Métal Intégral - Chronique / SLOMATICS

L'espace profond via des formats concis

Depuis sa naissance, SLOMATICS est un groupe atypique. Soit un trio avec deux guitaristes et un batteur, en charge supplémentaire du chant. Pratiquant depuis le premier jour une sorte de Sludge Doom, le groupe livre à présent son huitième album, les deux précédents ayant reçu un accueil on ne peut plus chaleureux (cliquez ici et cliquez ici). Même si SLOMATICS ne fait pas péter le cadre et ne s’émancipe pas définitivement de ses deux influences majeures – la lenteur et la lourdeur du Doom et la crasse épaisse du Sludge, il continue à en livrer une version toute personnelle.

Les arrangements synthétiques demeurent ainsi une force d’appoint notable, quoique toujours en deuxième rideau ; ils induisent une dimension Space Rock non négligeable. Souvent colérique, le chant se fait très souvent plus clair et articulé, multipliant ainsi les registres d’émotion. En la matière, SLOMATICS explore plus avant le palier atteint par son prédécesseur Strontium Fields et peaufine la recette, repoussant à l’avenir le franchissement d’un nouveau cap franc et marqué.

Loin de céder aux tentations extrémistes (extrêmes lourdeurs, extrêmes longueurs), SLOMATICS présentent un répertoire varié, essentiellement basé sur des formats courts. C’est peut-être là que réside l’attrait actuel du groupe, dans cette capacité à suggérer de grands espaces, via des compositions majoritairement compactes, voire brèves (les limpides Relics et Summer Skeletons). Formats courts ou moyens, le trio donne toujours à palper une ambition de dépassement, une envie de faire vibrer des sensations et un récit.

Toujours gagnant dans le domaine de l’excellence, SLOMATICS remet à plus tard une nouvelle et hypothétique évolution franche et massive. Qu’à cela ne tienne, nous avons d’ici là de quoi, une fois de plus, mesurer les effets de la pesanteur dans l’espace profond. C’est déjà beaucoup…

PS : l’illustration de couverture me fait penser à une vue en contre-plongée du personnage qui ornait la pochette du premier album de KING CRIMSON.

Vidéo de Phantom Castle Warning : cliquez ici

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