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Chronique
CHEMICIDE - Violence prevails

Style : Thrash
Support :  MP3 - Année : 2025
Provenance du disque : Reçu du label
11titre(s) - 38minute(s)

Site(s) Internet : 
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CHEMICIDE BANDCAMP

Label(s) :
Listenable Records
 (18/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 17/02/2025
Là où le riffage sauvage fait rage
À mon sens, les années 80 n’ont donné naissance qu’à deux courants majeurs et originaux du heavy metal, le doom pétri de noirceur et le thrash cristallisant la violence. Ce sont les deux genres qui me font le plus vibrer encore aujourd’hui, d’où cette chronique du nouvel album de CHEMICIDE qui entretient avec fougue le feu jamais éteint du thrash classique. Notez qu’après cinq albums, il était grand temps que le quatuor de San José au Costa Rica entre dans les pages de METAL INTEGRAL. Et quoi de mieux que de les y accueillir à l’occasion de la sortie de Violence Prevails, un album aussi frais qu’abouti ?

Tous les codes du thrash metal sont respectés, jusqu’au graphisme de la pochette que signe Iann PERMANA. Ce monticule de corps qui s’écharpent dans un collecteur d’égout, avec un style BD aux couleurs radioactives, constitue une jolie pièce dans la longue lignée des couvertures dédiées à ce genre. Mais venons-en à la musique car, sans mentir, si leur ramage se rapporte à leur plumage, CHEMICIDE est l’oiseau-tonnerre des hôtes de ces bois. Pas d’enfumage ni de verbiage car côté ramage, leur riffage sauvage fait des ravages. Ainsi, l’album aligne onze bombes particulièrement efficaces.

Je ne vais pas vous saouler en citant mille et une influences. Retenez que globalement le groupe plonge ses racines dans le bon vieux courant de la Bay Area et qu’en outre il semble que le punk hardcore ne soit pas totalement étranger à leurs émois musicaux.

Violence Prevails s’ouvre sur Do As I Say, un riff acéré au tempo medium et écrasant, un peu de double grosse caisse pour donner du corps et puis une accélération avec des mains droites qui double-crochettent à l’envie. Les guitares taillent directement dans le lard et, comme sur tout l’album, la basse… ah, cette basse ! le son absolument destructeur de la basse de Kohke est l’exhausteur de goût de la scène sonore plantée par CHEMICIDE à laquelle le mixage et mastering de Martín FURIA fait honneur. Il n’y aura aucun répit avec Red Giant et son solo de folie. Systemic Decay revient à plus de mystère et de lourdeur pour mieux contraster avec son final explosif. Je me rends compte sur Parasite à quel point le flow de Frankie est incisif et en parfait accord avec la rythmique, sans compter la présence de Krusty venu discrètement doubler les chœurs par un growl du plus bel effet.
Je me rends à l’évidence, ce groupe a un sacré savoir-faire et ce n’est pas la suite de l’album qui démentira ce sentiment. Violence Prevails, le titre éponyme, est une boule de pure énergie entrecoupée de stop and go millimétrés. Prey Of Failure vous tire en avant par sa répétition basique mais irrésistible. Chokehold déboule à fond les manettes. Et enfin, Supremacy reprend avec classe l’architecture classique basée sur une longue intro mélodique et harmonieuse qui se durcit par étapes et finit par se métamorphoser en un thrash impitoyable.

Nous aurions très bien pu en rester à ces huit titres originaux mais CHEMICIDE nous offre trois reprises inattendues. Deux courts titres de punk hardcore, That's Right We're That Spic Band (seul titre en anglais de LOS CRUDOS) et Hear Nothing See Nothing Say Nothing (du premier album de DISCHARGE), entre lesquels s’intercale le titre de METALLICA, 72 Seasons. Frankie m’explique qu’ils voulaient honorer METALLICA en reprenant un titre récent et en le jouant à leur sauce pour démontrer que même si les METS se sont adoucis, notamment par les arrangements, leurs compos restaient efficaces - l’expérience est convaincante.

Quel plaisir d’entendre un album aussi sincère et respectueux de la tradition ! Violence Prevails renforce la place de CHEMICIDE comme pilier du thrash d’Amérique Latine.

***


CHEMICIDE est composé de :
- Sebastián , lead guitar ;
- Frankie, guitare et chant ;
- Kohke, basse ;
- Chalo, batterie ;

N'oublions pas la performance de choriste de Krusty (Juan Carlos MONTES DE OCA), lui qui était déjà venu tenir la basse pour dépanner le groupe en concert fin 2022, début 2023.

***


Discographie :
- 2011 : Radioactive Annihilation - (EP) ;
- 2015 : Episodes Of Insanity - (LP) ;
- 2017 : The Act Of Retaliation - (LP) ;
- 2019 : Inequality - (LP) ;
- 2022 : Common Sense - (LP) ;
- 2025 : Violence Prevails - (LP).

***


Extraits de Violence Prevails :
- Violence Prevails : Cliquez ici !
- Red Giant : Cliquez ici !
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