro en direction du Dungeon Synth, si intimement liée à la résurgence du Black Metal dans les années 90. Cela surprend franchement de prime abord (synthé aigrelet carrément passéiste, voire désagréable), sans pour autant invalider a priori la suite.
Laquelle suite s’avère facile à décrypter en termes de puissance et de durées d’exposition, avec respectivement Tower Of Smoke (7’33 au pesage) et l’explicite Coma Dose (9’33 au garrot avant l’OD). Au long du colossal Coma Dose, le groupe alterne des passages contrastés entre vocaux clairs, comme en apesanteur, distillés au fil de séquences répétées à l’envie. Cela dit, très vite, la prééminence de rythmiques âpres et labyrinthiques reprend le dessus, avec des vocaux caverneux qui prennent le relais de d’éructations plus typiquement Hardcore, en mode écorché vif.
En introduction du relativement plus concis (plus de six minutes) Roasting The Sacred Bones, nous tenons un enchaînement redoutable, avec une longue introduction à la mélodie limpide à la guitare acoustique, enchaînée avec un riff charbonneux, une rythmique on ne peut plus puissamment basique, le tout dominé par des vocaux rauques, propulsés par une verve colérique typiquement Hardcore.
Elément on ne peut plus incongru, l'album se conclut sur une reprise surprenante, écrasante, du titre groovy Willie The Pimp, qui figurait initialement sur l'album Hot Rats (1969) de Frank ZAPPA. En l'occurrence, injecter massivement de la lourdeur, même animée par un groove massif, ne permet aucunement de réinventer une composition, tout au plus d'en proposer une variation étrange.
Sur cet opus, nul ne peut légitimement reprocher à WEED DEMON sa diversité en matière d’inspiration : Metal, Doom, Sludge, tout cela concourt à l’univers du groupe et aère un contexte majoritairement pesant. Reste que les différents composants semblent davantage juxtaposés, dans une logique de contrastes francs et massifs. Le jour où WEED DEMON envisagera un agencement basé sur la complémentarité, gageons que le groupe franchira un cap !
Vidéo de Roasting The Sacred Bones cliquez ici
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