Métal Intégral - Chronique / CARCOLH - Twilight of the mortals

Doom vibrant autant que rampant

Lou CARCOLH est de retour pour la troisième fois. Conformément à sa morphologie, le gastéropode mythique, censé menacer le village de Hastingues (cis dans le département des Landes), revient lentement mais sûrement hanter la sphère du Doom Metal hexagonal, et au-delà. Pour rappel, CARCOLH a d’ores et déjà exsudé par deux fois sa bave, et ce, de manière on ne peut plus corrosive et convaincante. Pour rappel, les exsudats ont pour titres et dates : Rising Sons Of Saturn (2018) et The Life And Works Of Death (2021, cliquez ici). Via ce troisième opus se confirment des tendances positives déjà percevables sur ce second opus, les marques d’une maturité quant à un Doom Metal classique qui ne se verrait pas comme figé dans une stricte posture figée dans les années 80.

Certes, il est très tentant de lier définitivement CARCOLH à l’émergence du Doom classique lors de la dernière décennie du siècle précédent, notamment sous la bannière du label berlinois Hellhound records, qui, dans les années 80, publia des œuvres essentielles pour tout amateur de Doom Metal classique (SAINT VITUS, THE OBSESSED, WRETCHED, INTERNAL VOID, COUNT RAVEN, UNORTHODOX, IRON MAN, INTERNAL VOID, LOST BREED, REVELATION…). En somme, nous aurions affaire à un énième groupe piétinant avec ferveur et talent la boue primordiale du Doom. Sauf que l’équation s’avère un poil plus complexe…

Sans que cela constitue l’essentiel du dispositif déployé par CARCOLH, force est de constater que certains éléments permettent de connecter ce Doom Metal a priori terre à terre au Doom Metal épique : superbes solos de guitare à base de notes tenues (privilégiant l’émotion et la mélodie), arrangements vocaux (harmonies, chœurs) rehaussant un chant clair comportant une part touchante de fragilité (laquelle colle pleinement au Doom classique).

Par-dessus tout, la passion non calculée déployée par les cinq membres dans l’interprétation de ce répertoire touchant contribue à dépasser le simple exercice de style. Le Doom incarne le deuil et la désolation ; paradoxalement, il s’avère galvanisant quand il est incarné de manière vibrante et sincère, comme c’est le cas avec CARCOLH. Mon opinion tout à fait favorable étant faite, je vous invite à faire la même chose que moi : acheter l’album (via Bandcamp).

Vidéo de For Every Second… cliquez ici

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