Métal Intégral - Chronique / KWOON

La recette d'un irrépressible apaisement

M’extirpant de la noirceur et de l’agressivité de mes écoutes habituelles, je fus touché et immédiatement convaincu par le post-rock aux ambiances calmes, mélodiques et poétiques du groupe parisien KWOON.

Le quatuor nous avait habitué à prendre trois ans pour mûrir une nouvelle œuvre. Odyssey s’est fait désirer, nous parvenant après quatorze ans d’attente. Le titre de l’album ne tient pas du hasard et reflète la réalité de cette période durant laquelle le musicien et artiste performeur Sandy LAVALLART, l’âme du groupe, a avalé les kilomètres et mis en scène d’incroyables happenings dont, par exemple, l’envoi de sa guitare dans l’espace (Voir ici) !

Odyssey a toute sa place dans les colonnes de Metal Intégral car bien qu’il n’entre pas de plein pied dans la sphère du Metal, l’album dégage une puissance dramatique telle que pourraient le faire DREAM THEATER, PINK FLOYD, ou Steven WILSON. KWOON nourrit son post-rock d’une bonne dose de progressif et de néo-classique dans des arrangements somptueux où rien n’est interdit. Il peut s’agir, comme sur Leviathan, d’avalanches de guitares sur une rythmique appuyée et un thème emphatique. Ou bien, comme sur King Of Sea d’une valse hypnotique qui monte en tension jusqu’à vous échouer sur un rivage plus serein. Ou alors, comme sur Life d’une ambiance intimiste avec voix nue et guitare acoustique qui va s’épaissir au fil du temps, de synthés, cordes, batterie et chœurs aériens. Ou encore, comme sur Blackstar dont l’approche « ambient » me ramène en mémoire ce délicieux ovni de la discographie de DEMON – British Standard Approved… et je ne suis même pas à la moitié de l’album !

La suite est tout aussi saisissante. Qu’il s’agisse du majestueux Last Paradise qui me plonge dans un univers sonore comparable à du FLOTATION TOY WARNING, du titre particulièrement enjôleur Jayne, de la mélodie de l’instrumental Wolves teinté d’électro, du romantisme débordant de Youth qui me rappelle les plus belles heures de SPARKLEHORSE, de Fisherman à la fois vivace et sombre qui trouble mes émotions, des presque dix minutes de l’incroyable instru atmosphérique Nestadio, et enfin, de l’alternance entre douceur éthérée et emphase qui caractérise Keep On Dreaming – un final parfait.

Cet Odyssey fort bien nommé m’a instantanément embarqué dans un voyage immersif comme peu d’albums auparavant. C’est une œuvre dans laquelle on peut se laisser glisser et goûter à un irrépressible apaisement.

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KWOON est composé de :
- Sandy LAVALLART, guitare et chant ;
- Nicolas FOUCAUD, guitare ;
- Katia JACOB, basse, claviers, chœurs ;
- Grégoire GALICHET, batterie et samples.

Invitée sur King Of Sea : Elisabet « Babet » FERRER (DIONYSOS).

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Discographie :
- 2006 : Tales And Dreams - (LP) ;
- 2009 : When The Floers Were Singing - (LP) ;
- 2011 : The Guillotine Show - (EP) ;
- 2025 : Odyssey - (LP).

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Extraits de Odyssey :
- King Of Sea : Cliquez ici !
- Life : Cliquez ici !

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Alain

Le mercredi 19 mars 2025

Quand une chro cite SPARKLEHORSE, je lève une oreille ! Si je comprends bien, voilà un album émotionnellement dense, sans qu'il s'agisse de l'oeuvre d'un KWOON triste (pardon pardon !).

Commentaire de Pumpkin-T : Jeu de mot pardonné. Quant à la référence à SPARKLEHORSE, tu as bien compris que je pointais dans cet album - et notamment sur le morceau Youth - une dimension émotionnelle particulière, "l'effet Sparklehorse" que tous les amateurs de ce groupe connaissent si bien.