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Chronique
CRISIX - From blue to black

Style : Thrash
Support :  MP3 - Année : 2016
Provenance du disque : Reçu du label
9titre(s) - 38minute(s)

Label(s) :
Listenable Records
 (16/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 01/03/2016
Une déflagration sonore d’une puissance rare...
Trente années mouvementées se sont écoulées depuis les inoubliables Master Of Puppets de METALLICA, Peace Sells...But Who’s Buying ? de MEGADETH et Reign In Blood de SLAYER. Trois décennies de pure barbarie, de colère extériorisée, de haine intériorisée et de déconnexion spirituelle entre les humains, qui ont inspiré bon nombre d’artistes issus de divers milieux musicaux. Mais, particulièrement ceux adeptes de « violence » métallique et de murge entre potes. Les émotions négatives induites par la dérive de notre monde actuel sont une source inépuisable de thématiques à aborder pour les hordes de chevelus sauvages qui bottent les culs et s’enfilent des litres de bière à tire-larigot pendant que les midinettes de la culture pop s’amusent à se vernir les orteils et à s’abrutir à la lecture des derniers numéros de Cl***r et de Co*********n.

En 1986, Dave MUSTAINE se posait déjà la question à 1 million d’euros : « mais comment se fait-il que personne ne se jette comme un chiffonnier sur l’article soldé qu’est la paix et que tout le monde préfère méchamment se crêper le chignon avec le reste des primates que nous sommes ? ». De même, James HETFIELD et sa troupe de schtroumpfs dopés à l’adrénaline dénonçaient la vile manipulation que nous subissons de la part de nos instances dirigeantes et de la société industrialo-financière. Enfin, le gonflé au Vahiné prénommé Kerry KING et son compagnon Père Noël chilien Tom ARAYA n’ont pas hésité une seule seconde à nous présenter la vérité cinglante de notre civilisation occidentale portée exclusivement sur le sang et la tromperie.

En 2016, ces concepts sont toujours d’actualité. L’Homme n’a pas changé d’un iota sa façon d’interagir avec son environnement. Il est, donc, logique que certaines formations plus récentes, influencées par les combos cités ci-dessus, se sont elles aussi décidées à égratigner l’ego malsain de l’homo sapiens, non pas avec des plumes dans le séant mais à l’aide de machettes très aiguisées dans les mains. Autant dire que ça fait très mal...

Surtout quand l’une d’entre elles nous vient d’Espagne. Et qu’elle se nomme CRISIX. Dès lors, vous savez qu’une bonne saignée vous attend. Pas la peine de vous dérober, vous n’y échapperez pas, surtout si vous appréciez les riffs plombés, les rythmiques qui filent un rencart à la vitesse de la Lumière et les grognements d’ours pyrénéen. D’autant plus quand la qualité est au rendez-vous. Après un Rise...Then Rest très incisif qui restait old-school dans l’âme, les catalans nous reviennent en ce début d’année 2016 avec un très gros calibre intitulé mystérieusement From Blue To Black. Celui-ci montre un visage plus moderne du groupe qui, visiblement, n’est pas resté planté dans les eighties. CRISIX a su évoluer depuis 2013 et son thrash bien musclé gagne ainsi en intérêt artistiquement parlant. Ok, la musique du quintet n’est pas toujours originale, bien qu’un effort a été fait cette fois-ci notamment sur la production, plus dynamique et, de ce fait, un poil plus saisissante. De même, le vocaliste Julián BAZ s’est décidé à être encore plus hargneux. Ainsi, ce petit démon au visage d’ange navigue désormais entre lignes vocales torturées typiques du thrash à l’ancienne et parties gutturales plus proches du death. Ce qui donne plus de punch encore aux morceaux déjà bien mordants.

Côté format, CRISIX a opté pour un album plus court qu’à l’accoutumée. Seules neuf compositions remplissent ce From Blue To Black survolté. Ce qui n’est pas un mal car la troupe barcelonaise s’est finalement concentrée sur l’essentiel pour nous proposer les meilleurs titres possibles. Ce qui est le cas ici. Toutes les pistes valent leur pesant d’or. Il n’y en pas une qui soit pourrie ou moins bonne que les autres. Chacune d’entre elle apporte quelque chose contrairement aux autres, que cela soit au niveau de l’ambiance ou de la technicité. From Blue To Black est, par conséquent, un opus tout en couleurs. Cela colle bien avec son intitulé chromatique. Justement parce qu’il y a variation dans les atmosphères et dans les messages que nos voisins du sud veulent faire passer. Parfois légers, parfois plus sérieux, les sujets se veulent divertissants et dénonciateurs en même temps. Sans doute une célèbre marque de confiserie leur a insufflé la voie vers un metal salement acide puis inopinément tout duveteux, afin de jouer facétieusement sur les nuances, ce qui permet aux mélodies d’être plus audibles et aux riffs bien gras de gagner en puissance.

Cette alternance de passages extrêmement énervés, presque colériques, et de passages plus calmes, presque poétiques, donne à ce From Blue To Black une aura particulière qui tranche nettement sur celle de Rise...Then Rest. Non, CRISIX ne se ramollit pas, mais a su, pour l’occasion, se renouveler pour proposer à ses fans une galette plus intellectuelle sans, toutefois, et ceci fort heureusement, tomber dans une forme de pédantisme nauséabond. Le groupe a subtilement évolué grâce à son expérience. Après tout, huit longs printemps suffisent à acquérir une certaine maturité. C’est ce qui est arrivé à nos cinq musiciens. From Blue To Black possède une consistance qui manque cruellement à ses prédécesseurs. Il n’y a qu’à poser une oreille sur la torpille éponyme From Blue To Black ou sur le progressif Fallen qui clôt d’une belle et surprenante manière ce troisième album diapré.

Pour autant, CRISIX ne s’assoit pas sur ses principes et arrive même à nous soutirer aisément un sourire sur l’intro déjantée de Psycho Crisix World, qui n’est pas sans rappeler les débuts d’Eminem, tout comme sur T-Terror Era, qui reprend la trame mélodique écrite par Brad FIEDEL pour la série de films cultes Terminator. Faire les pitres tout en traitant de sujets graves en utilisant des pirouettes musicales et textuelles, seuls les mecs de CRISIX pouvaient le faire. Cela sans sacrifier la qualité de leur thrash (lorgnant maintenant vocalement sur le thrash/death). Pour moi, ils ont fait fort. Cela prouve, s’il en est besoin, qu’ils maîtrisent parfaitement le genre pour lequel ils ont opté lorsqu’ils ont commencé. La fougue qui les caractérise n’a pas disparue, mais s’est légèrement effacée pour laisser place à de la colère maîtrisée, à de la folie retenue. Même si celles-ci ressurgissent de temps à autres sur From Blue To Black (Conspiranoïa, G.M.M. (The Great Metal Motherfucker), Strange) à des moments intelligemment sélectionnés.

Cette troisième offrande saura ravir quiconque lui donnera une chance. Les espagnols ont enfin tiré leur missile balistique qui, lorsqu’il atterrira dans votre platine, vous explosera à la figure dans une déflagration sonore d’une puissance rare en ces temps de ramollissement musical général. From Blue To Black ne porte pas ce nom au hasard. De petits bleus, les mecs de CRISIX sont devenus de sombres et solides représentants du thrash made in Europe. Finies les sérénades langoureuses au clair de lune jouées à la mandoline, place désormais aux détonations instrumentales nucléaires. Ce dernier album sonne littéralement comme une déclaration d’hostilités et les catalans sont prêts à convertir à leur metal chaque âme en ce bas monde qui aura le bonheur de les croiser sur scène ou dans les rayons des disquaires. CRISIX a subi une impressionnante transformation en seulement trois piges. Avec son insatiabilité, le mogwaï est devenu gremlin. Préparez-vous, donc, à une terrible mise au tapis sonore dont vous aurez un peu de mal à vous relever. Prévoyez au moins une boîte d’aspirine et une tonne de vitamine C si vous voulez être en forme pour mes prochaines chroniques qui s’avèreront tout aussi déprédatrices...

Line-up :

Julián BAZ (chant)
Albert REQUENA (guitares)
Marc « Busi » BUSQUÉ (guitares)
Dani RAMIS (basse)
Javi CARRÓN (batterie)

Equipe technique :

Oscar David RAVENTOS (enregistrement et mixage)
Jens BOGREN (mastering)
Pär OLOFSSON (artwork)

Date de sortie :

Le 18 mars 2016

Teaser de From Blue To Black.
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