Métal Intégral - Chronique / LISATYD

Friandise acidulée de rock alternatif

Le premier EP de LISATYD nous renseignait sur le nom du groupe parisien qui signifie Life Is Shit And Then You Die, soit à peu de chose près « la vie c’est de la merde et puis tu crèves », c’est-à-dire une entrée en matière au mieux désabusée et au pire nihiliste. Qu’en est-il avec Still, le second opus ?

La très belle illustration de couverture réalisée par Clément VERHAEGHE (le bassiste) est une explosion de couleurs vives. Ainsi, le sentiment transmis de prime abord semble assez éloigné du morose constat planté par l’acronyme tel qu’affiché sur la couv en noir & blanc du premier EP. Toutefois, si je regarde de plus près, j’y vois un hameau figurant une réalité quotidienne qui se pare de teintes surréalistes finalement inquiétantes. Je crois qu’à partir d’observations de la vie normale, LISATYD cherche à activer dans les esprits une perception décalée, capable de nous faire passer de l’autre côté du miroir.

La musique procède de même. Le rock a priori gentillet de The Loop donne une première impression optimiste induite par un début post-rock assez léger et hypnotique qui ne tardera pas à se teinter d’une noise grasse et agressive au cours d’une jolie montée en tension. Craniotomy conservera ce registre bagarreur qui flirte avec le grunge, à peine atténué par de sympathiques harmonies vocales entre Simon GARETTE et Angela DUFIN. Je souligne au passage la qualité du chanteur à l’aise autant dans les basses profondes que dans un registre médium plus rentre-dedans. Cockroach, la troisième plage, n’est pas exempte de contrastes, elle non plus. J’adore cette mise regard d’une rythmique tribale soulignée par une basse stonerisée, avec un chant plus doux et résolument mélodique. Et que dire de ces fulgurances aux guitares hargneuses et aux chœurs rebelles qui encadrent un improbable passage cosmique ? La classe !
Faces n’est pas loin de commencer comme un bon vieux morceau de post-punk familial à la INDOCHINE, avant qu’une guitare grunge ne vienne foutre le bordel et ne bascule du côté NIRVANA de la force. Au final, le titre est bien kiffant et démontre en plus, par son outro délirante, tout le second degré dont le groupe est capable. Sinon, du grunge pur et dur tu vas en manger sur Plastic Roses où l’énergie coule à flots. Ils sautent du Coca Light avec Camouflage, le morceau de clôture sur lequel LISATYD nous offre un nouveau visage. Guitares cristallines, rythme chaloupé, voix langoureuses ou éthérées, cette balade quasi-méditative est splendide et je regrette qu’elle ne dure que quatre minutes.

À aucun moment, LISATYD ne renonce à la mélodie, que celle-ci soit induite par des phrases longues ou plus directement lisible dans des refrains accrocheurs. L’énergie ne manque pas non plus, qu’elle soit brute ou plus contenue. Bref, Still est un album des plus intéressant et agréablement varié, mis en valeur par la prise de son et le mixage signés de Simon GARETTE, ainsi que le mastering de Jérôme RICHELME (French Fuzz) qui nous offrent une prod très convaincante.

Le gros hardos qui sommeille en moi qualifie cet EP de friandise acidulée, là où un large public plus normal entendra certainement un très bon groupe d’alt-rock français qui ne tend pas vers la facilité et déploie une large palette d’influences. Décidément, une affaire à suivre.

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LISATYD est composé de :
- Simon GARETTE, guitare et chant ;
- John BABKINE, guitare ;
- Clément VERHAEGHE, basse ;
- Angela DUFIN, batterie et chœurs.

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Discographie :
- 2023 : Life Is Shit And Then You Die - (EP) ;
- 2025 : Still - (EP).

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Extraits de Still :
- Loop : Cliquez ici !
- Faces : Cliquez ici !

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