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Mystère temporel à la sauce blues-rock
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Vous rendez-vous compte qu’en 2001, l’année où MUSE sortait Origin Of Symmetry, Pâcome ROTONDO n’était pas encore né ? Mais alors, où était-il ? Dans quel tiroir du bureau cosmique des projets à longs termes était-il esquissé, alors même que ses influences blues-rock des années 60 à 80 foulaient les planches ? L’écoute de Crimson Reverie prouve-t-elle l’existence de la réincarnation ou bien celle de la machine du Doc. Emmet BROWN ? J’annonce que cette chro. ne répondra à aucune de ces questions. Simplement me contenterais-je d’expliquer les raisons qui font que j’aime ce skeud.
Première raison, l’album s’ouvre sur un titre fourré à l’ADN led-zeppelinoïde et cela suffit à me faire fondre. En effet, l’attaque de Lying In The Desert est un riff à la guitare crue qui me fait crier : « Jimmy PAGE, sors de ce corps ! » Après quoi la rythmique et le flow vocal me ramènent à Houses Of The Holy – c’est ouf ! Pacôme est un remarquable guitariste et un étonnant chanteur capable de convier des registres variés. De surcroit, le bonhomme s’est entouré ici de trois complices aux claviers, basse et batterie qui font carrément le job. Ceux qui ont été attirés vers cet album par le jeune prodige de la six-cordes resteront pour le supplément d’âme qui se dégage de l’ensemble.
Bien sûr, la principale inspiration du jeune homme va puiser dans le blues-rock puissant que défendait LED ZEP ou dans du hard rock à la DEEP PURPLE. Pourtant, au fil des titres, d’autres sources émergent qui vont irriguer la musique de Pacôme ROTONDO. Par exemple, à travers le magnifique morceau Crimson Reverie, je peux citer PINK FLOYD en raison des interventions de claviers suaves et d’une guitare lumineuse très gilmourienne. Même constat, sur la splendide ballade A Man Needs ou l’instrumental Interlude II aux ambiances très poétiques qui justifient à eux seuls le qualificatif de « rêverie » mis en avant par le titre de l’album. D'ailleurs, vous avez peut-être noté le clin d'oeil de la pochette à la couverture d'Umma Gumma, en mettant en abîme la photo de la couv'.
Autre expérience surprenante, avec Moonlit Beams j’ai l’impression d’entendre un morceau de METALLICA repris sur un mode RAINBOW, claviers inclus. Oui, je sais que ce n’est pas simple d’imaginer telle chimère alors je vous cloque le lien audio en fin d’article.
Concernant les deux morceaux finaux, la jauge d’exploration temporelle tourne carrément au cramoisi avec la reprise du hit de 1967 de BUFFALO SPRINGFIELD, For What It’s Worth, exécutée en compagnie de Raoul CHICHIN – guitariste de MINUIT, fils des RITA MITSOUKO, Catherine RINGER et Fred CHICHIN. Sortez l’anti-moustique, car le titre suivant nous embarque au crépuscule dans le Bayou pour un blues encore plus root qui va se muscler sans discontinuer. Oui, Is The World? nous réserve une progression dramatique de classe mondiale dont l’interprétation est magistrale, tant côté instrumental que côté chant. Il n’y a qu’à se laisser submerger par l’émotion pendant presque huit minutes. Je suis bluffé par cette admirable conclusion.
Vingt-trois ans, le gars ! Dans une poignée d’années, lorsque l’expérience lui aura permis d’estomper ses influences au profit d’un style plus personnel, nous tiendrons une star du rock. Quoiqu’il en soit, Crimson Reverie est un album puissant et sensible, émaillé de solos de gratte à tomber, enjolivé par un chanteur qui maîtrise son affaire, servi par une prod claire dynamique. Bref, une sacrée tranche de plaisir si vous êtes amateur de ce qui est appelé aujourd’hui le classic rock.
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Pacôme ROTONDO, guitare et chant, est entouré de :
- Paul GERVREAU, claviers ;
- Nathan BECHET, basse ;
- Sacha FUHRMANN, batterie.
Et un invité sur For What It’s Worth :
- Raoul CHICHIN, guitare.
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Discographie :
- 2023 : World Of Confusion - (LP) ;
- 2025 : Crimson Reverie - (LP).
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Extraits de Crimson Reverie :
- Crimson Reverie : Cliquez ici !
- Moonlit Beams : Cliquez ici !
- Is The World? : Cliquez ici !
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