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Chronique
DREAM THEATER - Parasomnia

Style : Prog Heavy / Prog Metal / Prog Rock
Support :  MP3 - Année : 2025
Provenance du disque : Reçu du label
8titre(s) - 72minute(s)

Site(s) Internet : 
DREAM THEATER FACEBOOK
DREAM THEATER WEBSITE

Label(s) :
Inside Out
 (20/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 20/02/2025
Un irréfragable et divin chef-d’oeuvre...
DREAM THEATER est véritablement un groupe à part sur la scène metal progressif. Outre le fait de nous proposer des albums surprenants tout au long de sa carrière tant dans leurs durées (Six Degrees Of Inner Turbulence) que dans leurs styles (Train Of Thought, The Astonishing), la formation sait aussi nous étonner avec des décisions aussi soudaines que très difficiles. Après la séparation avec Mike PORTNOY suite à la mise en bac de Black Clouds & Silver Linings en 2010, c’est un autre Mike, MANGINI de son patronyme, batteur de James LABRIE en solo et ancien percussionniste d’EXTREME et d’ANNIHILATOR, qui avait décroché la timbale pour le remplacer. Dès l’album suivant, A Dramatic Turn Of Events, sorti en 2011, et jusqu’à A View From The Top Of The World, le natif de Newton dans le Massachusetts, a délivré un travail magistral, soutenant ainsi le quintet en lui permettant de continuer dans ses pérégrinations expérimentales durant toutes ces années. Malheureusement, comme toute bonne chose a une fin, sa collaboration avec DREAM THEATER s’est achevée dans le courant 2023, le combo ayant renoué avec un Mike PORTNOY transformé qu’il souhaitait réintégrer dans ses rangs. C’est ainsi que les new-yorkais ont rompu leur contrat avec Mike MANGINI à l’amiable. Sachant le retour au bercail du frappeur de fûts originel, les fans de la troupe de musiciens étaient aux anges en apprenant cette merveilleuse nouvelle. Dans la foulée de ces retrouvailles inespérées, les troubadours se sont discrètement remis au travail pour bosser sur de nouvelles chansons. Résultat des courses, une tournée européenne célébrant leur 40ème anniversaire ensemble et une future excursion mondiale en 2025 pour présenter leur nouveau rejeton, le ténébreux Parasomnia.

Ce seizième opus, dont le concept tourne autour des dysfonctionnements du sommeil, l’escouade se réveillant enfin d’un mauvais rêve voyant Mike PORTNOY réapparaître matériellement en son sein, nous a été présenté au travers d’une vidéo de presque 10 minutes, reprenant le premier single intitulé Night Terror. Ce clip, réalisé par Mike LÉONARD, dénote pas mal avec ceux qui ont été préalablement produits par DREAM THEATER. Notamment par l’utilisation de la lumière dans un clair-obscur plutôt sympathique et le fait que la caméra se concentre exclusivement sur les cinq instrumentistes pour appuyer sur l’émersion du légendaire tambourineur. Outre cette mise en scène classique mais efficace, la musique est la chose la plus importante qui ressort de cette piste traditionnelle qui rassure sur la capacité de la confrérie à composer des morceaux alambiqués mais très efficaces. Night Terror est, techniquement, la seconde track sur Parasomnia, la rondelle s’ouvrant sur In The Arms Of Morpheus, un instrumental coloré qui résume à lui seul le répertoire du bataillon nord-américain avec un côté sombre et un visage plus éthéré et lumineux. Night Terror, quant à elle est une chanson beaucoup plus sophistiquée, néanmoins moins tortueuse. C’est la version soft de DREAM THEATER qui pioche autant dans Train Of Thought et Octavarium que dans Systematic Chaos et Black Clouds & Silver Linings avec un petit clin d’œil à Images And Words. Cette sérénade débute naturellement par une entrée en matière très naturelle pour le club des cinq. Sur une note maintenue aux claviers, rapidement rejointe par la six-cordes, la basse et la batterie sur une rythmique assez lente, coupée inopinément par un break typique de Mike PORTNOY sur ses rototoms, sa marque de fabrique, puis par une scansion syncopée à la Constant Motion avant d’aborder le vif du sujet lorsque apparaît la voix reconnaissable de James LABRIE, qui demeure dans un registre médium confortable avant de monter quelque peu sur le refrain. Ses vocalises se veulent parfois agressives, à l’instar d’un As I Am toutefois radouci, néanmoins le ton reste véhément comme pour décrire le ressenti qu’une personne victime de terreur nocturne peut avoir lorsqu’elle est assaillie par ce type de phénomène. Le morceau tourne vite en gloubi-boulga avec tous les changements de mesures et de tempi qu’elle inclut tout en entretenant une certaine cohérence dans sa trajectoire tortueuse. Ponctuellement, les amphions s’autorisent des accalmies très rares dans une tempête d’altérations tant dans les modes utilisés (majeur/mineur) que dans les segments frénétiques qui s’ouvrent sur des interversions prosodiques d’une incomparable suavité. Les nappes de claviers qui recouvrent le tout sont d’une incroyable délicatesse. La cantilène se conclue par un phrasé répété jusqu’à dénouement subite.

C’est alors que le symphonique A Broken Man se pointe fièrement avec ses orchestrations en arrière-plan qui donnent à cette troisième complainte une orientation dramatique judicieusement choisie à l’égard du sujet abordé sur ce gros échantillon de metal progressif. Outre ce décorum, DREAM THEATER saupoudre le chanteau de paillettes nu-metal en amont ou d’improvisations libres à la limite du rock fusion en aval. Ce qui permet à A Broken Man d’être moins amère. L’usage momentané du B3 apporte également une facette vintage séduisante qui fleure bon le KANSAS des 70’s (Carry On My Wayward Son) dans la façon dont il est utilisé ici. Des accélérations à la double-pédale font naître une certaine urgence à la situation de cet homme brisé par la guerre dont il est question et qui, par suite, d’un syndrome post-traumatique revit incessamment les mêmes scènes de boucheries sur les divers champs de batailles qu’il a foulées durant son existence. DREAM THEATER transforme le vécu tragique de ce vétéran en un pont-neuf psychédélique au lieu d’en faire une litanie mortifère. C’est ainsi que nous nous retrouvons face à un prémisse de folie de 510 secondes qui s’achève par un final mimétique au générique mécanique du film Terminator de Brad FIEDEL. John PETRUCCI et Jordan RUDESS s’autorisent même un duel croisé, ce qui donne plus de dynamique à ce poème musical. De la même façon, Dead Asleep, troisième mastodonte d’affilée, vient donner un coup de pied dans le fion pour se réveiller de cette frousse militaire. Jordan RUDESS initialise ce pavé d’une épaisseur triple sans moelleux unique par un exercice de style à la CHOPIN avec cette « sonate » violonistique au commencement et pianistique à l’achèvement. Dans l’intervalle, le reste des confrères prend le relais dans un ballet électrique patibulaire et brumeux qui conte les déboires d’un somnambulisme assassin et pernicieux. Très aérienne dans son approche, cette épopée d’un fait divers se veut également très atmosphérique, jouant beaucoup sur les ambiances en variant les plaisirs, tant dans les nappes de piano que dans les riffs maousse costaud, tant dans les chœurs électroniques que dans les bruitages de début et de fin. Ce bloc imposant se prend presque avec toupet pour un mini-film à lui tout seul. On sent parfois les influences d’IRON MAIDEN, notamment sur ce duo angoissant piano/guitare sèche juste dans la première minute, qui n’aurait pas dépareillé sur The Final Frontier ou The Book Of Souls, Janick GERS et Steve HARRIS ayant été susceptibles de prendre la même direction. Procédé totalement opposé à Midnight Messiah, qui est plus une course de turf, avec des étalons et des juments concourant avidement sans jamais être à bout de souffle, drivés par des jockey exigeants, afin de remporter le Prix d’Amérique. L’heure est ici à la chevauchée sauvage à dos de mustangs à travers les plaines désertiques du Colorado. Du moins, c’est ce que le Théâtre Des Songes s’évertue à nous faire croire à coups de soubresauts sporadiques réguliers sur les refrains. Les battements accroissent leur fréquence de sorte à piquer des sprints chroniques entre des temporisations périodiques qui autorisent le quidam à subir variablement des loopings, des tonneaux déclenchés, des renversements normaux, des rétablissements tombés, des boucles inversées, des Immelman et des nœuds de Savoie, le tout saupoudré de vols commerciaux traditionnels en pilotage contrôlé. Malgré la sensation d’aliénation qui subsiste, rien n’est laissé au hasard. Midnight Messiah est aussi enclin au monitoring moléculaire que Blind Faith le fût jadis. Prolongation notionnelle de Dead Asleep, Midnight Messiah se veut cependant son antagoniste phonique. Point d’orchestrations, juste John PETRUCCI (et son tapping), John MYUNG, Jordan RUDESS et Mike PORTNOY dans une formule chiadée et surdouée. James LABRIE vient prestement compléter l’équation avec éloquence. Délibérément baraquée, cette chanson démontre que la hargne de DREAM THEATER est toujours intacte, surtout depuis le rapatriement de Mike PORTNOY. Midnight Messiah est un premier summum sur Parasomnia.

S’ensuit un bref interlude interrogatif, Are We Dreaming ?, en préambule de Bend The Clock qui évalue les lois de la physique quantique, avec les fameuses horloges pliantes, ou coulantes que l’on retrouve dans le tableau ‘La Persistance De La Mémoire’ de l’excentrique Salvador Dali. Cette ballade fait référence aux paralysies du roupillon qui surviennent parfois lors de phases d’anxiété aiguë, voire de stress intense, dues, entre autres, aux traumatismes liés à des agressions ou des décès prématurés de proches. Ces scléroses provisoires s’accompagnent d’autres symptômes tels que des sensations d’oppression ou d’étouffement, d’hallucinations visuelles ou auditives, de peurs paniques, le tout en ayant conscience de son environnement. Ces frayeurs nocturnes seraient, pour certains spécialistes, connexes à des carences momentanées en magnésium, aussi connues sous la dénomination « crises de spasmophilie », étant donné le caméléonisme des prodromes. Par égard à la gravité des faits, qui peuvent concrètement affecter les grabataires, DREAM THEATER ne pouvait faire autrement que d’en faire une aubade à la Another Day et The Ministry Of Lost Souls, à la fois poignante, posée et céleste, Bend The Clock est d’une incomparable beauté, nonobstant l’incident crépusculaire éprouvé par le protagoniste de la narration. Bizarrement, nous nous sentons comme sur un nuage qui vogue au gré du vent à travers l’empyrée. Ce lied se laisse commodément écouter de par son accessibilité, son humanité et sa nitescence. Bend The Clock est assurément le pinacle suivant de Parasomnia, portant l’art de la cohorte états-unienne aux nues. Pourtant, Parasomnia contient encore un ultime pamphlet de DREAM THEATER, l’incroyable The Shadow Man Incident, une dissertation claironnante de prolixité et de virtuosité. Quasiment aussi copieux que Empire Of The Clouds d’IRON MAIDEN et relativement plus gourmand que The Count Of Tuscany, ce pachyderme en fonte émaillée se prend pour Dark Vador dans son exorde, mimant quasi-similairement la Marche Impériale de John WILLIAMS, et reprend en son centre l’épitaphe rédigée par H.P. Lovecraft figurant sur la tombe du Live After Death de la Vierge de Fer, non comme dédicace mais pour faire le lien avec la légende urbaine du Hat Man qui, tel un croque-mitaine illusoire ou un démon comminatoire, s’empare de la frayeur humaine pour faire passer à l’homo sapiens un sale quart d’heure de minuit jusqu’à l’aube. Joliment englobée dans des circonvolutions aussi guillerettes que lugubres, les pèlerins de DREAM THEATER se font les chroniqueurs d’une affaire planétaire qui touche toutes les populations à coups de stridulations de cigales nyctalopes et de bruitages familiers variés dans une scénographie urbaine, d’envolées lyriques audacieuses ou d’incursions dans le cinéma avec le thème modifié de la Guerre Des Étoiles en un peu plus alangui, voire de percées thrashy accolées à des flâneries tango excentriques qui donnent du volume à cet engin plus qu’encombrant qu’est The Shadow Man Incident. L’inflexion très solennelle devient spontanément martiale dans le déroulé, le storytelling tourne souvent à l’emphase sans jamais tomber dans le pompeux, James LABRIE demeurant dans un équilibre permanent et proportionné aux sections interprétées par le reste des ménétriers et trouvères qui jonglent adroitement avec les partitions amphigouriques qui sillonnent cette expédition dans la psyché anthropoïde épisodiquement sujette à la confusion mentale et la hantise. The Shadow Man Incident est une aventure à elle toute seule, une plongée dans l’inconséquence cacophonique du cerveau dévoré par d’innombrables scénarios imaginaires. Fourmillante d’idées, cette ritournelle très étendue est sans contestation possible le zénith olympien de ce Parasomnia gargantuesque.

L’infiltration rétroactive de Mike PORTNOY dans les rangs du kabuki onirique amateur d’ascensions graduelles a été une incroyable révélation à la fois pour les supporters de DREAM THEATER, mais aussi pour la bande elle-même qui a subitement retrouvé la flamme d’antan. Cette passion ressuscitée a engendré une incroyable résurrection qui s’incarne en Parasomnia, phénoménal coffre-fort contenant maintes pépites en or et en argent qui se fraieront naturellement une place au chaud parmi les épos cultes des natifs Sammy. Grâce au boulot minutieux emprunt de camaraderie de la team hyper soudée et à la production cristalline de John PETRUCCI, à l’ingénierie de James MESLIN ainsi qu’au mixage vigoureux et au mastering chaleureux de Andy SNEAP, Parasomnia est un feu d’artifice multiple à la chorégraphie raffinée et alambiquée qui défie religieusement les lois du solfège, atteignant son apothéose sur The Shadow Man Incident, bouquet ultime de pétarades sidérurgiques sidérales. Chaque ramage s’emberlificote dans des chapitres serpentins qui parviennent, tel des félins, à retomber gracioso sur leurs pattes. Aussi prestes que des guépards chassant leurs proies dans la savane, les turlurettes font aussi montre de nonchalance préméditée par souci d’eurythmie. Un panorama à 360° nous est offert sur Parasomnia, qui balaie acrobatiquement l’ensemble des épisodes studio des américains d’un coup de drum fill. L’ombre de Train Of Thought, l’aura de Systematic Chaos et le parfum de A View From The Top Of The World survolent ce dernier-né de DREAM THEATER, non sans une pointe de nostalgie. D’ailleurs, ce ressenti est rémanent sur Parasomnia à travers l’utilisation de certaines gammes diminuées. Néanmoins, Parasomnia demeure étincelant et pétillant grâce à l’apport adjacent d’un registre augmenté. Ce qui rend ce disque intrigant et passionnant si chamarré. Les concertistes ont fait preuve d’inventivité tout en demeurant dans une forme de conservatisme artistique. La diligence avec laquelle cette galette a été enfantée est ahurissante. Toutefois, les gais lurons se connaissent parfaitement et se complètent in extenso. Chacun devine les intentions de l’autre, ce qui autorise une forme de prémonition dans la composition, de facto de gaspiller moins d’énergie et de temps en arrangements et transcriptions sur Cubase ou autre progiciel. Ainsi, Parasomnia est, plus que jamais auparavant, un accomplissement général dans une parturition sans douleur, concédée par des amitiés pacifiées et renforcées après un schisme qui aura subsisté 52 trimestres. Ce seizième recueil ferreux ne s’oxyde jamais et est amené à résister aux assauts de la postérité. L’artwork de Parasomnia, engendré sur IA par Hugh SYME, signale un microcosme fantasmagorique nullement réaliste puisqu’il plonge dans l’imaginaire abstrus où tout est désordonné. Cela dit, il ne faut jamais juger un livre d’après sa couverture, ni un microsillon par son emballage. Parasomnia ne déroge nullement à la règle, ce palet étant un irréfragable et divin chef-d’oeuvre.



Line-up :

James LABRIE (chant)
John PETRUCCI (guitares)
Jordan RUDESS (claviers)
John MYUNG (basse)
Mike PORTNOY (batterie)


Equipe technique :

John PETRUCCI (production)
Andy SNEAP (mixage, mastering)
James « Jimmy T » MESLIN (enregistrement, ingénierie du son)
Hugh SYME (artwork IA)


Studios :

Mixé et masterisé au sein des studios Backstage (Derbyshire, UK)


Crédits :

DREAM THEATER (paroles, musique)


Tracklist :

1) In The Arms Of Morpheus
2) Night Terror
3) A Broken Man
4) Dead Asleep
5) Midnight Messiah
6) Are We Dreaming ?
7) Bend The Clock
8) The Shadow Man Incident

Durée totale : 72 minutes environ.


Discographie non-exhaustive :

When Dream And Day Unite (1989)
Images And Words (1992) A lire ici.
Awake (1994)
Falling Into Infinity (1997)
Metropolis Part 2 – Scenes From A Memory (1999)
Six Degrees Of Inner Turbulence (2002)
Train Of Thought (2003)
Octavarium (2005)
Systematic Chaos (2007)
Black Clouds & Silver Linings (2009)
A Dramatic Turn Of Events (2011) A lire ici.
Dream Theater (2013)
The Astonishing (2016)
Distance Over Time (2019) A lire ici.
A View From The Top Of The World (2021)
Parasomnia (2025)


Date de sortie :

Vendredi 7 février 2025



Vidéos :

Night Terror (Clip Officiel)

A Broken Man (Clip Officiel)

Midnight Messiah (Clip Officiel)
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